Le potentiel économique de la blockchain révélé lors de l’Africa Blockchain Festival à Kigali
jeudi 13 novembre 2025
Les pays africains s’intéressent de plus à la blockchain. Plusieurs gouvernements y voient un levier pour améliorer la gouvernance, renforcer la transparence des services publics et rétablir la confiance entre l’État et les citoyens.
Kigali, au Rwanda, a accueilli l’Africa Blockchain Festival 2025 du 7 au 9 novembre. L’événement a rassemblé plus de 1000 investisseurs, régulateurs et innovateurs qui ont exploré comment la blockchain et l’intelligence artificielle (IA) peuvent soutenir l’intégration économique de l’Afrique et sa transformation numérique.
Organisé sous le thème « La Renaissance de la blockchain et de l’IA en Afrique », le festival s’est concentré sur les applications pratiques des technologies émergentes dans les domaines de la finance, de l’éducation et de la gouvernance. Des sessions telles que « La sécurité numérique : Vie privée, arnaques et deepfakes » et « L’avenir du travail » ont examiné comment les outils numériques peuvent aider à surmonter les risques liés à la cybersécurité et les défis de l’évolution de l’emploi sur le continent.
Un temps fort de l’événement a été le panel « Youth Builders : Comment les jeunes développeurs africains transforment la technologie », qui a présenté des innovateurs utilisant la blockchain, la DeFi et l’IA pour créer des solutions pour l’éducation, l’impact social et l’inclusion financière. Les intervenants ont souligné l’importance de renforcer l’infrastructure, de développer les talents et de mettre en œuvre des politiques de soutien pour faire évoluer ces innovations.
Pendant une session animée par Abraham Augustine de Norrsken, les startups ont reçu des conseils sur la gestion des relations avec les investisseurs dans un climat de financement contraint. Malgré les ralentissements mondiaux, les startups africaines de la blockchain ont levé environ 34,7 millions de dollars en 2024, répartis en 12 transactions signalées, témoignant d’un intérêt constant, bien que prudent, de la part des investisseurs.
Selon CV VC Africa et Crypto Valley Journal, les startups de blockchain sur le continent ont attiré plus de 474 millions de dollars entre 2021 et 2023, avec le Nigeria, le Kenya et l’Afrique du Sud en tête de l’adoption. Au-delà de la cryptomonnaie, les entreprises africaines utilisent de plus en plus la blockchain pour l’agriculture, la santé, les transferts d’argent et la vérification de l’identité, marquant un changement progressif vers des applications axées sur l’infrastructure.
Les discussions lors du festival ont souligné qu’avec l’économie numérique de l’Afrique devant atteindre 180 milliards $ d’ici 2030, la blockchain pourrait améliorer l’inclusion financière, la transparence de la chaîne d’approvisionnement et l’efficacité du commerce transfrontalier. Les participants ont conclu en appelant à des cadres réglementaires clairs et à une collaboration continentale pour garantir que la blockchain et l’IA contribuent à une croissance durable.
Cynthia Ebot Takang
(Source : Agence Ecofin, 13 novembre 2025)
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