OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2025 > La Construction au Sénégal face aux défis du Numérique et de l’IA

La Construction au Sénégal face aux défis du Numérique et de l’IA

mardi 4 mars 2025

Point de vue

Ayant assisté au lancement de la Stratégie Numérique du Sénégal, présidée par Son Excellence Bassirou Diomaye FAYE le 24 février 2025 au CICAD, j’ai suivi avec intérêt les présentations et la feuille de route publiée par le Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.

Cette initiative, alignée dans la Vision Sénégal 2050, souligne le rôle clé du numérique et de l’Intelligence Artificielle dans la transformation des secteurs stratégiques. En tant que professionnel du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP), je souhaite mettre en lumière les opportunités qu’elles offrent pour moderniser la construction et l’aménagement urbain, véritables leviers d’une urbanisation durable, résiliente et efficiente.

La construction au Sénégal est confrontée à de nombreux défis liés à une urbanisation rapide et souvent désordonnée. La croissance démographique exerce une pression considérable sur les infrastructures urbaines, aggravant plusieurs problématiques majeures :

– Construction anarchique : environ 60 % des logements à Dakar sont construits sans permis, selon l’Agence Nationale de l’Urbanisme, augmentant les risques pour la sécurité et la durabilité des bâtiments.

– Absence de lotissement conforme et de plan d’urbanisme directeur : l’aménagement informel des quartiers complique la gestion des infrastructures essentielles et l’absence de stratégie claire entraîne des incohérences dans l’aménagement du territoire.

– Assainissement insuffisant : l’absence d’infrastructures adéquates favorise des problèmes de salubrité et d’inondations récurrentes, qui touchent près de 300 000 habitants chaque année.

– Bradage foncier non contrôlé : la vente non réglementée du foncier favorise les constructions désorganisées. La spéculation entraine une flambée des prix, avec une augmentation de 15 % des loyers en cinq ans.

– Hausse des coûts de construction : en 2024, le coût de construction des logements neufs a augmenté́ de 0,6 %, aggravant la crise du logement.

Face à ces défis, il est urgent de réaliser un état des lieux précis afin de prendre les mesures nécessaires pour améliorer la situation. Cette démarche doit être prioritaire dans la capitale Dakar et sa banlieue, mais aussi dans les autres grandes villes du pays, avant que la situation ne devienne irréversible.

L’apport du Numérique et de l’IA dans les phases de construction

À l’ère du numérique et de l’Intelligence Artificielle (IA), les outils technologiques offrent des moyens sans précédent pour dresser un état des lieux précis et anticiper les défis de l’urbanisation. Grâce à ces avancées, il est désormais possible d’évaluer, d’optimiser et de transformer les espaces urbains avec une efficacité accrue.

La première étape de cette révolution repose sur une collecte rigoureuse des données essentielles : l’analyse géotechnique permet d’étudier la nature du sous-sol afin d’assurer la stabilité des constructions, tandis que la cartographie détaillée donne une vision précise du territoire grâce à des relevés topographiques avancés. En parallèle, un inventaire des infrastructures existantes permet de localiser et d’évaluer l’état des bâtiments en place, facilitant ainsi l’identification des corrections urgentes et la définition des priorités d’intervention.

Des outils numériques au service de la ville intelligente

L’essor des nouvelles technologies a profondément transformé la manière dont les territoires sont analysés et aménagés. Grâce aux relevés GPS, les infrastructures peuvent être précisément localisées et référencées, tandis que les drones offrent une vision aérienne inédite et permettent de générer des modélisations 3D des espaces urbains. Les lasers, quant à eux, jouent un rôle clé dans les études topographiques en fournissant des mesures d’une extrême précision, essentielles pour optimiser la planification des projets. Enfin, les capteurs intelligents assurent une surveillance en temps réel des infrastructures, détectant la moindre anomalie et anticipant d’éventuels risques structurels.

L’Intelligence Artificielle, un allié stratégique

Une fois les données collectées, l’IA se charge de les analyser et d’en extraire des enseignements cruciaux. Elle permet notamment d’identifier les zones à risque et d’établir des priorités d’intervention, tout en anticipant les évolutions urbaines afin de mieux répondre aux besoins futurs. Grâce à ses capacités de traitement avancées, elle optimise également les plans d’aménagement en intégrant les contraintes environnementales et sociales, facilitant ainsi la mise en place de stratégies de développement claires et cohérentes.

Partie 2 : Intégration du Numérique et de l’IA dans les projets d’infrastructures

Le Sénégal bénéficie d’atouts naturels considérables (sous-sol riche, climat favorable, littoral étendu) qui facilitent le développement des infrastructures. L’utilisation des outils numériques est essentielle dans toutes les phases des projets :

1. Phase de planification et d’étude

– Systèmes d’Information Géographique (SIG) pour l’analyse du terrain et de l’environnement.

– Modélisation et simulations 3D pour évaluer les risques et coûts.

– Drones et capteurs intelligents pour l’évaluation des sites.

– Big Data pour anticiper la demande en infrastructures.

2. Phase de conception

– BIM (Building Information Modeling) pour des modèles numériques précis.

– Optimisation énergétique grâce à l’IA.

– Applications collaboratives pour fluidifier la coordination des équipes.

3. Phase de passation des marchés

– Plateformes numériques pour gérer les appels d’offres.

– Blockchain pour garantir la transparence des contrats.

– IA et logistique intelligente pour optimiser l’approvisionnement en matériaux.

4. Phase d’exécution des travaux

– Capteurs IoT pour le suivi en temps réel des chantiers.

– Drones et scanners laser pour vérifier la conformité des travaux.

– Robots de construction pour améliorer la rapidité et la précision.

5. Phase de réception et mise en service

– Inspection numérique via IA et capteurs.

– Réalité augmentée pour la formation des utilisateurs.

– Dématérialisation des documents pour simplifier la gestion des garanties.

6. Phase d’exploitation et de maintenance

– Surveillance en temps réel via les systèmes IoT.

– Maintenance prédictive basée sur l’IA.

– Optimisation de la gestion des infrastructures pour prolonger leur durée de vie.

Conclusion

Au-delà des gains en efficacité et en performance, la digitalisation du secteur permettra également d’assainir l’écosystème des BTP en apportant plus de rigueur et de transparence. Elle facilitera notamment :

– La distinction entre professionnels qualifiés et affairistes, en répertoriant les acteurs agréés (bureaux d’ingénierie, cabinets d’architectes, bureaux d’études et de contrôle, laboratoires…).

– La digitalisation et la transparence des transactions, garantissant une meilleure traçabilité des marchés.

– Un suivi rigoureux des opérations financières, notamment en matière de TVA et d’impôts.

– Une lutte plus efficace contre la corruption et le blanchiment de capitaux, rendant le secteur plus sain et attractif pour les investisseurs.

Dans cette dynamique, les agences nationales en charge des projets d’infrastructures, les maîtres d’ouvrage de l’État ainsi que les Directions de l’Urbanisme devront jouer un rôle central dans la mise en œuvre de ce New Deal Technologique appliqué à la Construction et à l’Aménagement Urbain. En s’appuyant sur le numérique et l’IA, le Sénégal a l’opportunité d’opérer une transformation profonde de son paysage urbain, en conciliant modernisation, durabilité et gouvernance exemplaire.

Pour moderniser le secteur de la construction au Sénégal et favoriser l’adoption des technologies numériques, plusieurs solutions doivent être mises en place :

– Renforcer la gouvernance et le cadre réglementaire en rendant obligatoire l’usage du BIM pour les constructions de plus de cinq étages dans les projets publics et privés. Mettre en place un label “Sénégal Bâtiments Intelligents” afin de certifier les bâtiments smart et éco-responsables tels que le SmartScore.

– Encourager l’innovation par des incitations fiscales pour les promoteurs adoptant des matériaux écologiques et des solutions numériques.

– Développer la formation et l’accompagnement des acteurs en intégrant l’apprentissage des logiciels BIM dans les cursus des architectes et ingénieurs.

– Créer des plateformes d’e-learning spécialisées pour renforcer les compétences dans le BTP numérique. Mettre en place des subventions permettant aux PME du bâtiment d’adopter des technologies intelligentes dans leurs projets.

– Favoriser le financement et les partenariats en instaurant un fonds d’innovation pour le BTP, soutenu par l’État et les banques locales.

– Lancer des projets pilotes à Dakar et dans les pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose, grâce à des partenariats public-privé.

– Encourager la collaboration avec les startups sénégalaises pour développer des applications dédiées aux chantiers connectés, contribuant ainsi à la modernisation du secteur.

L’intégration du numérique et de l’Intelligence Artificielle dans le secteur de la construction au Sénégal constitue un levier stratégique face aux défis d’une urbanisation croissante. En exploitant ces technologies, le pays pourra optimiser l’utilisation de ses ressources, réduire les coûts et accélérer le développement de ses infrastructures tout en garantissant une meilleure qualité d’exécution. L’urgence est réelle, et l’innovation représente la clé pour bâtir des villes plus résilientes, durables et adaptées aux enjeux du XXIe siècle.

Alioune DRAME,
Ingénieur en Génie Civil, Titulaire d’un Master en Techniques Nouvelles de Construction et de Réhabilitation des Bâtiments

(Source : Le Soleil, 4 mars 2025)

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2065/2204 Régulation des télécoms
  • 173/2204 Télécentres/Cybercentres
  • 1539/2204 Economie numérique
  • 790/2204 Politique nationale
  • 2204/2204 Fintech
  • 256/2204 Noms de domaine
  • 813/2204 Produits et services
  • 694/2204 Faits divers/Contentieux
  • 361/2204 Nouveau site web
  • 2168/2204 Infrastructures
  • 804/2204 TIC pour l’éducation
  • 91/2204 Recherche
  • 121/2204 Projet
  • 1374/2204 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 867/2204 Sonatel/Orange
  • 773/2204 Licences de télécommunications
  • 132/2204 Sudatel/Expresso
  • 471/2204 Régulation des médias
  • 599/2204 Applications
  • 497/2204 Mouvements sociaux
  • 758/2204 Données personnelles
  • 60/2204 Big Data/Données ouvertes
  • 298/2204 Mouvement consumériste
  • 179/2204 Médias
  • 321/2204 Appels internationaux entrants
  • 702/2204 Formation
  • 51/2204 Logiciel libre
  • 838/2204 Politiques africaines
  • 409/2204 Fiscalité
  • 87/2204 Art et culture
  • 285/2204 Genre
  • 700/2204 Point de vue
  • 480/2204 Commerce électronique
  • 703/2204 Manifestation
  • 156/2204 Presse en ligne
  • 62/2204 Piratage
  • 103/2204 Téléservices
  • 416/2204 Biométrie/Identité numérique
  • 152/2204 Environnement/Santé
  • 155/2204 Législation/Réglementation
  • 167/2204 Gouvernance
  • 831/2204 Portrait/Entretien
  • 72/2204 Radio
  • 337/2204 TIC pour la santé
  • 132/2204 Propriété intellectuelle
  • 29/2204 Langues/Localisation
  • 514/2204 Médias/Réseaux sociaux
  • 916/2204 Téléphonie
  • 99/2204 Désengagement de l’Etat
  • 498/2204 Internet
  • 58/2204 Collectivités locales
  • 188/2204 Dédouanement électronique
  • 499/2204 Usages et comportements
  • 509/2204 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 276/2204 Audiovisuel
  • 1354/2204 Transformation digitale
  • 191/2204 Affaire Global Voice
  • 75/2204 Géomatique/Géolocalisation
  • 208/2204 Service universel
  • 332/2204 Sentel/Tigo
  • 88/2204 Vie politique
  • 726/2204 Distinction/Nomination
  • 17/2204 Handicapés
  • 336/2204 Enseignement à distance
  • 319/2204 Contenus numériques
  • 298/2204 Gestion de l’ARTP
  • 89/2204 Radios communautaires
  • 801/2204 Qualité de service
  • 212/2204 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2204 SMSI
  • 223/2204 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1268/2204 Innovation/Entreprenariat
  • 654/2204 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2204 Internet des objets
  • 85/2204 Free Sénégal
  • 178/2204 Intelligence artificielle
  • 98/2204 Editorial
  • 8/2204 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous