Le Mozambique teste des antennes satellitaires pour connecter les zones rurales
mercredi 7 mai 2025
La demande en services mobiles et numériques progresse au Mozambique. Selon les données de DataReportal, en début d’année 2025, 61,6 % de la population n’utilisait pas Internet, soit 6,45 millions de personnes sur 16,8 millions d’habitants.
Le gouvernement mozambicain souhaite fournir l’accès à Internet à l’ensemble du pays, y compris dans les zones rurales. Un projet pilote de connectivité rurale, piloté par l’Autorité de régulation des communications (INCM), a récemment été lancé en partenariat avec les opérateurs BDQ Mobile, Movitel, VANU et Spacecom.
« Ce moment historique représente un pas en avant géant pour le projet de connectivité, en tant que droit de chaque citoyen de communiquer à cette ère numérique. Il s’agit d’un projet d’inclusion numérique qui vise à garantir l’accès et les possibilités offertes aux technologies dans n’importe quel lieu de situation géographique. Nous avons l’intention d’apporter un Internet de qualité et abordable à toutes les communautés, en particulier celles qui n’ont pas les moyens de payer pour le service », a déclaré Américo Muchanga, ministre des Communications et de la Transformation numérique.
Avec une couverture de 50 kilomètres et une capacité pouvant desservir jusqu’à 15 000 personnes, ces nouvelles antennes offrent une solution économique pour dépasser les obstacles financiers qui ralentissent l’expansion des réseaux dans les zones peu rentables. Deux premières stations de base ont été installées dans la province de Maputo, à Xinavane et à Pessene. L’objectif est d’offrir un accès équitable à Internet et aux services numériques dans les zones rurales, souvent délaissées par les investissements privés.
Ce projet pilote constitue une avancée majeure dans la mise en œuvre du programme « Internet pour tous », qui ambitionne de créer un environnement numérique inclusif d’ici 2030. Le plan gouvernemental vise une couverture réseau de 95 % à l’échelle nationale, une disponibilité du service portée à 99 % et un taux de pénétration mobile atteignant 80 %. En matière de performance, des vitesses allant jusqu’à 1 Gbps sont visées sur les réseaux 5G.
Dans une étude datant de 2019, la Banque mondiale explique que « la couverture à large bande est limitée aux capitales provinciales et aux grandes villes, ainsi qu’aux principaux axes de développement et aux centres touristiques de la côte du pays, tandis que les zones rurales, où vivent la plupart des habitants du Mozambique (jusqu’à 70 %), ne sont pas desservies ou le sont insuffisamment ». Les données de DataReportal (janvier 2025) montrent que seulement 6,45 % de la population mozambicaine utilise Internet, contre 90,6 % pour la téléphonie mobile.
Au-delà de l’infrastructure, l’un des défis majeurs reste l’adoption effective des outils numériques. Le gouvernement entend donc accompagner ce déploiement par des formations aux compétences numériques et à l’utilisation des services en ligne. L’objectif est d’ouvrir l’accès à l’éducation, à l’administration, aux soins et aux opportunités économiques.
Avec ce projet pilote, le Mozambique amorce une réponse à la fracture numérique. Il s’agit d’un pas vers une connectivité universelle, où chaque citoyen, même dans les zones les plus isolées, pourra bénéficier des ressources d’un monde de plus en plus digitalisé.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 7 mai 2025)