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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2024 > Décembre 2024 > Les institutions de microfinance à l’épreuve de la transformation digitale : (…)

Les institutions de microfinance à l’épreuve de la transformation digitale : Mythe ou réalité ?

lundi 30 décembre 2024

Fintech

Le digital reste sans conteste un formidable accélérateur d’affaires pour les institutions de microfinance. Toutefois, pour en tirer profit pleinement, les acteurs doivent relever un certain nombre de défis.

L’usage du numérique s’est généralisé à tous les secteurs d’activité. Les institutions de microfinance n’échappent pas à la règle. « Aujourd’hui, personne ne peut se passer du digital pour pérenniser son activité », nous confie un responsable d’une institution de microfinance (IMF).

Toutefois, si les structures de grande taille, qui n’ont rien à envier aux banques, s’appuient largement sur ces outils pour leurs opérations à travers un département dédié, les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) de petite taille ont du mal à suivre le rythme. Beaucoup d’entre eux ne disposent même pas d’un site internet.

« Dans ce genre de structures, souvent il n’y a que quatre employés, y compris le gérant. Nous n’avons tout simplement pas les ressources humaines nécessaires », avoue un gérant d’un SFD de petite taille. Les SFD de taille intermédiaire, comme ceux régis par l’article 44, ont généralement recours à des prestataires qui gèrent tout ce qui est sécurité réseau.

Un accélérateur d’affaires

Pourtant, le digital est perçu comme un formidable accélérateur d’affaires pour la microfinance, notamment pour les structures non affiliées opérant dans des zones reculées.

Pour les institutions de microfinance, le recours optimal aux nouvelles technologies pourrait leur permettre de renforcer leur capacité technique et opérationnelle en vue d’atteindre plus de cibles en raison de leur éloignement géographique ou de leur situation économique.

La finance digitale représente ainsi une véritable opportunité pour accélérer l’inclusion financière des segments ou couches vulnérables.

En effet, de nombreuses Institutions de Microfinance (IMF) ont adopté des systèmes de gestion numérique pour améliorer leur efficacité opérationnelle. Cela inclut des logiciels de gestion de crédit, des plateformes d’épargne en ligne et des outils de suivi de la performance. Ceci leur permet de réduire les coûts opérationnels liés à la gestion physique des transactions et d’atteindre une plus grande base de clients, avec moins de ressources.

Certaines IMF offrent également des crédits numériques instantanés via des applications mobiles. Ces crédits concernent souvent de petits montants et sont conçus pour répondre rapidement aux besoins financiers urgents des emprunteurs. En outre, les technologies numériques permettent une évaluation plus rapide et plus précise des risques de crédit grâce à l’analyse des données transactionnelles et des comportements financiers des clients.

Par ailleurs, les plateformes de crowdfunding permettent aux micro-entrepreneurs de lever des fonds auprès de nombreux petits investisseurs, souvent via des plateformes en ligne. Ainsi, le digital offre une alternative aux prêts traditionnels, aide à financer des projets innovants et facilite la formation des bénéficiaires du secteur de la microfinance. Pour cela, des cours en ligne et des applications éducatives aident les emprunteurs à améliorer leurs compétences en gestion financière et en gestion d’entreprise.

Supervision

Dans le cadre de ses activités de supervision, la Direction de la Réglementation et de la Supervision des Systèmes financiers décentralisés (DRS-SFD), assurant le contrôle de la microfinance au sein du Ministère en charge des Finances et du Budget , se base sur un dispositif informatisé en vue d’adapter ses interventions à ces innovations du secteur de la microfinance. Ce dispositif, mis en place et expérimenté depuis plusieurs années comprend notamment un système de gestion électronique des documents et le développement d’applications informatiques ayant permis d’ouvrir des perspectives nouvelles de contrôle des systèmes financiers décentralisés.

A titre d’exemple, le canevas de collecte de l’information financière, intitulé « masque de saisie », permet de renseigner toutes les données financières et non-financières contenues dans les états financiers et données périodiques conformément aux instructions de la BCEAO. En outre, il permet également de connaitre le niveau de respect des normes, l’exhaustivité et la fiabilité des informations demandées par la tutelle. Sa version web est en cours de développement, afin de faciliter davantage le reporting et d’améliorer la fiabilité des informations reçues. Les informations renseignées sont réceptionnées, de façon numérique, à travers un dispositif combinant l’Espace professionnelle des SFD et le Système de Gestion électronique du Courrier (SYGEC).

Le ’workflow’ du traitement de ces informations est également géré électroniquement : l’information est disponible pour tous les acteurs autorisés en même temps. Ainsi, des applicatifs informatiques, en interne, permettent d’insérer automatiquement les données financières collectées dans la base de données, ce qui permet le calcul automatique et spontané des indicateurs. C’est sur cette base qu’un suivi de la situation financière des SFD est effectué.

Dans le cadre du contrôle sur place des SFD, l’outil Plateforme automatisée du Système de Suivi intégré (PASSI) permet d’avoir les données d’une mission en temps réel et de pouvoir ainsi interagir avec ces membres.

Les informations issues des missions (données qualitatives) couplées à celles issues des rapports périodiques (données quantitatives), alimentent le Système d’Alerte précoce (SAP) de la DRS-SFD qui lui permet d’évaluer le niveau de risque des SFD et de pouvoir ainsi déclencher, le cas échéant, des missions de contrôle.

Avec l’évolution exponentielle des données du secteur, la DRS-SFD a jugé nécessaire de les mettre dans une base de données unique, afin d’éviter la dispersion de l’information et faciliter leur accès par toute entité autorisée.

Ainsi, les évolutions intervenues dans le domaine de la gestion documentaire contribuent à accélérer le phénomène de dématérialisation. Elles permettent d’optimiser la traçabilité des documents et de leur contenu, de les sécuriser, mais aussi de mieux prévenir les risques de non-réception/transmission.

Le rôle de la BCEAO

Pour rappel, d’importantes mesures ont été édictées sur le plan réglementaire par la BCEAO en vue d’encourager le développement des produits innovants parmi lesquelles, l’Article 131 du Règlement n°15/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de paiement dans les États membres de l’UEMOA qui permet notamment aux SFD de promouvoir l’utilisation de la monnaie électronique, l’instruction n°008-05-2015 régissant les conditions et modalités d’exercice des activités des émetteurs de monnaie électronique, modifiant l’instruction n°01/2006/SP du 31/6/2006.

Plus récemment, à travers l’instruction n°001-01-2024 relative aux services de paiement dans l’UMOA, la Banque Centrale définit l’activité des prestataires de service de paiement porte sur le versement ou le retrait d’espèces, les opérations de gestion de compte, l’exécution d’opérations de paiement, de transfert de fonds, d’émission d’instruments de paiement ou encore d’agrégation de comptes ou d’informations sur les comptes.

La digitalisation soulève plusieurs défis aux plans organisationnel, technique, réglementaire ainsi qu’au niveau de la conduite et de l’évaluation du projet. Surtout pour des institutions de microfinance qui n’ont pas les moyens et les ressources humaines nécessaires.

Constatant les « nombreuses faiblesses » du secteur de la microfinance et pas des moindres, liées à la fois, à la gouvernance de ces institutions, la défaillance des systèmes d’information, la gestion peu efficiente des risques, la non-maitrise des mécanismes internes de contrôle et le non-respect des dispositifs réglementaires, la BCEAO a édicté en 2022 un guide pour accompagner les SFD de l’UMOA dans le processus de transformation digitale de leurs opérations.

Ce guide vise à doter les institutions de microfinance de solutions sécurisées et accessibles, par le biais de différents canaux (application en ligne ou mobile, USSD, etc.), leur permettant de prendre en charge et de traiter les opérations avec la clientèle.

Selon la BCEAO, la digitalisation des opérations financières externes d’un SFD présente des retombées positives qui sont multiples, aussi bien pour l’institution elle-même que pour ses membres et sa clientèle. Pour n’en citer quelques-uns, on peut noter un meilleur ciblage et l’élargissement de l’offre (développement de nouveaux produits numériques), la réduction des coûts opérationnels, une meilleure efficacité dans la prise de décision, la réduction des tâches administratives et la réduction des risques opérationnels et financiers.

Au bénéfice des populations, il s’agit essentiellement de la facilitation de l’accès aux services financiers, notamment pour les populations vivant dans les zones mal desservies. De ce point de vue, la BCEAO suggère ainsi aux institutions de microfinance de nouer des partenariats avec des prestataires de solutions informatiques, des émetteurs de monnaie électronique (EME) ou des sociétés de technologie financière (FinTech).

Ces expériences de digitalisation de la microfinance au Sénégal

Au Sénégal, certaines institutions de microfinance ont mis en oeuvre avec succès des expériences de digitalisation. Par exemple, Cauris-Microfinance a adopté le modèle des agents itinérants munis de tablettes pour digitaliser les services qu’elle offre sur le terrain, afin de réduire le risque de détournement, d’une part, de sécuriser les données, renforcer les performances opérationnelles et, d’autre part de réduire les charges d’exploitation. Ce projet a été initié en 2015 avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD) et l’assistance technique du Groupe Microfinance Participative pour l’Afrique (PAMIGA). Le projet pilote a été lancé avec le programme Mobile Money For the Poor (MM4P) de UNCDF, et la Fondation Mastercard en 2017, afin d’étendre le modèle dans ses agences de Ziguinchor et de Louga.

L’évaluation du projet a mis en exergue les résultats suivants :

  • la réduction du temps de saisie des données et leur fiabilité,
  • un focus plus important sur le client,
  • la baisse des coûts opérationnels liés à la diminution du nombre de fiches d’information du client à renseigner et l’usage des tablettes lors des réunions avec les villageois.

Cette option permet aux agents de crédit de collecter l’épargne, de recouvrir les crédits et de débloquer des fonds en dehors de l’agence.

Un autre exemple, Microcred Sénégal (Baobab aujourd’hui), qui a démarré ses activités en 2007, a déployé, en 2015, une application mobile (mobile, biométrique, SMS, GPS, OCR [reconnaissance optique de caractères]) appelée « Baobab Portefeuille », destinée à ses gestionnaires de portefeuille (GP).

Ces gestionnaires de portefeuille sont des agents mobiles sur le terrain. Avec l’application mobile, ils enregistrent les clients, consultent en temps réel des données fournies par les clients, analysent et anticipent les risques de retard de paiement. Cette application fournit aux GP un aperçu de leur portefeuille client et leur fait disposer d’une base de données de contacts leur permettant d’appeler leurs clients, directement à partir de l’application. L’utilisation de l’application a eu des impacts positifs sur la performance et la baisse des risques de l’institution, caractérisés par une augmentation du nombre de prêts décaissés (allant de 20% à 27% du nombre de crédits décaissés) et une amélioration du portefeuille à risque. L’application a également contribué à l’amélioration de la qualité du service à la clientèle.

Enfin, on peut citer l’exemple de Cofina qui s’est associée à MaTontine, une FinTech spécialisée dans la promotion de l’utilisation de services financiers numériques, ciblant les groupes d’épargne traditionnelle en Afrique francophone, dénommés « tontines ». Le projet vise à faire passer toutes les transactions financières des tontines via les téléphones mobiles, à travers la plate-forme MaTontine. En outre, Cofina facilite l’accès à de petits prêts, sous forme d’avances sur revenus, et d’autres services financiers aux membres individuels des groupes d’épargne traditionnels. Le projet permettra aux segments défavorisés de la population, en particulier à plus de 50 000 femmes, d’acquérir une culture stable de l’épargne et de leur faciliter l’accès au crédit et aux autres services financiers, grâce à la technologie.

En définitive, la convergence de la microfinance et du numérique au Sénégal offre de nombreuses opportunités pour d’abord améliorer l’accès aux services financiers, ensuite accroître l’efficacité des IMF, et stimuler le développement économique. Cependant, pour maximiser les bénéfices de cette transformation numérique, il est important de continuer à relever les défis liés à l’accessibilité, la sécurité, et l’inclusion.

L’interopérabilité des paiements pour une mise à l’échelle des expériences digitales

L’engagement de la BCEAO à mettre en place un système de paiement instantané interopérable opérationnel en continu, 24 heures sur 24, capable de traiter les transactions de toute nature, quel que soit le type de compte, constitue une étape fondamentale dans la consolidation des initiatives digitales.

La mise en oeuvre de cette plateforme permettra de proposer une large gamme de services, visant à simplifier les transactions quotidiennes des usagers et à stimuler l’innovation financière

Il en ressort que si le compte soit détenu auprès d’une banque, d’un émetteur de monnaie électronique, d’une institution de microfinance ou d’un établissement de paiement connecté au système interopérable, les usagers pourront désormais effectuer des transferts et des paiements vers le compte de leurs bénéficiaires, même si l’institution financière du bénéficiaire est différente de celle de l’expéditeur. Les fonds seront reçus instantanément et disponibles immédiatement.

Les usagers pourront effectuer leurs paiements auprès de tout commerçant disposant d’un QR Code interopérable ou capable d’envoyer une demande de paiement. La fourniture des services financiers aux entreprises sera standardisée.

Cette nouvelle infrastructure, conforme aux normes internationales en matière de sécurité des systèmes de paiement, jouera un rôle déterminant dans la promotion de l’inclusion financière dans l’UEMOA.

Dans ce registre, il convient d’encourager l’accélération de la mise en oeuvre du projet d’accès des institutions de microfinance aux systèmes de paiement de l’UEMOA. Ce projet vise à renforcer les capacités techniques des institutions de microfinance et à mettre en place des solutions et mécanismes permettant l’accès des SFD au système de paiement régional, à l’effet de favoriser une plus grande diversification de leurs offres de services financiers.

(Source : Le Journal de l’économie sénégalaise, 30 décembre 2024)

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