La RDC explore des opportunités de financements pour ses infrastructures numériques
vendredi 14 novembre 2025
Les autorités congolaises misent sur le numérique pour le développement socio-économique national. Pourtant, près de 70 % de la population n’avait pas accès à Internet en 2023, selon les données de l’UIT.
La République démocratique du Congo (RDC) continue d’explorer de nouvelles sources de financement pour accélérer la mise en œuvre de ses projets d’infrastructures numériques. Cette semaine, José Mpanda Kabangu, ,ministre des Postes et Télécommunications, a reçu une délégation de la British International Investment (BII), venue s’informer des priorités du gouvernement congolais dans le secteur des télécommunications.
Selon Scoop RDC, Christopher Chijiutomi, directeur général et chef de la région Afrique de la BII, a indiqué que l’institution dispose d’une enveloppe globale de 8 milliards de dollars et investit environ 1 milliard par an dans des projets à fort impact socio-économique.
« Notre pays est vaste mais il n’est pas bien connecté. Il existe une fracture numérique. Nous avons 145 territoires non connectés qui appellent à des investissements, et nos portes sont ouvertes aux investisseurs privés », a déclaré le ministre. Il a précisé que la RDC ne dispose actuellement que de 4000 km de fibre optique, alors que les besoins sont estimés à 50 000 km, et de 5 150 tours télécoms pour un objectif d’au moins 30 000.
Ce rapprochement intervient après plusieurs annonces majeures : en octobre 2025, la RDC a finalisé un accord de 150 millions de dollars avec la société mauricienne United Investment LMT (UIL) pour déployer jusqu’à 80 000 km de fibre optique, installer un câble sous-marin et construire trois centres de données. En septembre, la société américaine Unity Development Fund a exprimé son intention d’investir dans le numérique congolais. En août, la Fidelity Bank du Nigeria a manifesté son intérêt pour financer le projet de satellite télécoms national. En février, un accord d’un milliard de dollars avait été signé avec la société indienne General Technologies.
Le développement des infrastructures numériques constitue l’un des quatre piliers du Plan national du numérique 2026–2030 (PNN2), lancé en octobre 2025, qui ambitionne de faire de la RDC un hub digital régional. Pour soutenir cette stratégie, le gouvernement prévoit un investissement public d’un milliard de dollars sur cinq ans, complétés par 500 millions de dollars d’appuis extérieurs déjà mobilisés auprès de partenaires internationaux.
L’infrastructure numérique est essentielle pour garantir l’accès aux services télécoms. En 2023, les réseaux 2G, 3G et 4G couvraient respectivement 75 %, 55 % et 45 % de la population congolaise. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile était de 55 %, contre 30,5 % pour l’Internet. La GSMA estime que 40 millions de Congolais n’utilisaient pas du tout l’Internet mobile cette même année.
Réduire cette fracture numérique est important dans un contexte où le numérique est perçu comme un levier de développement. L’exécutif souhaite digitaliser l’ensemble des services publics pour les rapprocher des citoyens, avec des applications prévues dans tous les secteurs de l’économie. Selon la GSMA, la poursuite de la numérisation pourrait ajouter environ 4,1 milliards de dollars à l’économie congolaise d’ici 2029.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 14 novembre 2025)
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