Le Kenya accélère le déploiement de la fibre en partenariat avec la Banque mondiale
lundi 19 mai 2025
Les autorités kényanes veulent garantir l’accès au haut débit dans le pays dans le cadre de la transformation numérique. À cet effet, le déploiement de 100 000 km de fibre est prévu d’ici 2032.
Le gouvernement kényan a initié le déploiement de 940 km de fibre optique pour renforcer l’infrastructure numérique nationale, avec le soutien financier de la Banque mondiale. John Tanui (photo, au centre), secrétaire principal à l’Économie numérique et aux TIC, a discuté du projet la semaine dernière lors d’une rencontre avec une délégation de l’institution de Bretton Woods.
Cette route de fibre optique s’inscrit dans le cadre du projet de développement du corridor de la Corne de l’Afrique (HoAGDP). Il couvrira les comtés d’Isiolo, Meru, Garissa, Wajir et Mandera, à la frontière avec l’Éthiopie et la Somalie. Le projet prévoit la pose de 740 km de fibre optique le long du corridor Isiolo-Mandera, ainsi que 200 km supplémentaires dans les zones métropolitaines et pour le raccordement final aux institutions publiques.
Le gouvernement avance ainsi vers son objectif de déployer 100 000 km de fibre optique d’ici 2032 pour garantir l’accès au haut débit dans le pays. Le réseau devrait connecter 40 000 écoles et autres établissements d’enseignement, 20 000 institutions gouvernementales et 13 000 établissements de santé. Une partie du réseau sera également consacrée aux domiciles, aux entreprises et aux centres ruraux. En avril 2023, la Banque mondiale a accepté de financer à hauteur de 390 millions $ la mise en œuvre de la première phase du projet d’accélération de l’économie numérique du Kenya, dont fait partie le déploiement de la fibre.
L’exécutif estime que cet investissement dans l’infrastructure numérique vise à connecter les populations mal desservies et non desservies, réduire la fracture numérique, renforcer durablement les capacités de soutien aux infrastructures, améliorer les services de continuité des activités et promouvoir l’équité en atteignant tous les groupes défavorisés.
Il convient toutefois de souligner que le gouvernement kényan n’a pas précisé la durée prévue pour le déploiement de la fibre optique dans le cadre du projet HoAGDP. L’état d’avancement des 100 000 km annoncés reste également flou. Par ailleurs, il est essentiel de rappeler que le seul déploiement de la fibre ne suffit pas à garantir l’adoption des services haut débit. Des facteurs tels que l’accès aux smartphones, le coût des services ou encore les compétences numériques des populations peuvent fortement influencer l’adoption effective de ces services.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 19 mai 2025)