OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2010 > La question du dividende numérique au Sénégal (1/3)

La question du dividende numérique au Sénégal (1/3)

jeudi 11 novembre 2010

L’Etat sénégalais dispose d’un important actif immatériel de nature à lui assurer des recettes utiles à son fonctionnement, à la bonne organisation de certaines industries à la croissance économique et au bien-être social. Il en est ainsi du spectre hertzien ou spectre des fréquences radioélectriques défini comme : « les fréquences ou spectre d’ondes électromagnétiques (l’ensemble des bandes de fréquences radioélectriques) propagées naturellement dans la bande fourchette de 3 kilohertz à 300 gigahertz ... » . L’attribution de cette « ressource rare » génère pour l’Etat des rentrées non négligeables et permet le déploiement d’un nombre important de services audiovisuels et de télécommunications . Toutefois, Il ne profite pas assez de cette richesse du fait de la configuration actuelle de l’attribution des fréquences. Par ricochet, le développement de moult services audiovisuels et de télécommunications innovants s’en voit affecté.

Le manque d’optimisation de l’attribution des fréquences est dû à la subsistance de la technologie analogique utilisée pour la diffusion des services audiovisuels. En effet, ceux-ci requièrent de grosses ressources spectrales pour leur déploiement. Or, il existe une nouvelle technologie (le numérique) qui limite la consommation en ondes hertziennes tout en permettant d’assurer la même capacité de couverture que l’analogique, pour une qualité d’image et de son équivalente. Au Sénégal, il existe actuellement 6 chaines de télévisions et beaucoup de stations radios qui fonctionnent sur la base de cette technologie analogique. Un passage de ces chaînes de télévision et stations radios de la technologie analogique à celle numérique libérerait en masse des pans du spectre utiles pour la mise en place de nouveaux services. Cette masse de fréquences libérée par le passage des services audiovisuels de l’analogique au numérique constitue le « dividende numérique ». Ce concept nouveau, apparu avec le développement du numérique, est défini par la Commission Européenne comme les : « parties du spectre situées en dehors des fréquences nécessaires pour assurer les services de diffusion existants dans un environnement entièrement numérique, y compris les obligations existantes de service public » . Dans un sens large, le dividende numérique fait référence aux fréquences qui seront libérées suite au passage des services audiovisuels de l’analogique au numérique. Dans un sens étroit, il représente les fréquences qui seront libérées après « que les besoins liés à la diffusion numérique des services de télévision analogiques existants à des conditions comparables de qualité et de couverture ont été satisfaits » . Dans ce travail en l’absence d’une définition officielle du dividende numérique, l’acception étroite du terme sera retenue car elle semble plus juste. Dès lors, le dividende représentera le surplus de fréquences disponible après la transformation en services numérisées des services télévisuels et radios existants.

Les fréquences obtenues après le passage des services audiovisuels au numérique peuvent être réaffectées à plusieurs secteurs : défense nationale, météo, aéronautique, radionavigation, radiolocalisation, télévision, radio, télécommunications, etc. mais, dans cette étude, il ne sera question, en ce qui concerne la réaffectation du dividende, que des services audiovisuels et de télécommunications qui pourront se développer avec le dividende. De même, il ne sera fait état que des fréquences contenues dans les bandes VHF (very high frequency) 30 MHz à 300 MHz et UHF (ultra high frequency) 300 MHz à 3GHz qui accueillent actuellement les radios et télévisions fonctionnant en analogique.

La question du dividende numérique mérite bien une réflexion, au regard des multiples nouveaux usages qu’il rendra possibles, des retombées économiques qu’il engendrera pour l’Etat et du bien-être qu’il procurera aux particuliers. Le point central à résoudre est l’efficacité du schéma de réaffectation des fréquences. Sur les usages, le dividende permettra d’ajouter aux services radios, télévisuels et de télécommunications existants, d’autres services de même type, de qualité supérieure et en mobilité. Conséquemment, l’Etat sera en mesure d’optimiser cette ressource rare que constitue le spectre, en octroyant des autorisations supplémentaires pour exploiter les fréquences. Pour les particuliers, une bonne exploitation du dividende offrirait l’opportunité de développer de nouveaux services audiovisuels de qualité, de hauts débits de connexion dans les zones peu denses, de services de télécommunications de pointe et de nouvelles applications audiovisuels et de télécommunications en mobilité. En somme, l’examen du dividende numérique pose la problématique de l’optimisation de l’usage du spectre des fréquences radioélectriques. Mais quel doit être justement l’intérêt et le sens à donner à une politique d’obtention et d’affectation du dividende numérique au Sénégal ? Si cette interrogation se pose, c’est d’abord parce que le Sénégal a l’obligation, d’ici 2015 , d’affecter les fréquences comprises dans la bande UHF entre 790 et 862 MHz à des usages de télécommunications. Or cette bande sert déjà à des usages audiovisuels analogiques. Donc la politique d’obtention du dividende numérique est d’abord une obligation juridique.

En outre, un certain nombre d’éléments militent en faveur d’une politique d’obtention et d’affection du dividende numérique au Sénégal. Cette politique serait importante pour l’optimisation du spectre et le déploiement de nouveaux services de qualité. En effet, le numérique économise le spectre grâce à ses techniques de compression et de modulation. S’il est déployé pour tout l’audiovisuel, des « fréquences en or » rabaissant les coûts d’exploitation des réseaux (par leur capacité de propagation et de pénétration des immeubles) seront libérées. Néanmoins, des écueils se dressent face à l’initiative d’une telle politique. Il en est ainsi des obstacles juridiques (contenu et durée des autorisations déjà délivrées, retard juridique sur la question, etc.) et des obstacles techniques et socioéconomiques (inadaptation des équipements techniques actuels et coût du passage au numérique).

Toutefois, ces embûches peuvent être jugulées par l’adoption de mesures juridiques (normatives et institutionnelles) et des mesures d’accompagnement (informations techniques sur le dividende et assistance financière aux usagers et opérateurs de l’audiovisuel) pour assurer d’une part la transition de l’analogique au numérique et d’autre part l’affectation efficace du dividende obtenu suite à l’arrêt de l’analogique Cela ne sera possible que si, au préalable, des préoccupations primordiales concernant l’efficacité du schéma de réutilisation du dividende et la coordination des politiques communautaires du dividende sont résolues.

Babakar Lampsar Sall, Juriste spécialisé en TIC
Consultant à Gaïndé 2000

(Source : Juriscompanion, 11 novembre 2010)


Cliquez ici pour lire la suite

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4438/4844 Régulation des télécoms
  • 347/4844 Télécentres/Cybercentres
  • 3206/4844 Economie numérique
  • 1699/4844 Politique nationale
  • 4844/4844 Fintech
  • 519/4844 Noms de domaine
  • 1733/4844 Produits et services
  • 1554/4844 Faits divers/Contentieux
  • 750/4844 Nouveau site web
  • 4709/4844 Infrastructures
  • 1659/4844 TIC pour l’éducation
  • 190/4844 Recherche
  • 242/4844 Projet
  • 3198/4844 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1757/4844 Sonatel/Orange
  • 1611/4844 Licences de télécommunications
  • 264/4844 Sudatel/Expresso
  • 960/4844 Régulation des médias
  • 1255/4844 Applications
  • 1030/4844 Mouvements sociaux
  • 1599/4844 Données personnelles
  • 140/4844 Big Data/Données ouvertes
  • 601/4844 Mouvement consumériste
  • 360/4844 Médias
  • 654/4844 Appels internationaux entrants
  • 1646/4844 Formation
  • 99/4844 Logiciel libre
  • 1940/4844 Politiques africaines
  • 959/4844 Fiscalité
  • 179/4844 Art et culture
  • 605/4844 Genre
  • 1591/4844 Point de vue
  • 1016/4844 Commerce électronique
  • 1513/4844 Manifestation
  • 312/4844 Presse en ligne
  • 124/4844 Piratage
  • 204/4844 Téléservices
  • 935/4844 Biométrie/Identité numérique
  • 318/4844 Environnement/Santé
  • 328/4844 Législation/Réglementation
  • 356/4844 Gouvernance
  • 1809/4844 Portrait/Entretien
  • 149/4844 Radio
  • 726/4844 TIC pour la santé
  • 268/4844 Propriété intellectuelle
  • 61/4844 Langues/Localisation
  • 1040/4844 Médias/Réseaux sociaux
  • 2062/4844 Téléphonie
  • 202/4844 Désengagement de l’Etat
  • 1014/4844 Internet
  • 114/4844 Collectivités locales
  • 406/4844 Dédouanement électronique
  • 1054/4844 Usages et comportements
  • 1036/4844 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 568/4844 Audiovisuel
  • 3083/4844 Transformation digitale
  • 404/4844 Affaire Global Voice
  • 171/4844 Géomatique/Géolocalisation
  • 377/4844 Service universel
  • 662/4844 Sentel/Tigo
  • 174/4844 Vie politique
  • 1542/4844 Distinction/Nomination
  • 34/4844 Handicapés
  • 712/4844 Enseignement à distance
  • 727/4844 Contenus numériques
  • 602/4844 Gestion de l’ARTP
  • 180/4844 Radios communautaires
  • 1794/4844 Qualité de service
  • 428/4844 Privatisation/Libéralisation
  • 133/4844 SMSI
  • 471/4844 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2696/4844 Innovation/Entreprenariat
  • 1323/4844 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 69/4844 Internet des objets
  • 171/4844 Free Sénégal
  • 580/4844 Intelligence artificielle
  • 206/4844 Editorial
  • 45/4844 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous