OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2025 > Lettre ouverte au Ministre de la Communication, des Télécommunications et du (…)

Lettre ouverte au Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique

lundi 10 février 2025

Point de vue

Monsieur le Ministre Alioune SALL , ne ratons pas le coche de l’IA !

Votre préoccupation concernant les prérequis nécessaires au développement du numérique est légitime. La connectivité, les infrastructures et la puissance de calcul sont des éléments clés d’un écosystème numérique robuste. Cependant, attendre d’avoir tout cela en place avant de s’attaquer à l’Intelligence Artificielle (IA) serait une erreur stratégique.

Les pays en développement ne peuvent pas se permettre de toujours jouer le rôle de suiveurs. L’histoire récente nous a montré qu’il est possible de faire des bonds technologiques, comme nous l’avons fait avec la téléphonie mobile et le mobile money. Ces innovations ont changé la donne, sans que nous ayons eu à suivre les étapes classiques du développement des télécommunications ou de la bancarisation. L’IA représente une opportunité similaire : elle n’est pas seulement une technologie du futur, elle est déjà une réalité qui façonne l’économie mondiale.

Si nous attendons d’avoir une connectivité parfaite et une infrastructure totalement aboutie, nous perdrons un temps précieux et nous serons, une fois de plus, contraints de rattraper notre retard au lieu d’être des acteurs proactifs. L’IA ne doit pas être perçue comme une finalité après avoir comblé toutes nos lacunes, mais comme un levier à activer en parallèle pour accélérer notre transformation numérique.

D’ailleurs, c’est précisément dans les domaines que vous mentionnez – santé, agriculture, éducation – que l’IA peut immédiatement apporter des solutions concrètes. Nous devons commencer dès maintenant à former des talents, à encourager les startups locales à explorer des solutions adaptées à nos réalités et à poser les bases d’un écosystème IA africain.

Le train de l’IA est déjà en marche. Ce n’est pas dans dix ans qu’il faudra le prendre, c’est maintenant. Si nous voulons éviter une dépendance totale aux solutions étrangères et créer de la valeur localement, il est impératif d’agir sans attendre. L’heure est venue de faire un nouveau saut de leapfrog et d’affirmer notre place dans cette révolution technologique.

Cela signifie qu’il ne faut pas opposer les prérequis et l’IA, mais au contraire avancer sur les deux fronts simultanément. Nous devons construire nos infrastructures numériques tout en développant nos capacités en IA. Ce n’est pas un luxe, mais une nécessité stratégique pour l’avenir de notre économie et de notre souveraineté numérique.

Prenons l’exemple de l’Afrique mobile-first : notre continent a su tirer parti des technologies mobiles pour combler le manque d’infrastructures bancaires et télécoms traditionnels. Aujourd’hui, avec l’IA, nous avons une nouvelle opportunité de contourner certains obstacles structurels. Grâce à des modèles d’IA adaptés à nos réalités, nous pouvons optimiser l’accès aux services essentiels, améliorer l’efficacité agricole, renforcer les diagnostics médicaux dans des zones reculées et automatiser certaines tâches administratives pour pallier le manque de ressources humaines qualifiées.

D’ailleurs, le fait que 40 % des Africains n’aient pas encore accès à Internet ne doit pas être une excuse pour retarder notre engagement dans l’IA. Au contraire, c’est une raison de plus pour accélérer : en développant des solutions intelligentes adaptées à des contextes de faible connectivité, nous pouvons rendre l’IA accessible même dans les zones non couvertes. L’IA embarquée, fonctionnant sur des appareils mobiles sans nécessiter de connexion permanente, ou encore les modèles d’IA allégés, entraînés sur des données locales, sont autant de pistes à explorer dès maintenant.

Le véritable risque aujourd’hui n’est pas d’avancer trop vite, mais de rester en arrière et de dépendre totalement des technologies développées ailleurs. Si nous ne créons pas nos propres solutions IA, nous serons contraints d’importer des modèles conçus pour d’autres contextes, avec tous les biais et limitations que cela implique. Nous devons donc investir dès maintenant dans la formation, la recherche et le développement de solutions locales.

L’Afrique a l’opportunité d’être un acteur majeur de l’IA en adaptant cette technologie à ses besoins spécifiques. Mais cela nécessite une volonté politique forte, une vision claire et des investissements stratégiques. Ce n’est pas en retardant notre entrée dans l’ère de l’IA que nous comblerons nos lacunes numériques. C’est en y entrant de manière audacieuse, avec des solutions pragmatiques et adaptées, que nous créerons le prochain leapfrog dont notre continent a besoin.

Le choix est clair : soit nous agissons maintenant et façonnons notre avenir, soit nous attendons et nous nous contenterons d’utiliser les outils conçus par d’autres. L’Afrique a déjà prouvé sa capacité à innover dans des conditions difficiles. L’IA est une nouvelle frontière à conquérir, et le moment d’agir, c’est maintenant.

Respectueusement,

Babacar LO/ Lamport Lab

(Source : Le Techobservateur, 10 février 2025)

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4180/4457 Régulation des télécoms
  • 348/4457 Télécentres/Cybercentres
  • 3110/4457 Economie numérique
  • 1601/4457 Politique nationale
  • 4457/4457 Fintech
  • 507/4457 Noms de domaine
  • 1639/4457 Produits et services
  • 1386/4457 Faits divers/Contentieux
  • 726/4457 Nouveau site web
  • 4389/4457 Infrastructures
  • 1610/4457 TIC pour l’éducation
  • 182/4457 Recherche
  • 242/4457 Projet
  • 2945/4457 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1798/4457 Sonatel/Orange
  • 1564/4457 Licences de télécommunications
  • 265/4457 Sudatel/Expresso
  • 933/4457 Régulation des médias
  • 1201/4457 Applications
  • 1009/4457 Mouvements sociaux
  • 1563/4457 Données personnelles
  • 120/4457 Big Data/Données ouvertes
  • 591/4457 Mouvement consumériste
  • 360/4457 Médias
  • 645/4457 Appels internationaux entrants
  • 1435/4457 Formation
  • 96/4457 Logiciel libre
  • 1707/4457 Politiques africaines
  • 818/4457 Fiscalité
  • 166/4457 Art et culture
  • 570/4457 Genre
  • 1482/4457 Point de vue
  • 964/4457 Commerce électronique
  • 1405/4457 Manifestation
  • 313/4457 Presse en ligne
  • 125/4457 Piratage
  • 204/4457 Téléservices
  • 847/4457 Biométrie/Identité numérique
  • 319/4457 Environnement/Santé
  • 319/4457 Législation/Réglementation
  • 335/4457 Gouvernance
  • 1670/4457 Portrait/Entretien
  • 144/4457 Radio
  • 724/4457 TIC pour la santé
  • 271/4457 Propriété intellectuelle
  • 58/4457 Langues/Localisation
  • 1008/4457 Médias/Réseaux sociaux
  • 1853/4457 Téléphonie
  • 190/4457 Désengagement de l’Etat
  • 975/4457 Internet
  • 114/4457 Collectivités locales
  • 378/4457 Dédouanement électronique
  • 1019/4457 Usages et comportements
  • 1025/4457 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 551/4457 Audiovisuel
  • 2798/4457 Transformation digitale
  • 382/4457 Affaire Global Voice
  • 150/4457 Géomatique/Géolocalisation
  • 402/4457 Service universel
  • 660/4457 Sentel/Tigo
  • 174/4457 Vie politique
  • 1502/4457 Distinction/Nomination
  • 34/4457 Handicapés
  • 675/4457 Enseignement à distance
  • 674/4457 Contenus numériques
  • 585/4457 Gestion de l’ARTP
  • 178/4457 Radios communautaires
  • 1616/4457 Qualité de service
  • 424/4457 Privatisation/Libéralisation
  • 132/4457 SMSI
  • 448/4457 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2578/4457 Innovation/Entreprenariat
  • 1309/4457 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 47/4457 Internet des objets
  • 170/4457 Free Sénégal
  • 350/4457 Intelligence artificielle
  • 194/4457 Editorial
  • 22/4457 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous