Le Nigeria veut sanctionner Facebook qui diffuse les appels à la violence de groupes séparatistes
vendredi 13 mai 2022
Déterminés à lutter contre les discours haineux sur les réseaux sociaux, les autorités nigérianes ont posé des actions fortes dans ce sens. Le gouvernement nigérian a même utilisé ce motif pour justifier la suspension de Twitter pendant plusieurs semaines.
Au Nigeria, les autorités locales pourraient se pencher dans les heures prochaines sur la modération du contenu de Facebook dans le pays. Le 12 mai, dans une diffusion en direct sur le réseau social, Efe Uwanogho, également connue sous le nom d’Omote Biafra, un des principaux porte-voix du séparatisme biafrais a incité les personnes suivant le live à commettre des actes de violence contre les ennemis de sa cause.
La situation irrite énormément le gouvernement qui n’a pas tardé à y réagir. De nombreuses autorités reprochent à Facebook de ne pas empêcher la diffusion de ces discours haineux. Cela dit, les choses ne sont pas aussi simples. Ayant compris comment fonctionne l’algorithme de Facebook, la campagne des séparatistes biafrais diffuse essentiellement ses messages en langues locales que le réseau social semble avoir du mal à modérer.
« Pour le journaliste d’investigation nigérian Nicholas Ibekwe, cette faille rend Facebook très intéressant pour leur cause. Il estime même que d’une manière générale, « les réseaux sociaux ont été l’outil le plus efficace d’Ipob (le groupe séparatiste biafrais ; NDLR) pour réaliser la plupart de ses objectifs ». De quoi renforcer les autorités locales dans leur envie d’accentuer le contrôle sur ces plateformes.
Servan Ahougnon
(Source : Agence Ecofin, 13 mai 2022)