Le Liberia s’appuie sur la Côte d’Ivoire pour garantir la disponibilité d’Internet
mercredi 23 avril 2025
Un parc aménagé à proximité du point d’atterrissement du câble ACE nuit aux performances de l’infrastructure. Pour remédier à cette situation, le gouvernement a décidé de déplacer ce point d’atterrissement, une opération qui peut entraîner des perturbations d’Internet à l’échelle nationale.
Le Liberia va compter sur la Côte d’Ivoire pour assurer la continuité de ses services Internet durant les travaux de réparation de son unique câble sous-marin, prévus pour durer une semaine (23 au 30 avril). Dans un communiqué publié le mardi 22 avril, l’Autorité des télécommunications du Liberia (LTA) a annoncé avoir autorisé Csquared et Orange Liberia à établir des connexions transfrontalières en fibre optique avec des opérateurs ivoiriens.
« Tous les fournisseurs de services sont encouragés à solliciter un accès aux connexions transfrontalières en fibre optique d’Orange et de Csquared. Il est prévu qu’avec cette intervention, les services resteront stables pour les utilisateurs finaux », a déclaré le régulateur télécoms. Il demande par ailleurs à ces deux entreprises de permettre l’accès à ces connexions aux autres fournisseurs de services, dans des conditions équitables et raisonnables.
La Côte d’Ivoire a été privilégiée pour son infrastructure robuste et son vaste réseau de connectivité internationale. Le pays est relié à six câbles sous-marins, selon la plateforme « Submarine Cable Map », dont le câble ACE qu’il partage avec le Liberia. Il est également connecté aux câbles 2Africa, MainOne, SAT-3/WASC, WACS et Maroc Telecom West Africa. Ce dernier, exploité uniquement par Moov Africa, a d’ailleurs permis à l’opérateur d’éviter une panne majeure survenue dans la région en mars 2024. À titre de comparaison, les deux autres pays frontaliers du Liberia — la Guinée et la Sierra Leone — ne sont chacun reliés qu’à un seul câble sous-marin, l’ACE.
En plus de ses interconnexions sous-marines, la Côte d’Ivoire dispose d’un réseau national de 33 000 km de fibre et d’une capacité internationale installée de 1,96 million de mégabits par seconde, dont 1,45 million sont actuellement exploités. Ces atouts placent le pays parmi les trois meilleurs en Afrique en matière de développement de la fibre optique, selon le rapport « Fiber development Index analysis 2024 » de l’Association mondiale du haut débit (WBBA) et Omdia. Cette infrastructure développée devrait garantir le transport des données jusqu’au Liberia.
Bien que l’infrastructure ivoirienne soit robuste, elle reste exposée à des risques de pannes, que ce soit sur les câbles sous-marins ou sur le réseau de transport, avec des conséquences potentielles sur la connectivité Internet au Liberia. Pour limiter ce type de vulnérabilité, le pays pourrait envisager d’autres solutions de secours, comme le satellite, une option recommandée par l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA). Une interconnexion avec d’autres câbles sous-marins renforcerait également la fiabilité de l’accès à Internet.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 23 avril 2025)