La Namibie veut booster son débit Internet pour soutenir la transformation numérique
vendredi 23 mai 2025
Les autorités namibiennes veulent renforcer la connectivité pour accompagner leur transformation numérique. En mars, elles avaient déjà lancé un fonds destiné à étendre la couverture télécom dans tout le pays.
La Namibie envisage d’augmenter le débit Internet minimum, actuellement de 2 mégabits par seconde (Mbps), à 25 Mbps en téléchargement et 3 Mbps en téléversement. La mesure, recommandée par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), pourrait permettre de soutenir la transformation numérique du pays.
« Dans ce paysage numérique en constante évolution, une connectivité Internet fiable et à haut débit n’est plus un luxe - elle est devenue la base essentielle de l’information et du divertissement, de l’éducation, des soins de santé, de l’innovation, du commerce, de la gouvernance et de pratiquement tous les aspects de la vie moderne », a déclaré Audrin Mathe (photo), directeur exécutif du ministère des TIC, le mercredi 21 mai. C’était lors d’une réunion des parties prenantes du secteur afin de discuter des modalités de mise en œuvre de la directive.
Pour atteindre les vitesses ciblées, le gouvernement namibien mise sur des technologies de dernière génération comme la 4G, la 5G, la Wi-Fi 6, la fibre optique et la technologie satellitaire. M. Mathe a déclaré que les anciennes technologies telles que la 2G, la 3G et le WiMAX affichent des limites techniques et géographiques, entre autres défis.
Cette initiative reflète la volonté du gouvernement namibien d’exploiter le numérique pour stimuler la croissance économique, favoriser l’inclusion sociale et accélérer le développement du pays. Un accès à haut débit est essentiel, notamment pour les services de santé connectés, qui requièrent une connexion stable et rapide. Il en va de même pour les usages domestiques tels que les maisons intelligentes, les jeux en ligne ou encore le streaming, qui reposent tous sur une infrastructure Internet performante.
Toutefois, les discussions entre les parties prenantes ne font que commencer, et aucun calendrier de mise en œuvre n’a encore été défini. Pour le moment, les réseaux haut débit restent loin d’être généralisés. D’après l’Autorité de régulation des communications de Namibie (CRAN), environ 360 000 Namibiens, soit près de 12 % de la population, n’étaient pas couverts par la 4G en février 2024. La 5G, de son côté, n’a pas encore été lancée commercialement dans le pays. L’adoption de ces technologies dépend aussi de la disponibilité d’appareils compatibles, un obstacle qui freine leur démocratisation.
Bien que le gouvernement ait exprimé son intérêt pour les solutions satellitaires, aucun partenariat concret n’a encore été annoncé. Starlink, l’un des fournisseurs d’accès Internet par satellite les plus en vogue sur le continent, prévoit de lancer ses services en Namibie cette année, sous réserve d’obtenir les autorisations nécessaires. Pour l’instant, le service y reste interdit. Ailleurs sur le continent, le coût mensuel du service ainsi que l’achat des équipements sont présentés comme des freins à l’adoption.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 23 mai 2025)