OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2020 > Lettre à Cheikh Oumar Hann, ministre de l’Enseignement supérieur, de la (…)

Lettre à Cheikh Oumar Hann, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

vendredi 29 mai 2020

Point de vue

Monsieur le ministre,
Je viens auprès de vous soulever des questions sérieuses qui doivent être prises en charge concrètement par votre département ministériel pour éviter que l’enseignement à distance ne devienne un moyen de sacrifier les étudiants. Aujourd’hui, des milliers de jeunes fragiles et déprimés, qui subissent un traumatisme d’une année universitaire hors-norme, tournent leur regard vers vous. Nous risquons un abandon massif de ces étudiants, enfoncés dans le découragement, le laisser-tomber, voire le désespoir, si rien n’est fait pour corriger les violentes iniquités et inégalités qu’ils subissent.

Dans votre déclaration du 26 mai 2020 devant la presse, vous écartiez toute hypothèse d’une année blanche, ce qui est en soi louable. Vous souteniez que les activités pédagogiques allaient se poursuivre avec la mise en ligne des contenus pédagogiques. Toutefois, vous savez vous-mêmes qu’il y a des questions éminemment politiques qui attendent encore des réponses et qui ne relèvent pas des Assemblées délibératives où siègent des enseignants consciencieux. Ces derniers sont profondément dévoués et déterminés à donner le meilleur d’eux-mêmes pour sauver l’année universitaire.

Aujourd’hui, vous savez bien que l’accès à l’Internet pose un sérieux problème pour des milliers d’étudiants, sans connexion, ni tablette, ni ordinateur. Je vous rappelle que l’Indice de développement des technologies de l’information et de la communication place le Sénégal à la 142e place sur 176 pays (IDI 2018). Ce système de l’enseignement à distance ne s’improvise pas. C’est pourquoi je trouve utile de rappeler que le niveau actuel d’intégration de la technologie de l’information et de la communication dans l’éducation (TICE) est encore trop faible dans notre pays. Pourtant, la Concertation nationale sur l’Avenir de l’Enseignement supérieur de 2013 avait fortement recommandé de mettre les TICE au cœur de notre système universitaire. Vous préconisez l’enseignement à distance, mais quelles mesures concrètes avez-vous prises pour faciliter l’accès universel de tous les étudiants aux contenus pédagogiques ? Qu’avez-vous fait ou prévu de faire concrètement pour les milliers d’étudiants qui sont dans l’extrême vulnérabilité, qui subissent de plein fouet une violente rupture d’égalité ?

Monsieur le ministre,

La situation au sein de nos universités favorise une fracture pédagogique entre étudiants favorisés (ceux qui ont accès à Internet) et étudiants défavorisés (ceux qui n’ont pas accès à Internet). Je ne cesserai de marteler tout le temps, incessamment à nos gouvernants cette réalité implacable : les victimes de la fracture numérique ont les mêmes droits que les autres. À ce titre, l’accès aux contenus pédagogiques doit être universel, sans discrimination aucune. Je tiens ainsi à rappeler que vous avez la responsabilité d’accompagner tous les étudiants à accéder aux contenus pédagogiques qui sont aujourd’hui réservés à une partie des leurs. De cette réalité, la logique voudrait que vous agissiez concrètement pour donner des chances réelles et égales à ceux qui sont exclus. Nous savons que dans le Sénégal d’aujourd’hui, la connexion coûte trop chère et certaines localités ne sont pas couvertes par le réseau d’Internet.

De ce qui précède, je trouve que la volonté de vouloir exclure une catégorie d’étudiants à l’accès aux contenus pédagogiques est une violation flagrante du principe d’égalité des chances. Vous pouvez remarquer vous-même avec lucidité que l’enseignement en ligne tel qu’il fonctionne actuellement laisse des milliers d’apprenants au bord de la route. De ce fait, les victimes de la situation qui cherchent à faire entendre leur voix doivent être reconnues et intégrées, sinon nous aurons une université publique à double vitesse.

Dans un contexte où l’État ne prend pas les dispositions nécessaires, tous les acteurs de l’enseignement doivent être conscients que les inégalités d’ordre pédagogique sont inacceptables dans une société comme la nôtre, car elles bloquent des couches sociales entières dans une pauvreté permanente. Nous savons tous que l’école et l’université publiques constituent un ascenseur social pour tous les jeunes qui viennent de l’intérieur du pays et des quartiers populaires de Dakar.
Ainsi, je vous demande d’affronter la situation avec une intension qui prend en charge la justice et l’équité sociale. Les étudiants qui sont l’avenir de ce pays méritent plus d’attention de la part de la nation. Nous osons espérer, en toute bonne foi, que vos services auront l’intelligence d’écouter les plaintes et complaintes des milliers d’étudiants dont l’avenir est aujourd’hui sérieusement compromis.

Monsieur le Ministre,

Des milliers d’étudiants angoissés, dont l’avenir a subi un coup d’arrêt brutal en plein envol, seront appelés dans les années et décennies à venir « la génération covid-19 ». Vous devez veiller à ce que cette génération ne soit point sacrifiée. Ainsi, elle vous témoignera une reconnaissance pour laquelle vous auriez fait une contribution en prenant des mesures équitables.
Dans l’espoir d’une meilleure perspective pour notre université publique, je vous prie de recevoir, Monsieur le ministre, mes salutations distinguées.

Dakar, le 27 mai 2020
Babacar DIOP,
Enseignant-chercheur
Maître de Conférences titulaire

(Source : Pressafrik, 29 mai 2020)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4557/5039 Régulation des télécoms
  • 406/5039 Télécentres/Cybercentres
  • 3453/5039 Economie numérique
  • 1851/5039 Politique nationale
  • 5039/5039 Fintech
  • 569/5039 Noms de domaine
  • 1848/5039 Produits et services
  • 1594/5039 Faits divers/Contentieux
  • 822/5039 Nouveau site web
  • 4927/5039 Infrastructures
  • 1903/5039 TIC pour l’éducation
  • 226/5039 Recherche
  • 295/5039 Projet
  • 3279/5039 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1989/5039 Sonatel/Orange
  • 1716/5039 Licences de télécommunications
  • 340/5039 Sudatel/Expresso
  • 1025/5039 Régulation des médias
  • 1355/5039 Applications
  • 1117/5039 Mouvements sociaux
  • 1666/5039 Données personnelles
  • 161/5039 Big Data/Données ouvertes
  • 671/5039 Mouvement consumériste
  • 411/5039 Médias
  • 727/5039 Appels internationaux entrants
  • 1798/5039 Formation
  • 131/5039 Logiciel libre
  • 2214/5039 Politiques africaines
  • 1049/5039 Fiscalité
  • 216/5039 Art et culture
  • 645/5039 Genre
  • 1583/5039 Point de vue
  • 1133/5039 Commerce électronique
  • 1753/5039 Manifestation
  • 434/5039 Presse en ligne
  • 172/5039 Piratage
  • 243/5039 Téléservices
  • 1007/5039 Biométrie/Identité numérique
  • 343/5039 Environnement/Santé
  • 405/5039 Législation/Réglementation
  • 390/5039 Gouvernance
  • 1875/5039 Portrait/Entretien
  • 173/5039 Radio
  • 797/5039 TIC pour la santé
  • 322/5039 Propriété intellectuelle
  • 85/5039 Langues/Localisation
  • 1177/5039 Médias/Réseaux sociaux
  • 2130/5039 Téléphonie
  • 240/5039 Désengagement de l’Etat
  • 1066/5039 Internet
  • 154/5039 Collectivités locales
  • 505/5039 Dédouanement électronique
  • 1248/5039 Usages et comportements
  • 1154/5039 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 613/5039 Audiovisuel
  • 3450/5039 Transformation digitale
  • 417/5039 Affaire Global Voice
  • 181/5039 Géomatique/Géolocalisation
  • 347/5039 Service universel
  • 731/5039 Sentel/Tigo
  • 235/5039 Vie politique
  • 1607/5039 Distinction/Nomination
  • 66/5039 Handicapés
  • 785/5039 Enseignement à distance
  • 849/5039 Contenus numériques
  • 676/5039 Gestion de l’ARTP
  • 220/5039 Radios communautaires
  • 1843/5039 Qualité de service
  • 476/5039 Privatisation/Libéralisation
  • 171/5039 SMSI
  • 547/5039 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2878/5039 Innovation/Entreprenariat
  • 1509/5039 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 69/5039 Internet des objets
  • 191/5039 Free Sénégal
  • 698/5039 Intelligence artificielle
  • 391/5039 Editorial
  • 23/5039 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous