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« Les banques centrales africaines doivent être à l’écoute des innovations technologiques »

mardi 16 août 2011

Fintech

La hantise de voir l’opérateur téléphonique lui ravir son portefeuille clientèle ? Une lenteur réglementaire des banques centrales de l’Afrique de l’Ouest ? Les freins du m-banking en Afrique sont nombreux, ainsi que l’explique dans cet entretien Papa Mbaye Dièye, spécialiste en système de paiement.

Les Afriques : Quel est le potentiel de développement du m-banking en Afrique ?

Papa Mbaye Dièye : L’Afrique est une région propice au développement du paiement par transfert d’argent par mobile. Ce sont 547,5 millions d’africains sur près d’un milliard qui sont aujourd’hui abonnés à un opérateur de téléphonie mobile, soit un taux de pénétration de 42%. L’Afrique dépasse les USA et le Canada. Les prévisions situent ce taux de pénétration à 61% d’ici 2018. La croissance du marché mobile et de l’internet reste encore plus importante en Afrique que celle enregistrée au niveau mondial. 108,6 millions d’utilisateurs ont effectué des paiements via mobile durant l’année 2010 dans le monde, dont 27,1 millions pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Le nombre d’abonnements à la téléphonie mobile a dépassé pour la première fois les 5 milliards, le 8 juillet 2010, selon une étude du géant suédois des télécoms Ericsson.

« En principe, indiquent les experts, les transferts d’argent à l’international par mobile atteindront 65 milliards de dollars en 2014. »

En Afrique, le taux de bancarisation moyen est de 28%. Cela donne aux banquiers la possibilité de développer le m-banking pour servir de support au secteur bancaire dans le monde rural. Au regard des fonctionnalités, le mobile peut être à la fois un TPE, un GAB et un terminal bancaire par Internet. L’on peut s’attendre donc à un décollage de l’utilisation de mobiles dans les services financiers : paiement, transfert de l’argent, etc.

LA : Pourquoi un si important gap entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest en matières de moyens de m-banking ?

PMD : L’Afrique de l’Est a bénéficié d’un cas qui marche fort, c’est le système M-Pesa de Safaricom. Ce produit fait l’objet de l’adhésion de tout le Kenya. Il y avait une réglementation encourageante et innovante au Kenya. Ensuite, Safaricom avait une position de leader. A titre d’exemple, le taux de bancarisation en 2007 était de 19%, et le taux de pénétration du mobile de 40%. En termes de résultats, M-Pesa a fait recevoir de l’argent à 52% de la population kenyane. Après 14 mois d’activité, M-Pesa comptait 2,7 millions de clients et 3000 distributeurs. Aujourd’hui, il compte 10 millions de clients pour un montant moyen des transactions aux alentours de 350 euros. C’est pour dire tout simplement que Safaricom a bénéficié de ce système. En Afrique de l’Ouest, le système Orange Money entre BNP Paribas et Orange est un service de transfert de crédits, de paiement de factures et de paiement de biens et services. En tant que tel, ce n’est pas vraiement du m-banking.

LA : Du point de vue réglementaire, y a-t-il une différence marquante entre les deux régions ?

PMD : En Afrique de l’Ouest, les systèmes réglementaires en vigueur avaient certes prévu les paiements par cartes et par chèques, mais ils n’avaient pas intégré les innovations technologiques que nous vivons actuellement. C’est tout récemment que les banques centrales ont mis en place des directives et un système d’agrément pour couvrir les transactions électroniques. C’est la banque qui assure la responsabilité financière de l’opération si elle s’allie avec un opérateur téléphonique. La banque présente un dossier avec tous les aspects du système.

LA : Le retard ouest-africain ne s’explique-t-il pas quelque part par des peurs légitimes de la part des banquiers ?

PMD : Le mobile payment ne va pas venir remplacer la carte ou les espèces, c’est un moyen de paiement alternatif qui va devoir prendre sa place parmi les moyens de paiement classiques. En Afrique de l’Ouest, 90% des transactions quotidiennes se font par cash. Nous sommes dans une région où c’est la banque qui est habiletée à prendre les engagements. Il y a des questions essentielles : est-ce que ce sont les clients de la banque ou de l’opérateur qui seront prospectée dans le m-banking ?

LA : Du point de vue technologique, le m-banking est-il à point en Afrique ?

PMD : A préciser que ce que nous appelons m-banking concerne des services de transfert d’argent domestiques. Concrètement, une personne dépose de l’argent sur un point du réseau pour le compte d’une autre personne. Un SMS parvient au destinataire, qui part le recupérer sur un point du réseau. C’est du cash to cash via mobile. Le client est toujours obligé de se déplacer dans un point du réseau pour transférer de l’argent. Celui qui veut recevoir est aussi obligé de se déplacer sur un point de réseau. La solution end to end veut dire que tout part du mobile, arrive sur le mobile, transite par un compte mobile et est utilisé par le mobile. Ce type de solution n’existe pas encore en Afrique.

LA : Pourquoi le end to end tarde-t-il à se déployer ?

PMD : C’est quelque part une question d’opportunité. Quand on regarde le positionnement des clients qui font recours à ce service, il s’agit en général de gens qui n’ont pas besoin de services bancaires, mais qui ont des urgences à régler. C’est la raison pour laquelle tous les opérateurs Western Union et MoneyGram ont noué des partenariats avec d’autres réseaux. Western Union et M-Pesa, ou MoneyGram et la Poste italienne développent des transferts à l’international. En gros, les deux se mettent ensemble. L’opérateur mobile assure le transfert de l’information et l’argent est transféré par les sociètés partenaires.

LA : Les conditions techniques et réglementaires sont-elles réunies pour le boom du m-banking en Afrique de l’Ouest ?

PMD : Comme je vous l’ai dit plus tôt, les directives réglementaires concernaient la carte, le paiement électronique ou le chèque. Le mobile n’était pas intégré. Les banques centrales ont intérêt à entrer dans la dynamique et à prêter attention aux innovations technologiques. Les dernières directives situent la responsabilité au niveau de la banque. En d’autres termes, les opérateurs téléphoniques ne sont pas habiletés à stocker du cash. Il serait pertinent de modifier les législations pour favoriser la création de services de transferts de fonds pour de petites sommes, pour permettre à des organismes non bancaires d’assurer des fonctions d’agents de la banque afin d’assurer les opérations d’entrée et de sortie de cash, là où la banque traditionnelle n’a pas de réseau (en zone rurale par exemple), mais dans le rayon d’action de la banque mobile.

LA : Il a été beaucoup question de M-Pesa lors de ce salon. Pouvez-vous nous en expliquer le mode de fonctionnement ?

PMD : Le M-Pesa permet aux possesseurs de téléphones mobiles d’envoyer et de conserver de l’argent, leur compte mobile remplaçant un compte bancaire. Le principe est simple. Pour garder de l’argent, il suffit à un utilisateur d’ouvrir un compte M-Pesa et d’utiliser sa nouvelle carte SIM. Pour créditer son compte avec du cash, il lui faut prendre contact avec un agent de liaison M-Pesa, qui prendra les espèces et créditera le compte. Pour transférer de l’argent, il suffit d’envoyer le montant et un code à son contact. Si celui-ci n’a pas de compte, il peut tout de même retirer de l’argent en présentant à l’agent M-Pesa le SMS reçu qui fait preuve du transfert.

« Les transferts d’argent à l’international par mobile se développeront moins vers le mobile to mobile mais plus vers le mobile to cash. »

LA : Comment Western Union et MoneyGram s’adaptent-ils ?

PMD : Actuellement, Western Union, qui dispose de l’un des réseaux les plus denses en Afrique, prélève 19 euros sur chaque 100 euros transférés de Paris à Nouakchott... Le concurrent Moneygram facture 9 euros pour la même prestation. Comment ces deux opérateurs réputés chers et qui bénéficient d’un réseau et d’un savoir-faire reconnu vont-ils s’adapter à la nouvelle donne marquée par le développement inéluctable des services innovants de tranfert d’argent ? Pour les opérateurs, nous allons vers une convergence ou une connexion entre des services internationaux existants tels que Western Union et des services domestiques comme Orange Money. Au Kenya, Western Union s’est allié à M-Pesa pour développer le système de transfert d’argent depuis les 80 000 points de collecte de Western Union dans 45 pays, directement sur le compte mobile des 13,5 millions d’utilisateurs de M-Pesa au Kenya.

« Quand on regarde le positionnement des clients qui font recours à ce service, il s’agit en général de gens qui n’ont pas besoin de services bancaires mais qui ont des urgences à règler. »

C’est une solution intéressante mais qui oblige celui qui envoie l’argent à se rendre dans une agence Western Union. Une solution de mobile à mobile, sans aucun doute, à terme, serait encore plus pertinente. Autre partenariat signé par Western Union, celui conclu avec MTN, qui lui permet de couvrir tous les pays africains où MTN aura déployé son porte-monnaie électronique. C’est un partage des rôles bien clair puisque Western Union se charge de l’envoi et MTN assure la réception. Le service doit démarré cette année en Ouganda, puis sera étendu par séquences à d’autres pays comme l’Afrique du Sud, le Rwanda, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Cameroun... De son côté, Moneygram s’y est mis, signant un partenariat avec la Poste italienne. Les clients de cette dernière institution pourront ainsi effectuer des transferts d’argent mobiles vers des marchés importants dans le monde, notamment en Afrique. Le service mobile de transfert d’argent permet aux clients de la Poste italienne qui possédent une carte SIM Post Mobile liée à leur compte Banco Posta ou à une carte de débit PostePay, de transférer de l’argent via leur téléphone portable.
En principe, indiquent les experts, les transferts d’argent à l’international par mobile atteindront 65 milliards de dollars en 2014, et se développeront moins vers le mobile to mobile, mais plus vers le mobile to cash.

(Source : Les Afriques, 16 août 2011)

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