Le CNRA veut s’impliquer dans l’octroi des licences de service audiovisuel
vendredi 2 décembre 2016
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) compte s’impliquer dans le processus d’octroi des licences d’exploitation de service audiovisuel, a indiqué, jeudi, à Dakar, son président Babacar Touré.
L’autorité de régulation des médias « doit exercer la plénitude de sa mission, notamment en ce qui concerne les sanctions », a plaidé M. Touré, lors de la remise du rapport 2015 du CNRA au président de la République.
Selon Babacar Touré, dont une copie du discours a été transmise à l’APS, « les fréquences de notre spectre ont été attribuées, dès le départ au petit bonheur la chance, au gré des affinités du moment ».
« Les dernières statistiques qui nous ont été transmises par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) à notre demande, établissent que près de 308 fréquences FM ont été concédées à des opérateurs radio nationaux, 19 à des opérateurs radio étrangers. Plus de 50 fréquences de télévision à divers opérateurs, d’ailleurs peu nombreux », a-t-il fait savoir.
Ces chiffres « doivent être cependant pondérés, puisqu’ils englobent des fréquences +activées+ et des fréquences +dormantes+ », a indiqué le président du CNRA.
« Les conséquences de cette situation sont incalculables. Dans ce désordre se sont opportunément installés - des flibustiers de l’audiovisuel qui piratent et commercialisent illégalement les contenus de chaînes dûment installées et déclarées », a déploré Babacar Touré.
Outre « le désordre juridique et commercial » découlant de cette situation, « les risques sont devenus réels et divers, car ces derniers, échappant à toute régulation, produisent et proposent désormais des débats à caractère social ou politique, pratiquent le prosélytisme religieux et relaient des propos identitaires, chauvins, voire irrédentistes », a relevé le président du CNRA.
« S’ouvre alors (.) tout un boulevard à l’incivisme médiatique », caractérisé par un « désordre ambiant (qui) débouche sur des situations inédites : de nombreux détenteurs d’autorisation de diffuser à échelle locale, régionale ou communautaire émettent aujourd’hui sur le plan national, sans modification préalable de la convention qui les régit », a souligné Babacar Touré.
Selon lui, pour ne rien arranger, « d’autres glissent d’une programmation communautaire, vers une transformation en chaînes généralistes, commerciales », évolution qui les amène à faire « alors dans l’information politique ».
(Source : APS, 2 décembre 2016)