OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2017 > Février 2017 > Lettre ouverte à SONATEL/Orange

Lettre ouverte à SONATEL/Orange

vendredi 3 février 2017

Qualité de service

Cher(e) Sonatel/Orange,

Je ne sais pas si je dois rédiger cette lettre au Directeur Général, à vos employés ou au(x ?) conseil(s) d’administration de vos deux structures. Je vous laisse le soin de désigner le coupable. Je ne sais pas non plus si je dois l’adresser à la SONATEL ou à ORANGE. Il y’a beaucoup de choses que je ne sais pas sur la fameuse association Orange/SONATEL, mais voici ce que je sais :

De votre propre admission, vous comptez comme clientèle la moitié de la population du Sénégal, vous êtes l’opérateur historique du Sénégal et le plus large. Vous êtes également l’une des plus grandes entreprises du pays sinon la plus grande, et votre chiffre d’affaire est aujourd’hui proche des 1000 milliards de Francs CFA, dans un pays dont le budget du gouvernement est d’environ 3000 milliards (votre chiffre d’affaires représente à peu près le quart du budget de notre état). Je sais également que ces chiffres ne viennent pas de votre seule qualité et compétence. Comme une large partie du budget de l’Etat, vous dépendez fortement de sommes versées par le contribuable Sénégalais. Comme l’Etat, la qualité du service proposé en échange est absolument déplorable.

Je ne souhaiterais pas que cette lettre soit reléguée au rang des initiatives malhonnêtes et contre-productives dont votre structure a peut-être déjà été la cible et qui sont de toutes façons monnaies courantes dans la place publique Dakaroise. Ceci n’est pas un document politique, mais je m’adresse à vous à la fois en tant que client et en tant que citoyen. Je vais donc d’abord commencer par ce que votre union fait bien :

  • Vous fournissez un service à une variété de client dans certains des endroits les plus reculés du Sénégal.
  • Vous êtes sans aucun doute la plus grande force de sponsoring du pays. J’ai d’ailleurs travaillé avec une structure qui a bénéficié de votre appui financier. Beaucoup de structures n’existeraient plus aujourd’hui (et n’auraient jamais existé d’ailleurs) sans votre intervention.
  • Vous avez eu le mérite rare de comprendre le marché dans lequel vous opériez et de trouver les bonnes formules pour le satisfaire.
  • Vous êtes l’une des rares structures à avoir proposé à un nombre important de Sénégalais des emplois mais pas seulement : une carrière, aussi, des perspectives, un pouvoir d’achat etc.

J’oublie sans doute d’autres choses et vous vous ferez, j’en suis sûr, un plaisir de me les rappeler. Sachez, en lisant ces lignes, donc, que je suis conscient de ce qu’il y’a de qualitatif et d’utile dans votre action.

Tout cela est louable….ou le serait, si ce n’était pas largement insuffisant. De ma vie, (car, sans toujours être celui qui vous payait, j’ai été votre client quasiment toute ma vie), il ne s’est jamais déroulé une seule année sans que l’internet que vous proposez ne cesse périodiquement de fonctionner ou ne connaisse des lenteurs insupportables. L’idée d’un internet stable et puissant est à l’image de l’idée d’un Sénégal développé et prospère : c’est possible, largement possible, mais on a l’impression que c’est une utopie. Le problème avec cette utopie particulière, cette possibilité lointaine, c’est qu’elle coûte cher ! Plus cher, faut-il le rappeler, qu’une réalité effective dans beaucoup de pays. Les Sénégalais paient plus chers pour vos services que des Américains pour des services plus variés et de qualité supérieure. Vous savez sans doute mieux que moi, ce que beaucoup de Sénégalais ne savent pas, qu’on peut, aux Etats-Unis, bénéficier d’appels et de textos illimités ainsi que de la 3G pour des sommes se situant entre 15 et 30.000 FCFA pour les opérateurs les plus chers. Vous savez qu’ailleurs, un internet facturé moins cher que le votre n’est jamais coupé. Vous savez que dans d’autres pays que le mien, vos pratiques Sénégalaises vous auraient fait fermé boutique il y’a longtemps.

Alors vous pourrez toujours m’expliquer ces écarts de prix par des différences technologiques et de contexte que je ne vais pas décrire ici, elles ne sont pas importantes. Et puis vous pourrez toujours me ramener à cette vieille logique et me rappeler votre statut d’entreprise : qui vous incite à réduire les coûts au minimum et à améliorer vos marges au maximum. Vous pourrez vous vanter d’être “head and shoulders” au-dessus de la concurrence. Vous êtes une entreprise, vous avez vos prix, soit. Ce que vous ne pourrez pas m’expliquer, cependant, c’est votre tendance historique, vérifiée et constante à faire payer (cher)) pour un service sans le fournir dans les conditions pour lesquelles vous le faites payer. Car finalement ce n’est pas sur le principe de votre cherté qu’il y’a un problème, c’est sur le principe de votre intégrité et de votre honnêteté. Savez-vous comment on appelle le fait de faire payer pour une chose et de ne pas la fournir ? Chaque seconde où l’internet ne fonctionne pas à mon domicile, ou à mon bureau, est une seconde où je vous paie…pour rien. Pouvez-vous comprendre que cela me pose un très sérieux problème ?

Votre service “humain”, quant à lui, qui aurait pu altérer quelque peu la frustration causée par le pauvre fonctionnement de votre service technologique, l’a en fait décuplé. On peut facilement mettre une heure dans une de vos agences pour acheter une puce. Une puce. On y trouve pas des personnes particulièrement accueillantes ou sympathiques non plus, tout juste pouvons-nous nous satisfaire de leur “politesse” (dans la majeure partie des cas, je ne parle pas de cette dame de votre service client qui m’a raccroché au nez ce matin).

Une hypocrite décence et un naturel positif m’empêchent de parler de votre appui financier à plusieurs structures et initiatives ou de votre politique de ressources humaines. Il y’a là aussi pas mal de choses à dire, mais c’est un autre débat. Je resterai sur le rôle clé que vous avez joué dans la création/survie de plusieurs initiatives et dans les opportunités économiques données à tant de jeunes et moins jeunes, entendu que cela ne vous absout pas de votre trop longue incompétence sur votre cœur de métier.

Il ressort de tout cela qu’Orange s’inscrit dans la droite lignée de ce qu’on peut voir et déplorer au quotidien au Sénégal : une structure belle dans la forme pour un contenu aussi décevant qu’incohérent ; une communication grand public en opposition totale avec ce qu’on trouve dans vos agences et dans votre livebox (à l’image de ce burger Mc Donalds sur les photos qui ne ressemble en rien au sandwich proposé dans le fast-food du coin) ; un leadership dans les chiffres et certains classements, mais nulle part ailleurs ; une faiblesse du service que même la concurrence et vos moyens n’auront pas amélioré. Ces tares, on a l’habitude de les relever dans plusieurs domaines, notamment la fonction publique. Vous avez les défauts de l’administration, mais on serait presque tentés (presque) d’être plus indulgent envers elle qu’envers vous. Car vous n’avez pas les excuses derrière lesquelles peuvent se cacher beaucoup de Sénégalais et d’entreprises. Vous n’avez pas les restrictions financières ou technologiques d’une jeune startup. Vous n’êtes pas limité par de la fermeture d’esprit et de l’ignorance. Vous n’êtes pas immobilisés par une culture de travail faisant la part belle à l’oisiveté et à la routine. Vous avez les moyens (fournis, faut-il le rappeler, par une très large clientèle) d’améliorer la qualité de vos services et de donner le minimum : ce pour quoi vous êtes payés, ce dont vous faites vous-même la publicité. Vous n’êtes pas incapable de vous améliorer, vous ne le voulez pas.

Cette lettre ne vous demande pas une faveur ou un service. Je ne vous demande pas une action RSE, je ne vous demande pas de sponsoriser mon activité, je ne vous demande pas de développer le Sénégal, je vous demande simplement de fournir comme il le faut un service pour lequel vous êtes payés. Si vous ne voulez pas être un véritable leader qualitatif et éthique, ce qui est votre droit, fournissez-nous au moins un internet rapide et fonctionnel en toutes circonstances, ce qui est votre devoir. Faites votre travail, c’est tout.

(Source : Young Aziz, 3 février 2017)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2048/2232 Régulation des télécoms
  • 173/2232 Télécentres/Cybercentres
  • 1540/2232 Economie numérique
  • 790/2232 Politique nationale
  • 2232/2232 Fintech
  • 251/2232 Noms de domaine
  • 811/2232 Produits et services
  • 691/2232 Faits divers/Contentieux
  • 359/2232 Nouveau site web
  • 2158/2232 Infrastructures
  • 808/2232 TIC pour l’éducation
  • 90/2232 Recherche
  • 121/2232 Projet
  • 1381/2232 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 857/2232 Sonatel/Orange
  • 772/2232 Licences de télécommunications
  • 132/2232 Sudatel/Expresso
  • 460/2232 Régulation des médias
  • 599/2232 Applications
  • 494/2232 Mouvements sociaux
  • 760/2232 Données personnelles
  • 60/2232 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2232 Mouvement consumériste
  • 179/2232 Médias
  • 321/2232 Appels internationaux entrants
  • 706/2232 Formation
  • 45/2232 Logiciel libre
  • 835/2232 Politiques africaines
  • 406/2232 Fiscalité
  • 83/2232 Art et culture
  • 284/2232 Genre
  • 755/2232 Point de vue
  • 478/2232 Commerce électronique
  • 695/2232 Manifestation
  • 156/2232 Presse en ligne
  • 62/2232 Piratage
  • 102/2232 Téléservices
  • 415/2232 Biométrie/Identité numérique
  • 149/2232 Environnement/Santé
  • 155/2232 Législation/Réglementation
  • 167/2232 Gouvernance
  • 815/2232 Portrait/Entretien
  • 72/2232 Radio
  • 337/2232 TIC pour la santé
  • 144/2232 Propriété intellectuelle
  • 29/2232 Langues/Localisation
  • 509/2232 Médias/Réseaux sociaux
  • 915/2232 Téléphonie
  • 95/2232 Désengagement de l’Etat
  • 484/2232 Internet
  • 57/2232 Collectivités locales
  • 188/2232 Dédouanement électronique
  • 495/2232 Usages et comportements
  • 522/2232 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2232 Audiovisuel
  • 1357/2232 Transformation digitale
  • 191/2232 Affaire Global Voice
  • 75/2232 Géomatique/Géolocalisation
  • 149/2232 Service universel
  • 330/2232 Sentel/Tigo
  • 87/2232 Vie politique
  • 726/2232 Distinction/Nomination
  • 17/2232 Handicapés
  • 336/2232 Enseignement à distance
  • 318/2232 Contenus numériques
  • 292/2232 Gestion de l’ARTP
  • 89/2232 Radios communautaires
  • 798/2232 Qualité de service
  • 212/2232 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2232 SMSI
  • 223/2232 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1268/2232 Innovation/Entreprenariat
  • 651/2232 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2232 Internet des objets
  • 85/2232 Free Sénégal
  • 169/2232 Intelligence artificielle
  • 98/2232 Editorial
  • 8/2232 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous