Le Niger franchit une étape clé vers le haut débit avec plus de 1 000 km de fibre optique
jeudi 20 novembre 2025
Le Niger a procédé, le 14 novembre 2025, à la réception provisoire des tronçons de fibre optique réalisés dans le cadre du Projet de la dorsale transsaharienne à fibre optique (DTS), financé par le Groupe de la Banque africaine de développement. Cette étape marque une avancée majeure dans l’amélioration de la connectivité haut débit du pays et dans l’intégration numérique régionale.
Une cérémonie officielle s’est déroulée à Niamey en présence du ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’information, Adji Ali Salatou, du chef du bureau pays du Groupe de la Banque africaine de développement au Niger, Mamadou Tangara, du Coordonnateur du projet DTS, Abdoulkarim Soumaila, du directeur général de Niger Télécoms, Idrissa Djibo Maïga, ainsi que des entreprises et tous les acteurs impliqués dans la réalisation des travaux.
Le coût du projet est estimé à 43 millions d’euro, avec un financement issu du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, et une contrepartie nationale.,
Le projet comporte deux composantes majeures : d’une part, la construction d’un réseau de fibre optique national et transfrontalier de 1 031 kilomètres ; d’autre part, la mise en place d’un centre de données (data center) national de niveau Tier III.
Les tronçons de fibre optique réceptionnés couvrent cinq axes clés du pays : Arlit-Assamaka – frontière Algérie ; Diffa – N’Guigmi – frontière Tchad ; ZinderMagaria – frontière Nigeria ; Niamey – Dosso – Gaya – frontière Bénin ; Niamey – Makalondi – frontière Burkina Faso.
A ces cinq tronçons s’ajoute une boucle locale urbaine de 88 kilomètres destinée à connecter les principaux sites administratifs au futur centre de données national.
Un pas décisif vers une Afrique mieux connectée
Le Ministre de la Communication et des nouvelles technologies de l’information, Adji Ali Salatou, a rappelé, à cet égard, la vision du gouvernement : « Avec la mise en service prochaine de ces différentes liaisons, se concrétise ainsi la vision et la volonté de Son Excellence le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République, Chef de l’État. Son Programme pour la Refondation de la République (PRR) prévoit en effet le maillage du territoire national en infrastructures de télécommunication à très haut débit ouvert sur la sous-région et l’ouverture du Niger à l’ère de l’information et du savoir. »
« Nous tenons à saluer une étape importante dans la construction d’une Afrique connectée, inclusive et souveraine sur le plan technologique », a déclaré M. Tangara dans son discours. Le représentant pays du Groupe de la Banque au Niger a rappelé que la dorsale transsaharienne constitue un levier stratégique pour renforcer les interconnexions entre plusieurs pays de la sous-région (Algérie, Niger, Nigéria, Tchad, Mali et Mauritanie) et réduire les coûts de connectivité pour les populations, les administrations et les entreprises.
Le projet permettra notamment d’améliorer la résilience numérique du Niger, d’accélérer la numérisation des services publics et de créer de nouvelles opportunités économiques pour les jeunes, grâce à une connectivité haut débit de qualité.
Le Coordonnateur du projet DTS, Abdoulkarim Soumaila, a souligné l’impact concret du projet sur le désenclavement numérique, la réduction des coûts de connectivité et la promotion de nouveaux services numériques, à savoir le commerce électronique, les services financiers mobiles et l’administration électronique. Il a également rappelé que le chantier avait fortement contribué à l’emploi local dans les zones concernées.
« Ce réseau n’est pas une fin en soi, mais le début d’un nouveau chapitre pour le numérique au Niger », a soutenu M. Tangara, appelant à une exploitation efficace et durable de l’infrastructure au bénéfice des citoyens.
Le 31 octobre 2025, le portefeuille actif de la Banque africaine de développement au Niger s’élevait à plus de 663 milliards FCFA, couvrant l’énergie, le transport, l’eau et l’assainissement, l’agriculture, la gouvernance, le social et le numérique. Le projet DTS s’inscrit pleinement dans cet engagement stratégique visant à promouvoir une croissance inclusive, durable et tirée par l’innovation.
BAD
(Source : Agence Ecofin, 20 novembre 2025)
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