La Sierra Leone valide sa première politique en matière de logiciels open-source
vendredi 21 novembre 2025
Plusieurs pays africains ont déjà opté pour des logiciels open-source dans le cadre de leur transformation numérique. Il s’agit notamment du Kenya, du Nigeria et du Rwanda.
Le ministère sierra-léonais de la Communication, de la Technologie et de l’Innovation a organisé, le lundi 17 novembre, un atelier national de validation pour réviser et affiner la première Politique nationale de logiciels open-source pour le secteur public. L’évènement a rassemblé une cinquantaine d’officiers du ministère, des administrateurs de systèmes et des acteurs du numérique.
« En adoptant l’open-source comme fondement de la technologie du secteur public, nous choisissons des solutions qui sont abordables, sécurisées et conçues pour l’avenir à long terme de la Sierra Leone. Cette politique ouvre la voie à des services numériques qui sont fiables, durables et véritablement possédés par le pays », a déclaré Stevenson Kakpaetae Kamanda, secrétaire permanent du ministère.
La politique s’appuie sur la Politique nationale de développement numérique 2021, qui promeut une approche gouvernementale et sociétale globale de la transformation numérique. Son objectif principal est de favoriser la croissance économique et le développement du capital humain grâce à des outils numériques, avec l’ambition d’atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire d’ici 2039.
Malgré les progrès réalisés, le Rapport de diagnostic de l’économie numérique 2021 de la Banque mondiale a mis en évidence des défis persistants tels que des infrastructures fragmentées, des stratégies obsolètes et des cadres juridiques faibles. La Politique de logiciels open-source vise à combler ces lacunes en favorisant des systèmes numériques évolutifs, interopérables et rentables.
En faisant des logiciels open-source le choix par défaut pour l’infrastructure numérique gouvernementale, la politique marque un virage vers la souveraineté technologique et l’innovation durable. Elle permet aux institutions publiques de réduire les coûts, d’éviter la dépendance envers les fournisseurs et de développer des solutions adaptées aux besoins nationaux.
L’initiative de la Sierra Leone s’aligne sur un mouvement continental plus large. Des pays comme le Kenya, le Nigeria et le Rwanda investissent dans une infrastructure publique numérique qui utilise des composants open-source pour soutenir des services tels que l’identification numérique, les paiements et l’échange de données.
À l’échelle mondiale, le marché des logiciels open-source est en pleine expansion. Selon The Business Research Company, il a atteint 41,83 milliards de dollars en 2024 et devrait croître pour atteindre 85,6 milliards de dollars d’ici 2029, avec un taux de croissance annuel moyen de 15,2%. Les gouvernements du monde entier adoptent de plus en plus d’outils open-source comme éléments fondamentaux de leurs stratégies de transformation numérique.
Hikmatu Bilali
(Source : Agence Ecofin, 21 novembre 2025)
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