L’Etat, nous apprend-on, a loué la SONATEL à Orange pour la misérable somme de 4 milliards.
Et les professionnels de l’Indignation d’emboucher leurs vuvuzelas et de jouer aux héros…de la parole. Sommes-nous condamnés par ne réagir que par la parole ? A un acte, on répond par un acte, ou une action. Ou peuvent nous mener ces cris d’orfraie, ces dénonciations guerrières sans accompagnement dans la riposte ?
L’Etat a donné Sonatel à Orange, mais, l’Etat ne peut pas nous obliger à nous abonner à Orange. Chacun est libre de choisir l’opérateur de son choix. Mais, le problème, est que dans ce pays, tous les opérateurs sont des étrangers. Avons-nous vraiment le choix, donc ?
Arrêtons nos ”tiakhaneries”. Ayons l’habitude de prendre nos destins en mains, de réagir à bon escient face aux problèmes qui nous assaillent, au lieu de ne nous contenter que de dénoncer. Bou niou ko diaralé, puisque nous sommes le peuple béni de Dieu, créons notre société de services bien à nous, où nous mettrons nos sous, pour laisser Orange à ses calculs bénéficiaires. Ou, organisons nous, pour dire à Orange, que c’est cela que nous voulons, et que vous le ferez, ou on vous quitte.
Rien de tout cela. On sonne l’alerte pour décamper, et revenir utiliser le bol Orange.
Soyons sérieux. Si Orange gagne 200 mds au Sénégal, je n’ai pas encore entendu qu’il a cassé une banque ou braqué des Sénégalais. Alors.
Comme d’habitude, on va brailler à tue-tête et appeler les amis avec Orange, en ne s’excusant même pas. Par habitude, vous vous justifierez.
Je vous propose la création de la Société Sénégalaise de Communication. Mettez chacun 20 000 50 000, 100 000 frs comme quand vous achetez le mouton de Tabaski ou le cochon de lait de Noel. Si nous sommes 6 millions, faites le calcul, on pourra acheter notre propre réseau et nous appeler en langues nationales.
Nous ne le ferons pas.
Les solutions, on n’a pas l’habitude de les chercher, à plus forte raison de les trouver.
A quand la prochaine campagne d’indignation ?
Alioune Ndao
(Source : Sénégo, 23 juin 2016)