Le Burkina intensifie ses efforts en faveur de la cybersécurité
jeudi 3 juillet 2025
La cybersécurité est indispensable pour une transformation numérique réussie. Le Burkina Faso s’est doté en juillet 2024 d’une loi sur la protection des systèmes d’information.
Le gouvernement burkinabè renforce ses actions en faveur de la cybersécurité. Lors du Conseil des ministres du 2 juillet, il a donné son feu vert pour l’acquisition d’équipements et d’outils de cybersécurité d’un montant de 95 millions de francs CFA (environ 170 900 $).
Si les équipements et outils spécifiques n’ont pas encore été précisés, l’initiative s’inscrit dans le cadre de « la dynamique de renforcement des infrastructures numériques et de soutien à la digitalisation de l’administration publique ».
Cette initiative intervient environ cinq mois après que le gouvernement a lancé une plateforme de signalement des actes de cybercriminalité dénommée « Alerte-BCLCC ». En novembre 2024, les autorités burkinabè ont validé la Stratégie nationale de lutte contre la cybercriminalité 2025-2029, visant à moderniser les outils de réponse aux menaces numériques. En juillet de la même année, la loi portant sécurité des systèmes d’information au Burkina Faso avait été adoptée.
En avril dernier, lors d’une réunion consacrée à la gouvernance coordonnée de la cybersécurité des organismes à infrastructures critiques, la ministre de la Transition digitale, Aminata Zerbo/Sabane, avait souligné que la cybersécurité est devenue un pilier de la sécurité nationale. Elle alertait alors sur la recrudescence des cyberattaques, avec plus de 200 alertes recensées chaque mois en 2023. Elle a également rappelé que le gouvernement a déjà mis en service des centres SOC (Security Operations Center) et CSIRT (Computer Security Incident Response Team), chargés de détecter les menaces et de coordonner la réponse aux incidents.
« La sécurité des personnes, des entreprises et des biens ne peut plus se limiter au monde réel, elle doit également être effective dans le monde virtuel », avait déclaré la ministre. Par ailleurs, l’Union internationale des télécommunications (UIT) estime que la cybersécurité est une condition sine qua non pour les pays qui veulent pleinement tirer profit de la transformation numérique.
Selon la 5e édition du Global Cybersecurity Index publiée en 2024 par l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Burkina Faso se situe actuellement au stade « d’établissement » en matière de cybersécurité, figurant dans la troisième catégorie sur cinq. Ce classement reflète un engagement gouvernemental de base, avec des progrès notables sur le plan réglementaire, organisationnel et en matière de coopération. Cependant, le rapport souligne que des efforts importants restent nécessaires, notamment pour renforcer les mesures techniques et développer les capacités du capital humain.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 3 juillet 2025)