Le Lesotho dit oui à Starlink sur fond de pression des USA, la Guinée-Bissau aussi
lundi 14 avril 2025
Alors que plusieurs pays africains cherchent à combler leur retard dans le numérique, les choix technologiques qu’ils opèrent engagent aussi des orientations stratégiques. Ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers Starlink.
La Guinée-Bissau et le Lesotho ont accordé la semaine dernière une licence d’exploitation à Starlink, filiale de l’entreprise américaine SpaceX spécialisée dans l’Internet par satellite. La firme d’Elon Musk poursuit ainsi son expansion en Afrique, amorcée en 2022 au Nigeria.
Ces décisions surviennent dans un contexte marqué par la hausse des droits de douanes par les USA. En février, des taxes douanières de 50% sur les importations en provenance du Lesotho ont été annoncées. Samuel Matekane, le Premier ministre du royaume, a annoncé des pourparlers avec l’administration Trump pour obtenir un allègement tarifaire et le rétablissement de l’aide au développement.
« Nous éliminons activement les obstacles à l’investissement américain, en nous attaquant à des questions telles que Starlink, l’énergie et les autorisations d’investissement dans l’hôtellerie » a-t-il déclaré lors de la troisième conférence nationale sur le dialogue privé-public. Rappelons qu’au Lesotho, la loi dispose que des locaux doivent détenir des parts dans les sociétés, ce qui n’est pas le cas de Starlink.
Les autorités bissau-guinéennes ont quant à elles approuvé le service lors de la 22ᵉ assemblée générale de l’Assemblée des régulateurs des télécommunications de l’Afrique de l’Ouest (ARTAO/WATRA), tenue à Bissau du samedi 8 au lundi 10 avril 2025. « Starlink est autorisée à commencer ses opérations en Guinée-Bissau, comme elle le fait déjà au Cap-Vert, au Ghana et au Nigeria » a indiqué Bamba Koté, président du Conseil d’administration de l’entité de Régulation des Télécommunications (ARN) du pays.
La montée en puissance de Starlink pourrait marginaliser les acteurs régionaux ou d’autres fournisseurs internationaux, notamment ceux soutenus par la Chine, dans un contexte de compétition technologique croissante entre puissances. Toutefois, les prix du service américain constituent un frein pour son adoption à grande échelle par les populations, en l’occurrence celles vivant dans les zones blanches.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 14 avril 2025)