La Guinée et la Sierra Leone actent l’exploitation croisée de leurs réseaux fibre optique
lundi 16 juin 2025
Les autorités guinéennes et sierra-léonaises ont multiplié les rencontres depuis l’année dernière afin de finaliser des projets de connectivité. Les récentes signatures d’accord entre les deux pays marquent une avancée concrète vers l’interconnexion régionale des infrastructures numériques.
La Société de Gestion du Backbone Guinéen (SOGEB) et l’opérateur sierra-léonais de fibre optique Leoncom ont signé, jeudi 12 juin, à Conakry, un accord de commercialisation croisée de leurs capacités internationales en fibre optique. L’initiative vise à renforcer l’interconnexion numérique entre les deux pays voisins d’Afrique de l’Ouest.
Concrètement, cet accord prévoit l’accès réciproque aux réseaux nationaux de fibre optique des deux opérateurs, via le point d’échange transfrontalier de Pamelap, situé à la frontière entre la Guinée et la Sierra Leone. Il s’agit d’un mécanisme de mutualisation des ressources permettant à chaque partie de bénéficier des capacités internationales de l’autre, tout en optimisant l’usage de leurs infrastructures respectives. L’objectif est de garantir une connectivité haut débit plus stable, moins coûteuse et plus compétitive pour les opérateurs télécoms, les entreprises et les administrations.
Cet accord s’inscrit dans la continuité de la convention d’interconnexion bilatérale signée le 22 novembre 2024 entre les deux États et leurs ministères de tutelle. Cette coopération technique et commerciale répond aux ambitions d’intégration numérique promues au niveau régional par la CEDEAO, dans un contexte où les infrastructures télécoms restent inégalement développées. Selon les chiffres de Datareportal, en Guinée, la pénétration d’Internet atteignait 26,5 % début 2025 (3,96 millions d’utilisateurs), tandis qu’elle plafonnait à 20,7 % (1,80 million d’utilisateurs) en Sierra Leone.
En facilitant l’échange de trafic au niveau transfrontalier, le partenariat entre la SOGEB et Leoncom devrait améliorer la redondance des réseaux, limiter les interruptions de service et élargir l’offre de bande passante disponible. À terme, cette interconnexion devrait réduire les coûts de connectivité, stimuler les usages numériques et favoriser l’émergence de nouveaux services dans les secteurs de l’e-gouvernement, de l’éducation et de la santé.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 16 juin 2025)