Les entreprises du secteur des Tic s’opposent à la construction d’une arène au Technopole
lundi 12 août 2013
Dans un communiqué de presse, le Rassemblement des entreprises du secteur des Tic (Restic) fustige le choix du site du Technopole pour abriter une arène nationale. Il trouve cela injuste et illégale et en appelle à l’arbitrage du Premier ministre.
Le Rassemblement des entreprises du secteur des Tic (Restic) exprime son opposition à l’implantation d’une arène nationale au Technopole et sollicite l’arbitrage du Premier ministre après que le ministère de la Jeunesse a décidé d’affecter ce site de 194,5 hectares à l’érection de cette infrastructure sportive, fait savoir un communiqué de presse. Le Restic invite, par la même occasion, les députes et conseilleurs économiques, sociaux et environnementaux et les chefs d’entreprise tous secteurs confondus « à conjuguer leurs efforts et harmoniser leur position afin d’éviter que l’actuel site du Technopole, un hub de créativité, d’innovation et d’incubation dans les Ntic ne soit affecté à la construction de l’arène nationale », poursuit le communiqué. D’ailleurs, le Restic qualifie cette désaffection d’« injuste » et d’« illégale » au vu de la loi n° 96-36 du 31 décembre 1996 « qui fait du Technopole une zone économique aménagée dont la vocation est d’accueillir des centres de recherche et d’enseignement ainsi que des entreprises développant l’innovation technologique dans le but de promouvoir entre eux la synergie nécessaire à la création de richesses ». L’urgence consiste, aux yeux du Restic, à garantir, pérenniser et sécuriser les acquis dans le secteur des services « en émulant et amplifiant les investissements » faits par l’Agence de l’informatique de l’Etat et les opérateurs de téléphonie sur le site entièrement viabilisé et abritant des infrastructures technologiques de dernière génération où travaillent des centaines d’ingénieurs, professionnels, techniciens, jeunes et étudiants dans les métiers et spécialisations de pointe.
Le Restic convoque aussi des arguments écologiques pour s’opposer à l’érection d’une arène nationale sur le site. « La construction même d’un ouvrage pharaonique dans un site ou l’écosystème est de plus en plus fragile dans un environnement périphérique et périurbain en complète transformation suscite des interrogations sur les actes posés par l’actuel ministre des Sports », lit-on dans le communiqué. De l’avis du Rassemblement, d’autres capitales régionales pourraient disposer de sites adéquats pour ce genre d’ouvrage « conformément à la volonté et aux instructions du chef de l’Etat qui veut que la nouvelle cité accueille l’arène nationale ». Selon le Restic, « l’Etat du Sénégal est le donneur d’ordre et le maître d’ouvrage, donc toutes les instructions doivent émaner de l’Etat et non des partenaires chinois, nous estimons que l’impératif du deadline de 2016 pour terminer les travaux qui semble motiver le choix définitif du ministre de la Jeunesse ne peut occulter le fait que le choix du site actuel du Technopole pour l’érection de cet ouvrage gigantesque est non judicieux du point de vue légal, technique et urbanistique » poursuit le communiqué.
M. Ciss
(Source : Le Soleil, 12 août 2013)