La mutualisation est une opportunité de création d’emplois, affirme la direction générale
vendredi 20 décembre 2013
Accusée par le syndicat des travailleurs de la Sonatel de vouloir externaliser la supervision de son réseau, avec un risque d’occasionner des pertes d’emploi, la direction générale de l’entreprise de télécommunications rassure. Elle déclare que le projet de mutualisation pourrait générer une centaine d’emplois d’ingénieurs et techniciens au Sénégal.
Balayant les accusations du Syndicat des travailleurs (Syts), la direction générale de la Sonatel assure que la « mutualisation » de l’activité de supervision du réseau de la compagnie est une grande opportunité de création d’emplois pour le Sénégal et non une cause de suppression de postes. Selon un communiqué de l’entreprise, le projet pourrait générer une centaine d’emplois d’ingénieurs et techniciens au Sénégal. La Sonatel préfère le terme « mutualisation » à « externalisation » utilisé par le Syts. Par ailleurs, précise le document, le directeur général de l’entreprise de télécommunications a toujours précisé qu’aucun licenciement n’est envisagé. « De plus, il ne saurait en être autrement puisqu’actuellement, une demande de départs volontaires en préretraites d’au moins 100 salariés n’est toujours pas satisfaite, en attente d’un accord de la direction générale », ajoute le communiqué.
Ce projet de mutualisation, précise le document, concerne neuf filiales de Orange en Afrique (Centrafrique, Mali, Cameroun, Niger, Côte d’Ivoire, Rd Congo, Guinée, Guinée-Bissau et Sénégal). L’entreprise explique son option : « Compte tenu de son expérience dans ce domaine (supervision câbles sous-marins), Sonatel s’est portée candidate pour héberger, au Sénégal, cette nouvelle entité. Ce projet de mutualisation est structurant pour tous les opérateurs qui veulent maintenir leur compétitivité en faisant des économies d’échelle et en s’adaptant ainsi aux changements de leur environnement afin de continuer à proposer des baisses de tarifs à leurs clients ». La Sonatel rassure que la mutualisation offrira des opportunités de carrières aux salariés qui souhaiteraient l’intégrer volontairement.
Alors que les syndicalistes l’invitent à régulariser la situation de 150 travailleurs intérimaires, l’entreprise répond que depuis deux ans, ce personnel est progressivement transféré vers des entreprises locales plus spécialisées telles que les centres d’appels installés au Sénégal. Elle précise que cette dynamique se poursuivra en 2014 et se prévaut d’une politique de l’emploi basée sur la « transparence » et la « rigueur ».
« Aucun risque sur la souveraineté et les données de l’Etat »
La Sonatel réfute tout risque de perte de souveraineté pour l’Etat que pourrait occasionner le projet de mutualisation de son réseau. La compagnie assure aussi que l’Etat ne court aucun risque relatif à la protection de ses données personnelles et fait savoir que tous les équipements utilisés restent propriété de Sonatel. Selon l’entreprise de télécommunications, « aucune donnée n’est transmise à des tiers au Sénégal encore moins à l’étranger ». « Sonatel est une entreprise citoyenne dont l’Etat reste le deuxième actionnaire aux côtés du Groupe Orange. Elle n’a jamais enfreint la loi, ni au Sénégal ni dans aucun des pays de présence », ajoute le communiqué. Le Syts estime qu’une « externalisation » de l’activité de supervision du réseau de l’entreprise pourrait entraîner « la perte de souveraineté de l’Etat sur l’exploitation des réseaux de Sonatel, en plus des risques sur la protection des données personnelles et celles, très sensibles, de l’Etat ».
Malick Ciss
(Source : Le Soleil, 20 décembre 2013)