Le suédois Ericsson poursuit Transsion pour violation de brevets au Nigeria
mercredi 19 novembre 2025
Le groupe chinois Transsion est le leader africain de ventes de smartphones avec plus de 50 % de part de marché au deuxième trimestre 2025. Il se retrouve dans un conflit judiciaire avec l’entreprise suédoise Ericsson.
Dans un communiqué de presse, publié le vendredi 14 novembre 2025, le groupe suédois Ericsson a annoncé avoir engagé une procédure judiciaire contre le fabricant chinois Transsion au Nigeria, l’accusant d’avoir violé plusieurs de ses brevets liés aux technologies mobiles. L’affaire s’inscrit dans une série d’actions similaires intentées par Ericsson dans d’autres juridictions, notamment en Inde et au Brésil.
Selon les documents déposés devant la justice nigériane, Ericsson estime que Transsion, maison mère des marques Tecno, Itel et Infinix, utilise certaines de ses technologies essentielles sans licence valide. Ces brevets concernent notamment des normes fondamentales de communication mobile, utilisées dans la fabrication des smartphones commercialisés en Afrique de l’Ouest.
« Les tactiques de retard perpétuelles de Transsion ont un impact sur le cycle d’innovation dans le domaine des télécommunications, créant un environnement anticoncurrentiel par rapport à ses concurrents qui ont correctement obtenu une licence pour la technologie standard essentielle brevetée d’Ericsson », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Le conflit s’ancre dans un contexte où les litiges liés aux « Standard Essential Patents » (SEP) se multiplient, les équipementiers cherchant à faire respecter leurs droits face à des fabricants aux volumes croissants. Ericsson affirme avoir tenté, à plusieurs reprises, de négocier des licences avec Transsion sur la base de conditions « FRAND » (Fair, Reasonable and Non-Discriminatory), mais les discussions n’auraient pas abouti.
« Malgré près d’une décennie de négociations, Transsion continue de rejeter les offres FRAND d’Ericsson et ne parvient pas à conclure un accord mondial de licence de brevet », ajoute l’entreprise suédoise.
Le différend intervient alors que l’entreprise chinoise domine le marché africain du smartphone, avec plus de 50% de parts de marché au deuxième trimestre 2025, selon Canalys. Ce succès s’explique par son offre de produits adaptés aux besoins des consommateurs, en l’occurrence les batteries durables, la double SIM sur tous les smartphones et des prix accessibles.
Une éventuelle condamnation pourrait donc avoir plusieurs implications pour le marché africain du mobile tels que des restrictions de vente, une hausse des coûts d’importation pour les appareils des marques Tecno, Itel et Infinix ou même des indemnisations financières.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 19 novembre 2025)
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