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Accueil > Ressources > Points de vue > 2025 > Le e-CFA et la révolution monétaire silencieuse en Afrique de l’Ouest

Le e-CFA et la révolution monétaire silencieuse en Afrique de l’Ouest

lundi 4 août 2025

Point de vue

Alors que le projet de monnaie unique de la CEDEAO (ECO) semble enlisé, l’Afrique de l’Ouest s’apprête à franchir un tournant décisif avec le lancement du système de paiement instantané PISPI et l’introduction annoncée du e-CFA, future monnaie numérique de la BCEAO. Ces innovations, si elles sont bien accompagnées, pourraient transformer l’inclusion financière, accélérer la digitalisation de l’économie et redéfinir le rôle des banques dans la région. Mais elles soulèvent aussi des défis majeurs : fracture numérique, adaptation des banques, souveraineté monétaire, et avenir incertain du projet ECO.

Dans cette tribune, le Dr Mohamed H’MIDOUCHE — expert international et auteur d’une thèse de Doctorat en Business Administration (DBA) consacrée aux enjeux géopolitiques et de gouvernance du Gazoduc Africain Atlantique (G2A) — propose une lecture stratégique et comparative de cette transition monétaire, en insistant sur l’impératif d’un numérique monétaire maîtrisé, inclusif et souverain.

Une rupture technologique majeure

Le 30 septembre 2025, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) lancera officiellement la Plateforme Interopérable du Système de Paiement Instantané (PISPI) dans l’ensemble de l’UEMOA. Cette innovation permettra aux usagers (via les banques, fintechs ou services de mobile money) d’effectuer des virements instantanés 24h/24 et 7j/7, en quelques secondes, sans égard au canal utilisé. En parallèle, la BCEAO prépare le lancement de sa monnaie numérique de banque centrale, le e-CFA, qui pourrait à terme bouleverser l’architecture monétaire sous-régionale.

Selon Christine Lagarde, présidente de la BCE : « Les monnaies numériques de banques centrales représentent une transformation aussi profonde que le passage du papier à la monnaie scripturale. ». (BIS Annual Conference, 2023).

Une transition déjà engagée dans plusieurs régions

De nombreux pays ont déjà pris le virage du paiement instantané et de la monnaie numérique. L’Afrique n’est pas en reste.

Tableau comparatif – État d’avancement des systèmes de paiement numérique par région

Ce tableau propose une vue comparative des systèmes de paiement instantané déployés dans différentes régions du monde et d’Afrique. Il permet de situer le niveau de maturité de l’UEMOA à travers le PISPI/eCFA face aux autres initiatives similaires. L’analyse croise trois critères essentiels : l’instantanéité, l’interopérabilité et la connexion directe à la banque centrale — autant de facteurs déterminants pour une transformation monétaire inclusive et souveraine.

Région / Pays Système déployé Instantané Interopérable Connecté à la BC Observations principales
UEMOA PISPI / e-CFA Oui Oui Oui Avancée notable en Afrique francophone
Maroc GSIMT Oui Partiel Oui Plafond à 20 000 MAD phase pilote en 2023
Égypte InstaPay Oui Oui Oui Forte intégration bancaire
Kenya M-Pesa Oui Non Non Écosystème mobile dominant mais cloisonné
Afrique du Sud PayShap En cours Partiel Oui Modernisation progressive de RTC
Europe (SEPA) SEPA Instant Oui Oui Oui Frais variables, adoption inégale
États-Unis FedNow Oui En cours Oui Lancement récent, adoption partielle
CEMAC En projet Non Non Non Retard technologique

L’Afrique de l’Ouest, avec le PISPI et le futur eCFA, se positionne parmi les régions les plus avancées du continent en matière de paiements numériques structurés autour d’une infrastructure publique interopérable. Si des pays comme le Maroc, l’Égypte ou l’Afrique du Sud progressent également, leurs systèmes demeurent soit en phase pilote, soit partiellement interconnectés. À l’inverse, la CEMAC accuse un retard notable, illustrant l’urgence d’une stratégie régionale coordonnée. À l’échelle globale, l’UEMOA n’a pas à rougir face à des initiatives telles que FedNow ou SEPA Instant, malgré des contextes technologiques et économiques très différents.

Un risque : aggraver la fracture numérique ?

L’ambition est louable. Mais comment garantir l’accès au e-CFA pour les populations rurales, souvent analphabètes, sans smartphone, ni accès stable à l’électricité ? Le danger est réel : l’inclusion pourrait devenir exclusion si la fracture numérique n’est pas anticipée.

« Le progrès technologique n’a de sens que s’il ne laisse personne derrière. » Dr Donald Kaberuka, ancien président de la BAD

Une campagne d’alphabétisation numérique, via radio, presse, télévision et réseaux sociaux, est indispensable. L’objectif ne doit pas être de tout numériser, mais de numériser intelligemment.

Tableau comparatif – Taux de bancarisation et d’accès aux services financiers (2023)

Ce tableau met en perspective le niveau de bancarisation classique et l’accès global aux services financiers — y compris le mobile money — dans différents pays africains et hors continent. Il permet d’évaluer l’environnement d’acceptabilité et de diffusion du eCFA, en fonction de la pénétration des services financiers formels, du dynamisme des acteurs numériques et des inégalités géographiques ou sociales.

Pays / Région Bancarisation classique Accès global (incl. mobile money) Observations principales
UEMOA (moy.) 24 % 52 % Croissance via mobile money
Côte d’Ivoire 23 % 55 % Écart urbain/rural marqué
Sénégal 28 % 60 % Dominance de Wave et Orange Money
Niger 6 % 27 % Faible accès bancaire
Maroc 44 % 67 % Forte dynamique de digitalisation
Égypte 33 % 64 % Paiements publics digitalisés
Kenya 38 % 84 % M-Pesa = 90 % des transactions numériques
Nigeria 45 % 55 % Mobile-first mais inégal
Afrique du Sud 70 % 85 % Maturité bancaire
Europe 95 % 98 % Transition numérique avancée
États-Unis 93 % 96 % Usage massif d’apps de paiement

Les écarts sont frappants. Si le taux de bancarisation classique reste faible dans l’UEMOA (24 %), l’accès global aux services financiers monte à 52 % grâce au mobile money, particulièrement au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Le Maroc et l’Égypte illustrent une dynamique de digitalisation bancaire plus soutenue, tandis que le Kenya se distingue par l’omniprésence du mobile money, avec MPesa représentant la quasi-totalité des transactions digitales. Ces données confirment que le succès du eCFA dépendra de sa capacité à articuler bancarisation formelle, inclusion numérique et interopérabilité régionale. Elles invitent aussi à penser le déploiement en tenant compte des disparités nationales et régionales.

Le défi pour les banques : innover ou périr

Le modèle traditionnel des banques ouest-africaines — reposant sur la lenteur, les frais cachés et les comptes dormants — est menacé. Le e-CFA permettra à chacun de détenir de la monnaie centrale numérique, hors du circuit bancaire.

« Les banques qui ne se réinventeront pas seront balayées comme poussière au vent. » Dr Seydou Bocoum, expert en CBDC

L’appel est clair : les banques doivent investir dans l’expérience client, les services à valeur ajoutée et la confiance numérique.

Une souveraineté renforcée ou diluée ?

L’enjeu du e-CFA est aussi géopolitique. Il intervient alors que le projet de monnaie unique ECO semble figé. Plusieurs pays de la CEDEAO n’ont pas donné de signaux depuis 2022, laissant planer un doute sur sa viabilité.

« L’intégration monétaire ne peut réussir sans volonté politique partagée. » Mahamadou Issoufou, ex-président du Niger, champion de la ZLECAf

Certains observateurs, comme le journaliste Adama Wade, y voient une consolidation du modèle CFA, en format numérique, qui pourrait rendre caduc l’agenda ECO.

Que reste-t-il du projet ECO ?

Lancé avec ambition par la CEDEAO à la fin des années 1990, le projet de monnaie unique « ECO » visait à renforcer l’intégration économique régionale et à promouvoir une souveraineté monétaire partagée en Afrique de l’Ouest. Toutefois, plusieurs défis techniques, institutionnels et politiques ont freiné sa mise en œuvre effective.

a) Absence de calendrier opérationnel depuis 2022

Malgré les engagements pris lors du sommet de la CEDEAO en juin 2021 pour un report du lancement à 2027, aucun calendrier officiel ni plan de convergence actualisé n’a été communiqué depuis. Cette absence de visibilité rend difficile l’alignement des politiques nationales sur un horizon commun.

b) Persistance de divergences structurelles

Les positions au sein de la CEDEAO restent contrastées. Les pays de l’UEMOA, déjà unis par une monnaie commune (le franc CFA), privilégient une approche graduelle et institutionnelle. À l’inverse, des États non-membres de l’UEMOA, notamment anglophones, soulignent la nécessité d’un changement plus profond, en matière de gouvernance monétaire, d’indépendance des banques centrales et de répartition des responsabilités au sein d’une future union monétaire.

c) Le eCFA, une dynamique parallèle ou convergente ?

La modernisation engagée par la BCEAO à travers le PISPI et l’introduction prochaine du eCFA constitue une avancée majeure pour l’infrastructure monétaire en Afrique de l’Ouest. Pour certains analystes, elle pourrait représenter une étape préparatoire vers l’ECO. Pour d’autres, elle traduit une volonté d’autonomisation technologique qui risque de redéfinir les priorités monétaires au sein de l’UEMOA, potentiellement au détriment de l’agenda commun.

d) Vers une nécessaire clarification régionale

Dans ce contexte, une clarification collective sur les objectifs, la gouvernance et le périmètre de l’ECO semble indispensable. À défaut, la coexistence de monnaies numériques (eCFA), de projets d’interopérabilité transfrontalière et de systèmes monétaires différenciés pourrait accentuer les disparités au lieu de les réduire.

.Le projet ECO demeure un symbole fort de l’ambition d’intégration régionale portée par la CEDEAO. Toutefois, face aux évolutions technologiques récentes, il apparaît essentiel d’engager une relance méthodique, inclusive et concertée de cette initiative. L’émergence du eCFA, loin de constituer une remise en cause du projet initial, peut être envisagée comme une opportunité stratégique pour repenser les fondements techniques et politiques de l’union monétaire ouest-africaine, à l’aune des nouveaux outils numériques et des aspirations renouvelées des citoyens de la région.

Quelques pistes de réflexion

Sans prétendre à l’exhaustivité, l’analyse proposée dans cette tribune appelle plusieurs axes d’attention pour les décideurs, acteurs financiers et partenaires du développement :

➢ Le moment est stratégique : l’Afrique de l’Ouest dispose d’une opportunité rare pour repenser son avenir financier, à condition de faire des choix clairs, inclusifs et souverains.

➢ L’accompagnement de la transition numérique doit reposer sur des mesures ciblées, pédagogiques et attentives aux fractures sociales, générationnelles et territoriales.

➢ Le eCFA n’est pas uniquement un outil technique : il engage des dimensions fondamentales de souveraineté, de gouvernance et de transformation structurelle du secteur financier.

➢ Les banques commerciales sont appelées à se réinventer, en allant au-delà d’un modèle basé sur les délais et les rentes, pour créer de véritables services à valeur ajoutée.

➢ La CEDEAO gagnerait à clarifier l’avenir du projet ECO, afin d’éviter une coexistence confuse et peu lisible entre plusieurs monnaies numériques ou traditionnelles.

➢ L’Afrique francophone peut saisir cette conjoncture pour démontrer sa capacité à piloter une transition monétaire numérique, inclusive, sécurisée et pleinement maîtrisée.

Conclusion

L’Afrique de l’Ouest entre dans une nouvelle ère monétaire. Le e-CFA et le PISPI ne sont pas de simples outils technologiques, mais les piliers d’une refonte en profondeur de la relation des citoyens à la monnaie, des banques à leurs clients, et des États à leur souveraineté économique.

Le lancement du PISPI et la préparation du e-CFA ouvrent une nouvelle ère pour l’Afrique de l’Ouest. C’est une opportunité historique de renforcer la souveraineté monétaire, d’inclure les exclus du système financier, et d’accélérer la digitalisation de l’économie régionale. Mais ces avancées techniques doivent s’accompagner d’un cadre stratégique cohérent, de pédagogie auprès des citoyens, et d’une clarification de la vision monétaire régionale.

Plus qu’un saut technologique, c’est un test de gouvernance collective pour la CEDEAO et pour l’Afrique francophone. Le numérique n’est pas neutre : il peut renforcer ou affaiblir la souveraineté. Il revient aux dirigeants et aux banques centrales d’en faire un levier de progrès partagé.

Cette révolution silencieuse doit être guidée, encadrée et partagée. Elle doit inclure les jeunes, les femmes, les ruraux, les commerçants informels. Sinon, elle ne sera qu’un mirage.

Le numérique monétaire est une chance. Encore faut-il s’assurer qu’il soit au service des peuples, de leur autonomie, de leur dignité.

Dr Mohamed H’MIDOUCHE, Banquier et Expert international, CEO d’Inter Africa Capital Group. Auteur d’une thèse de DBA sur le Gazoduc Africain Atlantique (G2A).

(Source : Financial Afrik, 4 août 2025)

Glossaire

• PI-SPI : Plateforme Interopérable du Système de Paiement Instantané (BCEAO)

• e-CFA : Monnaie numérique de banque centrale (CBDC) émise par la BCEAO

• CBDC : Central Bank Digital Currency (monnaie numérique émise par une banque centrale)

• GSIMT : Groupement pour un Système Interbancaire Marocain de Télécompensation

• SEPA Instant : Système de paiement instantané en zone euro

• FedNow : Plateforme de paiement instantané lancée par la Réserve fédérale des États-Unis

Références bibliographiques principales

• BCEAO (2025). Communiqué officiel sur le PI-SPI – 4 août 2025.

• Wade, A. (2025). « Le e-CFA, entre souveraineté et fracture numérique », Financial Afrik, 4 août 2025.

• Kaberuka, D. (2024). Discours à la Conférence sur la monnaie numérique en Afrique, Addis-Abeba.

• Lagarde, C. (2023). BIS Annual Lecture on CBDCs.

• Bocoum, S. (2025). « Les CBDC et l’avenir des banques commerciales en Afrique ».

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