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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2018 > Avril 2018 > Licence Millicom : Macky cède Tigo à la France-Afrique

Licence Millicom : Macky cède Tigo à la France-Afrique

vendredi 27 avril 2018

Sentel/Tigo

Macky Sall l’avait promis à Emmanuel Macron lors de la visite de ce dernier à Dakar. Et il tenait à lui remettre le décret à l’occasion de son audience à l’Elysée ce 20 Avril 2018 à 18h. C’est lors de la visite du président français que le président Sall a fait un revirement de 90 degré. Et pourtant, il devait défendre les intérêts du Sénégal comme Macron le fait pour la France. Il est inadmissible que les français prennent sous contrôle les secteurs névralgiques de l’économie nationale à l’instar : des télécoms par Orange (Free), les routes par Eiffage, l’énergie par Total, les banques par la SGBS, la sécurité par l’Armée française, l’eau par Finangestion, les chemins de fer par Alstom etc… Les Sénégalais digéreraient mal l’ostracisme dont est victime Wari dans ce dossier Millicom au mépris de la justice et de l’intérêt national.

Rappel des faits

Tout est parti de la décision de Millicom de lancer un appel d’offres international pour vendre sa filiale dakaroise. La compétition a été ouverte et de nombreux groupes connus sur le plan international ont soumissionné. Parmi eux, Free et Wari. Après plusieurs mois de tractations et de négociation, les dépouillements ont été effectués et Wari a été choisi pour acheter Tigo Sénégal. Il a été désigné comme ayant la meilleure offre et le profil adéquat.

C’est ainsi qu’une convention de vente a été signée en février 2017 entre les deux parties, laquelle sera suivie d’une annonce légale pour informer le monde des finances de cette transaction. Alors, rappelons que la convention de vente exigeait une avance sur paiement de 10 millions de dollars dès la signature. Ensuite, il était établi le paiement du reliquat 09 mois après signature. Donc le dernier versement devrait être effectué en novembre 2017.

Dans les transactions de ce genre, le délai de 09 mois est un principe fixe pratiqué afin de permettre à l’acheteur d’obtenir l’autorisation préalable de transfert de licence (Tigo), tel que stipulé dans le code des télécoms du Sénégal. Et c’est durant cette période de 09 mois que les experts effectuent leurs vérifications et leur audit technique de Tigo dans le but de terminer l’état des lieux et de donner le quitus sur la valeur marchande effective de la société vendue pour permettre à l’acheteur de boucler son financement.

En février 2017, dès la signature du contrat de vente de Tigo à Wari, Millicom a adressé à l’Etat du Sénégal, une demande d’autorisation de transfert de sa licence Tigo, tel que prévu par la réglementation. Cette demande a abouti au transfert par l’Etat du Sénégal de la licence d’exploitation de Tigo à Wari par décret le 1er aout 2017. C’est ce jour que Tigo est devenu la propriété de Wari.

Les Français de Free tentent de passer par la fenêtre

Dans son développement stratégique, Free considère le Sénégal comme sa porte d’entrée en Afrique de l’Ouest. Il vise Tigo en sous-estimant les capacités de son concurrent local Wari. Free a utilisé tous ses moyens pour atteindre son objectif. Ainsi, des politiques, des hommes de média, des lobbyistes, des hommes d’affaires sont mis dans le coup pour battre Wari. Précisions tout d’abord que Yérim Sow a été mis en avant par Free pour ne pas réveiller le sentiment nationaliste des sénégalais.

Free comptait sur des courtiers pour espérer acheter Tigo à moindre coût. Les français n’ont pas toléré l’achat de Tigo pour un sénégalais. C’est une attitude courante entre hommes d’affaires africains et européens surtout français. Ces derniers pensent toujours pouvoir imposer leur volonté aux dirigeants africains et s’imposer devant les opérateurs africains. Lorsque Wari a gagné le jackpot, les français ont changé de fusil d’épaule en tentant d’utiliser des méthodes peu orthodoxes afin de récupérer Tigo des mains de Wari. C’est pourquoi, avant l’adjudication de la vente, les français de Free, avaient introduit un homme d’affaires malgache qui, depuis Dubaï a tenté de faire plier Wari en mettant sur la table un chèque et une participation symbolique. Ce dernier voudrait que Wari se retire de la course. Une proposition rejetée par le Champion sénégalais. Free ne lâche pas. C’est pourquoi, après l’adjudication de Tigo à Wari, les français reviennent à la charge pour faire reculer le sénégalais. Cette fois-ci, ils proposent un partenariat technique dans l’opération. Une autre fois, Free a encore essayé de dessaisir Wari de Tigo en lui proposant de lui céder 90% de Tigo cach. Wari n’acceptera aucune concession devant Free et rappelle à ce dernier l’enthousiasme des sénégalais de voir un de leur compatriote être le propriétaire de Tigo. A partir de ce jour, il n’y a plus aucune possibilité d’entente entre Wari et Free. Par la suite, Free active son réseau France Afrique.

Une autorité exige 3 milliards de dessous de table

Face à l’intransigeance de Wari, Free sort d’autres moyens de persuasion en passant par la fenêtre. Les français déclenchent une stratégie médiatique et lobbyiste pour écarter Wari. Ils passent par des autorités étatiques qui accepteront de jouer le jeu de Free. C’est au mois de Mars 2017 que la campagne anti Wari a été déclenchée pour dénigrer Kabirou Mbodji afin de faire reculer Millicom. Leur stratégie est simple. Il faut tirer sur Kabirou Mbodje dans l’unique but d’amener Millicom à douter de ses capacités financières et de sa moralité. D’aucuns soupçonnent Yérim Sow d’être derrière les attaques contre Wari et Kabirou. Qui sait ? En sus de ce lynchage médiatique, s’en suit un lobbying auprès des autorités pour torpiller la procédure d’approbation de la cession de la licence Tigo à Wari. Malgré tout, le Chef de l’Etat avait signé le décret préparé depuis plusieurs mois mais caché volontairement dans les tiroirs de la Primature. Le subterfuge des complices de Free au sein de l’Etat c’était de bloquer le dossier afin de donner l’impression au président de la République que Wari ne respecte pas les échéances prévues par la convention de vente signée avec Millicom dans le but d’annuler la procédure de vente. Masque au visage, de personnes hautement placées au sein de l’Etat et pas les moindres, tentent de saboter le processus de vente de la licence à Wari. En plus de la complicité de certaines autorités sénégalaises, s’ajoute la pression du Chef de l’Etat français Emmanuel Macron qui avait dans sa délégation le patron de Free, lors de sa visite à Dakar. Au tour d’une table, le président Sall a pris l’engagement devant Macron de donner la licence à Free. Et pourtant, le 21 Mars 2018, en marge du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine, (ZLECA) tenu à Kigali, le président Macky Sall avait reçu Kabirou Mbodje pour lui renouveler sa ferme volonté de lui donner la licence.

En outre, le Chef de l’Etat n’a jamais été au courant des basses manœuvres du beau frère d’une autorité haut placée, évoluant dans les centres d’appels qui a demandé, avec contrat de consultance en main, que lui soit versé un dessous de table pour la somme de 03 milliards de francs CFA sur une période de 05 ans en sus du contrat qu’il avait déjà avec Tigo d’un montant de plus d’un milliard par an en contrepartie d’un soutien à la résolution du litige installé entre Wari et Tigo. Au cours d’une audience, Kabirou a tout expliqué au président Macky Sall avec des détails et des preuves sur toutes les personnes qui lui ont exigé des dessous de table. DakarTimes connait les noms de toutes ces personnes et détient toutes les preuves que nous allons dévoiler les jours à venir.

Il est important de rappeler que le domaine des télécoms est aussi bien organisé que celui des mines et des énergies avec un Code qui régule tout. C’est pourquoi, dans cette affaire Millicom, il revenait à l’Etat d’approuver d’abord la cession de la licence d’exploitation avant le versement du second versement. C’est une exigence. Ainsi, lorsque Millicom a saisi officiellement l’Etat pour l’approbation de la cession de Tigo à Wari, l’Etat s’est fondé sur les dispositions du code des télécoms et du contrat de concession liant les deux parties Tigo et Wari, et après l’avis de non objection de la tutelle, pour donner un avis favorable en préparant un décret consacrant la cession de la licence de Tigo à Wari.

Par la suite, ce projet de décret a été soumis à la signature du premier Ministre Mohamed Boun Abdallah Dione et du Président de la république Macky Sall. Curieusement, ce projet de décret fera plus de 04 mois dans le circuit pour être traité par le Ministère de tutelle avant son envoi en début juin 2017 à la Primature. C’est là que le dossier semblait mystérieusement disparu jusqu’au jour où le président Macky Sall a été informé. Surpris et amer, il demande le dossier pour sa signature le 01 Aout 2017. Macky Sall était surpris et très remonté de remarquer que le dossier a été caché à son insu entre la primature et le Ministère de tutelle.

A ce jour, la propriété de Millicom à Wari a été établie. Nullement, l’Etat n’est concerné par les allégations de Millicom qui avait essayé de remettre en cause les capacités financières de Wari. Ces agissements de Millicom ont poussé Wari à contester et à saisir les juridictions compétentes pour statuer sur le sujet. La saisine d’une juridiction étant suspensive, l’Etat du Sénégal ne pouvait en aucune manière prendre une décision allant dans le sens de faire perdre à Wari au profit de Free. Il revient à l’Etat de rester neutre et de laisser les deux parties régler leur contentieux sans aucune interférence.

L’Etat du Sénégal pouvait jouer un rôle de médiateur pour rapprocher les deux positions puisqu’il lui revient d’assurer le service public au cas échéant, il peut bien appliquer son droit de préemption pour se substituer à Wari. Par conséquent, le décret signé par le président Macky Sall le jour de son voyage à Paris est nul et sans effet si nous sommes dans un Etat de droit. La spoliation de ce bien à Wari est un précédent dangereux pour le pays après les nombreuses contestations du privé sénégalais qui dénonce les marchés importants cédés à des entreprises marocaines, turques ou françaises à leur détriment. A suivre…

(Source : Dakar Times, 27 avril 2018)

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