Le Sénégal renforce le contrôle des ondes télécoms pour protéger la santé publique
mercredi 25 juin 2025
Les infrastructures de télécommunications, comme les antennes-relais, produisent des champs électromagnétiques. Une exposition trop intense ou prolongée peut avoir des conséquences sanitaires.
L’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) veut mieux encadrer l’exposition de la population sénégalaise aux ondes électromagnétiques. Son directeur général, Dahirou Thiam, a annoncé le mardi 24 juin la finalisation d’un Centre national de surveillance des rayonnements non ionisants (CNSRI). Il s’exprimait lors de la 11e édition du Salon SENPHARMA, consacré à l’innovation et à la régulation dans le secteur pharmaceutique et sanitaire. Selon l’ARTP, « ce centre se veut un outil de veille, d’analyse et d’intervention face aux risques environnementaux liés aux ondes, et marque une avancée stratégique majeure dans la régulation numérique au Sénégal ».
En plus du CNSRI, le régulateur a investi dans des équipements techniques spécialisés. Une convention de partenariat signée en janvier 2023 avec le ministère de la Santé vise à encadrer l’usage des ondes de communication afin de préserver la santé publique. Cette collaboration permet aujourd’hui un encadrement plus rigoureux des installations (antennes-relais, pylônes, etc.) et une réponse aux inquiétudes croissantes des citoyens.
Le cadre réglementaire sénégalais appuie cette démarche. L’article 148 du Code des communications électroniques impose aux opérateurs de respecter des limites strictes d’exposition aux champs électromagnétiques et charge le régulateur télécoms de s’assurer de cela. Une décision de 2018 fixe notamment les seuils d’exposition aux rayonnements non ionisants (RNI) et les valeurs nationales du débit d’absorption spécifique (DAS).
Ces efforts interviennent dans un contexte de déploiement rapide des infrastructures numériques, notamment la 5G, qui suscitent des interrogations sur les effets à long terme des ondes. La Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) indique qu’un dépassement des seuils peut provoquer une élévation de la température corporelle et, dans certains cas, des effets nocifs sur la santé.
Pour rappel, une campagne nationale de mesure de l’exposition aux champs électromagnétiques a été menée dans les 46 départements du Sénégal en 2022. Elle a révélé que les niveaux observés restaient globalement bien en dessous des limites réglementaires, avec une moyenne nationale de 0,73 V/m. Toutefois, certains points de mesure, proches de stations de base visibles, ont enregistré des pics au-delà de 6 V/m. Aucune mise à jour récente n’a été communiquée, alors même que le déploiement des infrastructures s’est poursuivi.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 25 juin 2025)