Libertés numériques en danger : le Soudan bloque les appels WhatsApp
mercredi 30 juillet 2025
Depuis le 25 juillet 2025, les autorités soudanaises ont décidé de bloquer les appels vocaux et vidéo sur WhatsApp pour une durée indéterminée. Cette mesure, annoncée par l’Autorité soudanaise de régulation des télécommunications et de la poste, a été présentée comme une “précaution” visant à préserver la stabilité nationale et protéger les intérêts du pays. Les messages texte et les discussions de groupe restent, pour l’instant, accessibles.
Cette restriction suscite une vive controverse. De nombreuses organisations de défense des droits numériques, dont Journalists for Human Rights (JHR) Sudan, la qualifient de violation flagrante de la liberté de communication et rappellent que le Soudan a ratifié plusieurs accords internationaux garantissant ce droit. Parmi eux figurent :
– Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques,
– La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples,
– La Déclaration de principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique.
Selon JHR, la mesure ne respecte pas les normes internationales qui autorisent, dans des cas exceptionnels, certaines restrictions de liberté.
Dans un pays ravagé par plus de deux ans de guerre civile, WhatsApp est un outil vital pour la communication entre familles, la recherche de personnes disparues et la coordination de l’aide humanitaire. Le blocage risque donc d’isoler davantage les civils et de compliquer l’organisation des secours, notamment pour les réfugiés et déplacés.
Pour continuer à passer des appels, certains Soudanais se tournent vers des VPN, des services satellites comme Starlink, ou encore des cartes SIM étrangères. Cependant, ces alternatives restent coûteuses et techniquement complexes pour la majorité de la population. À ce jour, aucun texte de loi soudanais n’interdit explicitement l’usage de VPN.
Cette décision renforce les craintes d’une escalade de la censure numérique dans la région, alors que d’autres pays africains ont déjà eu recours à des coupures d’Internet ou à des restrictions sur les réseaux sociaux pour des raisons politiques ou sécuritaires.
(Source : Afrique ITnews, 30 juillet 2025)