Les nouvelles technologies au service de la microfinance : Le Sénégal va bénéficier d’un projet mobile banking en 2011
lundi 6 septembre 2010
Avec une très forte croissance de la téléphonie mobile et un faible taux de bancarisation de ses populations, le Sénégal peut trouver dans le mobile banking un tremplin pour faire accéder le monde rural à la microfinance, particulièrement. Chargé du suivi-évaluation de la direction de la Microfinance, Waly Clément Faye annonce, dans ce sens, qu’un projet mobile banking est attendu en 2011.
Un projet de mobile banking est en gestation au Sénégal. C’est ce qu’a indiqué, vendredi dernier à Saly, Waly Clément Faye, chargé du suivi-évaluation du plan d’action de la direction de la Microfinance. En effet, selon le technicien, c’est en janvier 2011 que la direction de la Microfinance, avec l’appui de la coopération allemande, prévoit d’opérationnaliser ce projet, basé sur le téléphone portable, pour fournir des services financiers aux populations qui sont presque exclus du système financier. Ces dernières pourront ainsi, à partir de leur téléphone mobile, effectuer des transactions financières. ‘Le fort taux de pénétration de la téléphonie mobile au Sénégal fait de cet outil un moyen très efficace pour atteindre les zones rurales du pays qui ont encore un accès limité aux services financiers de base’, a confié Faye lors d’un atelier d’information que sa structure a organisé au profit du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes). Pour lui, ce projet, d’une durée de cinq ans et qui est financé à hauteur de six milliards de francs Cfa par la Kfw, va permettre aux populations des zones rurales, encore mal desservies par les Systèmes financiers décentralisés (Sdf) de bénéficier d’offres financières. Et aux institutions mutualistes, qui le désireront, de diversifier et d’améliorer l’offre de services financiers, de réduire les coûts de transaction, de sécuriser les transactions financières, entre autres.
Avec ce projet mobile banking pour la microfinance au Sénégal, Waly Clément Faye signale que différents services cash à cash, le dépôt, le retrait, le transfert compte à cash, le virement compte à compte, la recharge mobile, le virement inter-agences, le remboursement d’échéance, etc., seront proposés à la clientèle. Mais, note-t-il, cela demandera l’implication de certaines institutions financières et en particulier des systèmes financiers décentralisés qui devront trouver là un moyen de ratisser plus large en milieu rural afin d’accomplir pleinement leur mission.
Cependant, même s’il estime que ce projet est véritablement un défi à relever pour développer la microfinance et par ricochet lutter contre la pauvreté, Waly Clément Faye annonce que la direction de la Microfinance s’y est déjà prise. Car, assure le technicien, leur structure a d’ores et déjà recruté un conseiller technique pour la conduite du projet qui doit être confié à un Opérateur mobile banking (Omb). Lequel aura la charge d’assurer, de façon pérenne, la suite de la première phase de cinq ans, une offre de services mobile banking mutualisés. De plus, poursuit notre interlocuteur, un comité de pilotage du projet sera bientôt institué. Ce comité, qui sera composé d’acteurs du secteur, s’attellera à superviser le fonctionnement correct dudit projet. Une tâche qui risque d’être un peu difficile quand on sait jusqu’ici la réticence des populations face à un service similaire proposé par un opérateur de téléphonie mobile de la place. Mais, face à un tel constat, le technicien en microfinance, souligne que l’Omb, qui sera désigné, se chargera d’accompagner les populations pour les amener à faire confiance à cette innovation et à l’utiliser d’autant plus que le besoin existe.
Seyni Diop
(Source : Wal Fadjri, 6 septembre 2010)