La Centrafrique octroie une licence d’exploitation au brésilien SOS Telecom
vendredi 18 avril 2025
En 2024, la Centrafrique a accédé à l’Internet haut débit après sa connexion à un réseau de câbles la reliant au Congo et au Cameroun. Les autorités recourent à un partenariat public-privé pour étendre ce réseau à l’intérieur du pays.
Les autorités centrafricaines ont attribué le mercredi 16 avril une licence d’exploitation à la société brésilienne SOS Télécom, lors d’une cérémonie officielle présidée par le ministre de l’Économie numérique, des Postes et Télécommunications Justin Gourna Zacko, en présence du PDG de l’entreprise, Kertoumar Djargue.
« D’ici la fin d’année, l’objectif est d’atteindre 60 à 70% de couverture géographique en infrastructures de télécommunications, et d’amener également la fibre optique dans l’arrière-pays puisque le président de la République, chef de l’État, professeur Faustin Archange Touadera, dans sa profession de foi, veut retourner le handicap d’enclavement de notre pays en une opportunité en le désenclavant numériquement » a indiqué le ministère.
L’initiative s’inscrit dans une dynamique régionale impliquant également le Tchad, autre pays enclavé, avec lequel des synergies sont envisagées. En septembre 2024, le pays s’est connecté à la fibre optique grâce à un réseau de 900 km de câbles le reliant au Congo et au Cameroun. Le financement a été pourvu par la Banque africaine de développement et l’Union européenne, à hauteur de 33 millions d’euros.
En ce qui concerne les infrastructures d’Internet mobile en République centrafricaine, les couvertures des technologies 2G et 3G sont de 59,6% chacune selon la plateforme DataHub de l’Union internationale des télécommunications (UIT). La 4G est à 0,3% et la 5G n’est pas encore déployée dans le pays. Notons qu’au début de l’année 2025, 839 000 personnes utilisaient l’Internet en Centrafrique, soit un taux de pénétration de 15,5% selon DataReportal.
La réussite de ce projet dépendra de la capacité de l’opérateur à concrétiser ses engagements en termes d’investissement et de déploiement. Si les objectifs sont atteints, la Centrafrique pourrait faire un bond significatif en matière d’accès à l’Internet, tout en stimulant l’innovation, l’entrepreneuriat et l’accès à l’information dans les zones jusque-là déconnectées.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 18 avril 2025)