Le Nigeria s’attend à ce que le secteur des TIC atteigne 21% du PIB d’ici 2027
lundi 8 septembre 2025
Depuis son élection en 2023, le président nigérian Bola Tinubu a fait du numérique un des piliers de son projet de société. Ce secteur en plein essor chez le géant ouest-africain, présente encore quelques défis à relever par ses acteurs.
Le Nigeria projette que son secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) représentera 21% de son produit intérieur brut à l’horizon 2027. C’est ce qu’a indiqué le ministre des Communications, de l’Innovation et de l’Économie numérique, Bosun Tijani, à l’ouverture de la Gitex Nigeria Tech Expo & Future Economy Conference la semaine dernière.
« Le secteur des TIC dont j’ai la supervision, est devenu le contributeur à la croissance la plus rapide de notre PIB, passant de moins de 5% il y a seulement dix ans à une contribution constante comprise entre 16 et 18% aujourd’hui. Cet apport dépasse déjà celui du pétrole et du gaz, avec pour ambition d’atteindre 21% du PIB d’ici 2027 » a-t-il indiqué.
Pour soutenir cette progression, le gouvernement mise sur plusieurs projets structurants. Parmi eux, le Project Bridge, qui prévoit 90 000 km de fibre optique afin de relier l’ensemble des États et collectivités locales, et l’initiative 3MTT, présentée comme le plus grand programme mondial de développement des compétences numériques. En parallèle, un projet de loi, le National Digital Economy and New Governance Bill, vise à encadrer le secteur et renforcer la confiance des investisseurs.
De plus, il faut souligner que l’écosystème start-up nigérian attire des milliards de dollars depuis plusieurs années. Selon les données de Partech Africa, les start-up nigérianes ont capté 747 millions USD en 2019, 307 millions USD en 2020, 1,8 milliard USD en 2021, 1,2 milliard USD en 2022, 469 millions USD en 2023 et 520 millions USD en 2024.
À terme, si les projections se confirment, le Nigeria consoliderait son statut de hub technologique en Afrique, avec des retombées attendues en termes d’emploi qualifié, d’innovation et de compétitivité internationale. La nécessité d’un cadre réglementaire clair, la stabilité macroéconomique et la capacité à contenir l’exode des talents sont, entre autres, autant de conditions qui détermineront si le numérique peut réellement supplanter le pétrole comme moteur principal de l’économie nationale.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 8 septembre 2025)