Le Burundi veut améliorer la couverture haut débit dans les zones rurales
vendredi 30 mai 2025
L’adoption des services télécoms reste encore limitée au Burundi. En 2023, près de 90 % de la population burundaise n’avait pas encore accès à Internet, selon l’UIT.
Le gouvernement burundais, par l’intermédiaire du Fonds de service universel (FSU), prévoit d’étendre la couverture 4G à 178 collines rurales, les plus petites unités administratives du pays, regroupant environ 786 000 habitants. À cet effet, un appel d’offres est ouvert jusqu’au 26 juin 2025, invitant les opérateurs télécoms à proposer leurs solutions pour connecter ces zones mal desservies.
Le projet est réparti en trois lots. Le premier concerne 17 collines couvertes en 2G, mais dépourvues de 3G et de 4G. Le deuxième lot vise 69 collines actuellement desservies en 2G par deux opérateurs. Le troisième lot, quant à lui, porte sur la couverture 4G de 92 collines non desservies ou très mal desservies à ce jour, y compris en 2G. La mise en œuvre de ces trois lots s’étalera sur des périodes de 9, 14 et 18 mois.
« Les fournisseurs sélectionnés cofinanceraient, concevraient, construiraient, posséderaient et exploiteraient les infrastructures de réseau déployées, sur la base d’un accès ouvert (roaming national). Ces infrastructures devront être résilientes au changement climatique et utiliser des sources d’énergie renouvelable pour leur alimentation électrique », peut-on lire dans le document d’appel d’offres.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui aux fondations de l’économie numérique (PAFEN), soutenu notamment par la Banque mondiale. Pour favoriser l’inclusion numérique, un accent particulier est mis sur les zones rurales, où l’incitation commerciale à développer le réseau du dernier kilomètre reste insuffisante pour les opérateurs télécoms. L’exécutif privilégie donc une approche par « subvention aux moindres coûts ».
En 2023, 67,8 % de la population burundaise, estimée à environ 13,7 millions d’habitants, n’était pas couverte par le réseau 4G, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). Ce déficit de couverture tombait à 46,8 % pour la 3G, et à 3,2 % pour la 2G. Du côté de l’usage, le taux de pénétration d’Internet était de 11,1 %, contre 20 % pour la téléphonie mobile.
Une meilleure couverture haut débit pourrait théoriquement encourager l’adoption des services numériques. Toutefois, la couverture seule ne suffit pas. D’autres facteurs entrent en jeu, notamment le coût élevé des smartphones compatibles et des offres Internet, le manque d’information sur les services et leurs usages, ainsi que l’insuffisance des compétences numériques.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 30 mai 2025)