La section SAES alerte sur les risques d’effondrement de l’UVS
mercredi 5 mai 2021
Retard de livraison d’ordinateurs et des ENO (Espaces numériques ouverts), budget « dérisoire » de 4,7 milliards de F CFA, l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) est aujourd’hui confrontée à de nombreuses difficultés. Dans un communiqué qui nous est parvenu hier, mardi 4 mai, la section SAES (Syndicat autonome de l’enseignement supérieur) de l’UVS tire la sonnette d’alarme. Elle soutient que l’UVS risque de s’effondrer si le gouvernement ne prend pas des mesures
« La section SAES de l’UVS maintient que si l’État n’accroit pas son soutien financier à l’UVS, si le rythme de livraison des ENO n’est pas accéléré, si les ordinateurs des nouveaux bacheliers ne sont pas livrés dans les meilleurs délais, alors de très grands risques d’effondrement pèseraient sur l’UVS. Audelà de l’UVS, cet effondrement affecterait non seulement tout le système national d’enseignement supérieur, mais aussi le pays tout entier (compte tenu en effet du maillage du territoire national par l’UVS) », lit-on dans un communiqué qui nous est parvenu hier, mardi 4 mai. C’est ainsi que la section du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) lance une alerte sur la situation « critique » de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS). Une situation qui, selon elle, est due à trois « difficultés majeures qui résultent de l’incohérence des actions du gouvernement ».
La première concerne la livraison des outils de travail. « Les 21 000 bacheliers de l’année 2020 orientés a l’UVS, depuis janvier 2021, n’ont à ce jour, pas reçu leurs outils de travail (ordinateurs, et clés de connexion internet), ce qui rend impossible le démarrage des cours. Il faut voir que l’UVS étant une université virtuelle, les ordinateurs sont l’équivalent des amphithéâtres dans les universités classiques », ont fait savoir les syndicalistes. La deuxième difficulté de l’UVS est relative au budget. « La section SAES de l’UVS tient aussi à informer et alerter l’opinion sur le fait que, la prise en charge des 51 000 étudiants, avec un budget aussi faible, entraine un déficit chronique de personnel administratif et enseignant. En réalité, le déficit de financement de l’UVS est non seulement structurel, mais aussi croissant.
La section SAES de l’UVS a estimé le gap de financement à 3 milliards de F CFA en 2018, et à 4,3 milliards en 2020 : autrement dit, la subvention de l’État couvre en réalité à peine 50% des besoins de l’UVS », rapporte le document. Quant au dernier problème, il est relatif aux infrastructures. « A tout ce qui a été précédemment dit, s’ajoute le retard important dans la livraison des ENO.
A ce jour, seul 5 ENO sur 45 ont été livrés. Etant donné que nos examens sont faits sur table, l’UVS se trouve dans l’impossibilité d’organiser les évaluations dans les délais requis, et la conséquence en est tout simplement l’allongement excessif et anormal de l’année académique », explique le SAES.
Toutefois, il soutient que « l’UVS constitue désormais un joyau national » qui mérite d’être « défendu ».
Mariame Djigo
(Source : Sud Quotidien, 5 mai 2021)