Le potentiel de l’identité numérique nationale abordé au Cyber Africa Forum
jeudi 26 juin 2025
Tenu les 24 et 25 juin à Cotonou, le Cyber Africa Forum a réuni experts et gouvernants autour de la résilience et la transformation numérique du continent. Divers sujets ont été abordés au cours des différents panels et keynotes, dont celui de l’identité numérique nationale.
Lors de la 5e édition du Cyber Africa Forum (CAF) à Cotonou, les acteurs et décideurs ont abordé le sujet de l’identité numérique nationale. Au cours d’un panel sur le thème « Construire une identité numérique nationale : entre sécurité, confiance et interopérabilité », les défis et solutions pour l’Afrique à l’ère de la révolution numérique ont été évoqués.
Pour Aristide Adjinacou, Directeur général de l’Agence nationale d’identification des personnes (Bénin), « quand on parle d’identité numérique, ce n’est pas une affaire de carte nationale d’identité qui est digitalisée. Il s’agit d’un écosystème numérique, de ses composantes. C’est un identifiant unique, d’un registre biométrique sécurisé, d’un système d’authentification unique, d’un système juridique, d’interopérabilité ».
Selon lui, c’est le citoyen qui décide d’activer l’identité numérique nationale, car il lui permet d’accéder à diverses facilités comme les prestations sociales, les services financiers ou encore la santé.
Cependant, il n’adhérera pas à cette identité numérique sans confiance, souligne Daniel Sarr, Directeur général d’Orbus Digital Service, une entreprise panafricaine experte en transformation digitale. « Le principal enjeu est que les cibles de ces dispositifs arrivent à faire confiance à ce qui est en train d’être réalisé, sauf qu’en général on fait confiance à ce qu’on connait ou à ce qu’on comprend » a-t-il déclaré.
Pour lui, il faudra trouver les mots pour expliquer aux populations l’importance de ces démarches. « Pour expliquer le réseau Internet, je donne l’exemple du réseau de téléphonie mobile ; pour tout ce qui est certificat électronique qui permet d’identifier l’usager, je donne l’exemple du numéro de téléphone ; pour la manière de donner le consentement pour qu’on accède à son identité, je donne l’exemple du code PIN » ajoute-il.
Si la pandémie de Covid-19 a accéléré la mise en place de ces différents systèmes en Afrique, la Banque mondiale avait déjà abordé le sujet en 2018 lors d’une table ronde avec les dirigeants africains en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Pour elle, il faudrait investir 6 milliards USD pour répondre aux besoins du continent en la matière, et elle avait fixé 2030 comme échéance pour accéder à une identité numérique nationale pour toutes ses populations.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 26 juin 2025)