Le Niger crée un comité pour le déploiement des infrastructures numériques critiques
jeudi 24 juillet 2025
L’infrastructure numérique qui permet de connecter la population, les entreprises et le gouvernement demeure peu développée au Niger. Par exemple, plus de 75 % des Nigériens n’utilisaient pas Internet en 2024, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Le Niger accélère le renforcement de son infrastructure numérique nationale. Le gouvernement a officiellement installé, ce mercredi 23 juillet, le Comité national chargé de la mise en œuvre et du déploiement opérationnel des infrastructures numériques critiques.
Selon les autorités, le comité sera chargé de définir les schémas de gouvernance, de veiller à l’interopérabilité des systèmes, de piloter les phases de déploiement, de mettre en place les tableaux de bord de performance, d’assurer une communication transparente avec toutes les parties prenantes et de produire des rapports trimestriels.
« Du fait qu’il est important de garantir la résilience et la sécurité des infrastructures critiques, notamment leurs composantes numériques, face à tous les risques et menaces cybernétiques
qui pourraient en affecter la disponibilité, la confidentialité ou l’intégrité, la protection de chaque infrastructure d’information critique doit prendre en compte l’ensemble des risques et menaces auxquelles elle peut être exposée », a déclaré le ministère de la Communication et des Nouvelles technologies de l’information dans un communiqué publié sur Facebook.
La création de ce comité intervient dans un contexte où les autorités souhaitent développer les technologies de l’information et de la communication afin de faire du numérique un des leviers du développement socioéconomique du Niger. En matière d’infrastructures numériques majeures, le Niger est en train de construire un centre de données national dont la finalisation est prévue pour septembre 2025. Le pays déploie également 1 031 km de fibre optique dans le cadre de la Dorsale transsaharienne à fibre optique (DTS), achevée à 97 % en janvier.
Les autres projets prioritaires annoncés par les autorités nigériennes incluent la modernisation des infrastructures et la facilitation de l’accès à Internet ; la mise en place d’un point d’échange Internet (IXP) et d’un point d’atterrissement virtuel (PAV) ; la création d’un Centre national de cybersécurité ; la mise en place d’un Centre de veille technologique ; la mise en place d’une passerelle internationale de gestion des communications.
Selon la Banque mondiale, l’infrastructure numérique permet aux populations, aux entreprises et aux gouvernements de se connecter à Internet et d’accéder aux services numériques, tant locaux que mondiaux, les intégrant ainsi à l’économie numérique mondiale. Elle ajoute qu’une connectivité Internet de qualité et abordable constitue un élément fondamental essentiel de cette économie numérique.
Il convient toutefois de rappeler que l’infrastructure numérique du Niger reste encore peu développée. Dans le volet « infrastructure de télécommunications » de l’Indice de développement de l’e-gouvernement des Nations unies (EGDI), le pays a obtenu un score de 0,1578 sur 1. L’impact du nouveau comité sur l’amélioration de cette infrastructure dépendra de sa capacité à coordonner efficacement les acteurs, à mobiliser les ressources nécessaires et à garantir la mise en œuvre concrète des chantiers identifiés.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 24 juillet 2025)