OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2003 > Septembre > Les enjeux d’une édition en ligne : quant la pensée « fixe » participe du (…)

Les enjeux d’une édition en ligne : quant la pensée « fixe » participe du même sens social que l’érection de bâtiments publics

samedi 13 septembre 2003

Presse en ligne

« L’apparition du numérique, en tendant à concentrer, à condenser l’écriture, à la rendre adaptable à cette fluidité constante, est en train de modifier notre mode même d’appréhension du monde ». C’est ce qui ressort d’une étude récente sur les Enjeux sociologiques de l’édition en ligne, menée par des étudiants de Sciences Pô - Paris.

L’un des apports essentiels des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic) réside dans l’interactivité. Ces termes de l’étude débouchent sur les considérations qui suivent : un des aspects les plus novateurs de l’édition en ligne, réside dans le fait qu’elle peut permettre de fonder un nouveau rapport auteur-lecteur. Certes, souligne-t-on, « le lien entre l’auteur et son lecteur, par le biais d’une correspondance, a toujours existé. Mais encore fallait-il un lecteur véritablement passionné, un auteur prêt à échanger, et la médiation lente du courrier ; ou bien quelques mots échangés dans la foule d’une conférence ». Les lecteurs qu’un même livre a touchés peuvent se retrouver malgré la distance, et confronter leur passion. Mais au-delà par exemple de ces types de foras, les lecteurs ont désormais le moyen de prendre contact plus facilement avec l’auteur. « Le livre, ainsi, prend vie à travers le réseau ». Recréation de l’oeuvre, la lecture s’offre ainsi au regard de l’auteur dans l’immédiateté de la création. « Elle vient donc la modifier au moment même de son engendrement ». Pour les étudiants, « par ce partage d’une nature nouvelle, c’est finalement la différence entre auteur et lecteur qui tend à s’estomper, pour faire émerger une sorte d’art collectif, aux virtualités non encore envisageables ». Mais encore faut-il réfléchir aux conséquences de ce genre d’expériences, confrontées à la notion de droits d’auteurs et de propriété intellectuelle. Bref ce qui, selon les étudiants est important de souligner, c’est le fait que « ces expériences sont à l’heure actuelle très marginales, et que des projets qui se veulent novateurs dans le domaine de l’art restent toujours en retrait dans le domaine purement littéraire ». On peut donc, avec les étudiants, en tirer la conclusion selon laquelle, « si les bouleversements semblent importants du point de vue des rapports auteur-lecteur, c’est peut-être là qu’ils se feront le plus attendre, tant il est vrai que la notion de création personnelle semble devoir résister encore aux virtualités offertes ».

Le contenant modifie le contenu : quel livre pour l’avenir ?

A ce niveau de la réflexion, l’étude note que « les changements dans la chaîne de diffusion du livre, comme dans sa matérialité d’objet, entraînent inéluctablement un changement radical dans l’essence même de l’oeuvre écrite ». Pour les auteurs, il n’est besoin en effet que de rappeler les réflexions du linguiste Jack Goody, dans son ouvrage La Raison graphique, montrant à quel point la façon d’écrire conditionne et modifie la pensée, pour se persuader du bouleversement que constitue l’émergence de l’édition en ligne et du livre numérique. « Le livre numérique ne saurait demeurer ce qu’il est encore plus ou moins à l’heure actuelle : une copie sur écran d’une oeuvre qui pourrait être ou a été imprimée sur papier. Le document numérique possède une spécificité propre qui consiste non seulement en l’usage de l’interactivité, mais également en ceci qu’il mêle des données de nature différente, texte, son et image ». Et de citer Franck Ghitalla qui, dans son article de la revue Communication et langage (n°122), consacré aux Ntic et nouvelles formes d’écriture, aborde cette question en parlant d’une « hétérogénéité des systèmes d’entrée et de sortie », et en évoquant le fait que le document numérique n’est pas seulement « création ex nihilo d’un élément sémiotique, mais importation et transformation d’éléments existants ». De sorte que l’oeuvre littéraire passe d’une organisation linéaire à une organisation spatiale « sous forme de fenêtres et de liens de façon à s’ouvrir à des parcours multiples ». Conséquence : « La frontière entre lecture et écriture tend ainsi à s’estomper, de même que le caractère purement scriptural et phonographique de l’oeuvre, dans la mesure où s’ajoute au message écrit la dimension idéographique des symboles ». Mais surtout, cette possibilité de parcours divers modifie la nature de l’oeuvre, qui devient intrinsèquement variable. « Et cette fluidité consubstantielle à l’oeuvre numérique marque le passage du livre-objet au livre-étendu, du livre-monument au livre-flux » (expression empruntée à Alain Cordier). A propos de ce dernier, cité par les auteurs de l’étude, voilà ce qu’il écrit : « Employer ce terme de monument à propos du livre, c’est reconnaître que, précisément, une pensée fixe, à un moment donné, participe du même sens social que l’érection de bâtiments publics. La pensée a besoin, en soi, de fixité et de lenteur pour se forger et pour s’entendre. »

Cette dernière remarque conduit le collectif des étudiants au coeur du problème. Là où se pose la question de la nature même de la pensée, en fonction de son mode d’expression. « Un message soumis à révision immédiate constitue en soi un risque pour toute forme d’engagement et de vérité, en même temps que pour toute tentative de construction d’une pensée solide. » S’il est vrai que l’invention du paragraphe, pour des commodités éditoriales, a modifié profondément le mode de structuration de nos pensées, « l’apparition du numérique, en tendant à concentrer, à condenser l’écriture, à la rendre adaptable à cette fluidité constante, est en train de modifier notre mode même d’appréhension du monde » ont conclu les étudiants.

Félix Nzale

(Source : Sud Quotidien 13 Septembre 2003)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4240/4905 Régulation des télécoms
  • 348/4905 Télécentres/Cybercentres
  • 3278/4905 Economie numérique
  • 1848/4905 Politique nationale
  • 4905/4905 Fintech
  • 514/4905 Noms de domaine
  • 1761/4905 Produits et services
  • 1476/4905 Faits divers/Contentieux
  • 731/4905 Nouveau site web
  • 4568/4905 Infrastructures
  • 1678/4905 TIC pour l’éducation
  • 210/4905 Recherche
  • 243/4905 Projet
  • 3275/4905 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1795/4905 Sonatel/Orange
  • 1576/4905 Licences de télécommunications
  • 266/4905 Sudatel/Expresso
  • 926/4905 Régulation des médias
  • 1251/4905 Applications
  • 1018/4905 Mouvements sociaux
  • 1567/4905 Données personnelles
  • 126/4905 Big Data/Données ouvertes
  • 593/4905 Mouvement consumériste
  • 361/4905 Médias
  • 651/4905 Appels internationaux entrants
  • 1576/4905 Formation
  • 90/4905 Logiciel libre
  • 1918/4905 Politiques africaines
  • 917/4905 Fiscalité
  • 168/4905 Art et culture
  • 573/4905 Genre
  • 1546/4905 Point de vue
  • 1007/4905 Commerce électronique
  • 1508/4905 Manifestation
  • 317/4905 Presse en ligne
  • 125/4905 Piratage
  • 204/4905 Téléservices
  • 896/4905 Biométrie/Identité numérique
  • 303/4905 Environnement/Santé
  • 326/4905 Législation/Réglementation
  • 335/4905 Gouvernance
  • 1728/4905 Portrait/Entretien
  • 144/4905 Radio
  • 756/4905 TIC pour la santé
  • 266/4905 Propriété intellectuelle
  • 59/4905 Langues/Localisation
  • 1022/4905 Médias/Réseaux sociaux
  • 1906/4905 Téléphonie
  • 192/4905 Désengagement de l’Etat
  • 1039/4905 Internet
  • 115/4905 Collectivités locales
  • 404/4905 Dédouanement électronique
  • 1058/4905 Usages et comportements
  • 1027/4905 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 554/4905 Audiovisuel
  • 3014/4905 Transformation digitale
  • 384/4905 Affaire Global Voice
  • 156/4905 Géomatique/Géolocalisation
  • 309/4905 Service universel
  • 667/4905 Sentel/Tigo
  • 179/4905 Vie politique
  • 1499/4905 Distinction/Nomination
  • 35/4905 Handicapés
  • 743/4905 Enseignement à distance
  • 811/4905 Contenus numériques
  • 590/4905 Gestion de l’ARTP
  • 181/4905 Radios communautaires
  • 1685/4905 Qualité de service
  • 432/4905 Privatisation/Libéralisation
  • 132/4905 SMSI
  • 484/4905 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2722/4905 Innovation/Entreprenariat
  • 1322/4905 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 46/4905 Internet des objets
  • 171/4905 Free Sénégal
  • 512/4905 Intelligence artificielle
  • 194/4905 Editorial
  • 22/4905 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous