Libéralisation des télécoms : L’intersyndicale veut la limitation des opérateurs
samedi 7 août 2004
La réussite de la libéralisation du secteur des télécommunications passe par une limitation du nombre d’opérateurs de façon « à garantir la profitabilité donc la rentabilité » du secteur. L’intersyndicale Sonatel/Acson, au cours de la conférence de presse tenue hier, reste convaincue que la réussite de cette libéralisation est tributaire du maintien du nombre des opérateurs à trois, vue la taille du marché sénégalais. De ce fait, elle propose des formules qui vont d’un duopole Sonatel-Sentel, à un trio-pole Sonatel + nouvel opérateur + Sentel, ou encore un duopole Sonatel + combinaison (Sentel + investisseur nouveau), avec « la prise en compte de l’entrée du privé local dans le capital de l’opérateur élu ».
De plus, l’intersyndicale a dégagé un certain nombre d’axes qui, à son avis, devraient permettre une bonne gestion de la libéralisation et serviraient à « apaiser les inquiétudes et montrer la volonté de l’Etat de faire profiter à tous les Sénégalais des fruits de la libéralisation ». Elle pense ainsi que l’Etat du Sénégal devrait orienter ses prochaines actions vers certaines directions. Il s’agit d’abord de la définition d’une lettre de politique sectorielle, après en avoir discuté avec tous les acteurs, la révision de certains textes que l’Etat aurait publiés en douce. Ce disant, l’intersyndicale pense à la loi sur les redevances pour les fréquences et les numéros. Il y a également la définition d’un cahier des charges ambitieux après une discussion entre l’Etat et l’opérateur historique qu’est la Sonatel, pour un développement de la télé-densité en zone urbaine.
Par ailleurs, l’intersyndicale estime que sa vision de la libéralisation se trouve confortée par les études menées sous l’égide de l’agence de régulation des télécommunications (Art), et qui ont conclu que la réussite de cette politique de libéralisation repose entre autres, sur le choix d’une licence d’opérateur global, solvable et ayant des références internationales. De plus, l’Etat devrait définir de façon claire une politique de partenariat avec les opérateurs privés, mais aussi outiller l’Art de manière à ce qu’elle puisse assumer le rôle qui lui est dévolu, ainsi que le maintien de l’Etat dans le capital de la Sonatel.
Et pour finir, les syndicalistes tirent la sonnette d’alarme en affirmant que « les offres commencent à pleuvoir : attention aux aventuriers !!! » Stagiaire
Mame W. THIOUBOU
(Source : Le Quotidien 7 aout 2004)