Le tout premier satellite africain a été lancé hier à partir de la base de Kourou en Guyane française
vendredi 21 décembre 2007
Bonne nouvelle ! Les communications entre pays africains n’auront plus besoin de transiter par la France, l’Angleterre, le Canada ou par tout autre pays occidental. Le satellite panafricain Rascom-Qaf 1, le tout premier dévolu aux télécommunications du Continent noir, a effectivement été lancé hier à partir de la base de Kourou, en Guyane française. Par cette acquisition, les pays africains pourront ainsi rattraper quelque peu la fracture numérique qui les sépare des pays occidentaux et même d’Asie. Le satellite qui a été mis en orbite par la fusée Ariane 5 fournira en effet, sur l’ensemble du continent, des services fixes de très grande qualité à de faibles coûts pour la voix, les données, les télécommunications, l’accès Internet à grand débit, ainsi que la vidéo, la télévision et la radiodiffusion sonore. Ceci, aussi bien dans les zones urbaines que rurales.
L’intérêt de cette nouvelle acquisition, selon les spécialistes, va au-delà des équipements. Le plus grand bénéfice tenant certainement dans la marge d’économie que les pays africains vont désormais réaliser sur les frais de télécommunication. Les rapports affirment que l’investissement de 200 milliards de francs CFA va permettre au continent d’économiser 250 milliards, auparavant payés annuellement aux opérateurs étrangers. Cet argent comptait pour les frais occasionnés par le passage du trafic interafricain par des centres de transit européens et américains. Pour le Cameroun qui abrite à Douala une des quatre stations de contrôle et de télémesure - la Libye, la Côte d’Ivoire et la Gambie abritent les trois autres - cette nouvelle donne va certainement renforcer sa position stratégique, au centre du développement de la sous-région Afrique centrale.
La base de Douala est combinée à la station de communication du système à satellite d’Intelsat, au point d’atterrissement du câble sous-marin SAT3, et au point de terminaison des câbles à fibre optique nationale, sous-régionale et transnationale. Une position qui aura certainement un effet dopant pour le développement des activités économiques, des infrastructures et, sur le plan social, la création des emplois directs et indirects, de même que sur l’urbanisation de la ville de Douala et toutes les régions du pays. Une délégation camerounaise conduite par le ministre d’Etat, ministre des Postes et Télécommunications, Bello Bouba Maïgari, était présente au lancement du satellite Rascom-Qaf 1 à Kourou.
Serges Olivier OKOLE
(Source : Cameroon Tribune, 21 décembre 2007)