Le Ghana et le Burkina Faso discutent de gestion des fréquences aux frontières
jeudi 21 août 2025
Les fréquences sont des ressources indispensables au fonctionnement des services télécoms. Mais comme elles ne s’arrêtent pas aux frontières, leur gestion exige une coordination entre Etats.
Le Ghana et le Burkina Faso ont tenu cette semaine une réunion bilatérale consacrée aux interférences de signaux transfrontaliers. L’initiative vise à créer des conditions favorables afin de garantir des services de qualité aux populations vivant de part et d’autre de la frontière.
Selon un communiqué publié par la National Communications Authority (NCA), la rencontre, organisée les mardi 19 et mercredi 20 août, a réuni des représentants des deux pays, notamment les régulateurs et les opérateurs de téléphonie mobile. Les discussions ont porté sur les stratégies à adopter et sur la finalisation d’un accord de coordination des fréquences destiné à limiter les interférences le long de leurs frontières communes.
Le directeur général par intérim de la NCA, Edmund Fianko, a indiqué que des dispositions seraient prises pour garantir un niveau minimal de puissance du signal de part et d’autre de la frontière. Il a ajouté que les opérateurs des deux pays devraient se conformer aux nouveaux seuils une fois ceux-ci adoptés.
D’après l’Union internationale des télécommunications (UIT), la propagation des fréquences hertziennes ne tient pas compte des frontières administratives, d’où la nécessité d’une gestion concertée entre Etats. Une telle coordination permet d’assurer un accès équitable aux ressources spectrales, d’optimiser leur utilisation et de prévenir ou résoudre les brouillages préjudiciables. Le débordement de signaux au-delà des frontières peut en effet entraîner la présence, dans un pays, d’opérateurs voisins fournissant leurs services.
Le Ghana a déjà conclu un accord de ce type avec le Togo. Mais la dynamique est plus large : du 5 au 7 août, des délégations congolaise et angolaise se sont réunies pour harmoniser l’usage des fréquences le long de leur frontière commune, tandis que le 4 août, le Gabon et le Cameroun ont signé un accord similaire. En juin, le Tchad et le Cameroun avaient déjà engagé des discussions dans le même sens.
Il convient toutefois de rappeler que le Burkina Faso et le Ghana en sont encore au stade des négociations. Malgré la volonté affichée des deux côtés, aucun accord n’a pour l’instant été signé ou officiellement annoncé. Et même si un texte venait à être conclu, son efficacité dépendra de sa mise en œuvre effective.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 21 août 2025)