La Centrafrique multiplie les efforts pour numériser son système sanitaire
lundi 26 mai 2025
Diverses initiatives ont été mises en œuvre ces dernières années en République centrafricaine pour introduire des solutions numériques dans le suivi sanitaire. Les autorités se rapprochent de partenaires stratégiques pour atteindre leurs objectifs.
En République centrafricaine, des discussions sont en cours entre les autorités sanitaires et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) autour du financement d’un projet de numérisation du secteur. Si rien n’est encore acté, ce dialogue fait écho à une série d’initiatives qui ont déjà esquissé des pistes numériques dans le domaine de la santé.
Confronté à un manque de personnel, de moyens logistiques et d’infrastructures, le système de santé centrafricain peine en effet à répondre aux besoins de la population. En 2021, le pays ne comptait que 0,02 médecin pour 1000 habitants selon la Banque mondiale. Dans ce contexte, le numérique apparaît comme un levier pour pallier certaines failles structurelles et améliorer des aspects comme la remontée de l’information, la prise de décision rapide, la traçabilité des patients ou encore l’optimisation des ressources.
À cela s’ajoute la volonté d’aligner le pays sur les normes internationales de santé numérique, promues par l’OMS et ses différents partenaires. En février 2024, le gouvernement canadien a remis par l’intermédiaire du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), 40 ordinateurs aux autorités sanitaires centrafricaines pour faciliter la gestion des stocks de vaccins et de médicaments au niveau central, régional et dans les districts.
Ces kits vont également contribuer au renforcement de la collecte et du traitement des données relatives à la santé. Par ailleurs, le numérique est déjà utilisé dans des campagnes de sensibilisation, notamment sur les maladies sexuellement transmissibles et pour inciter les populations à consulter les structures sanitaires.
Si les discussions en cours aboutissent, la Centrafrique pourrait bénéficier d’un appui structurant pour bâtir un système de santé numérique à l’échelle nationale. Cela impliquerait la formation d’agents de santé, le déploiement d’outils technologiques adaptés et l’amélioration de la connectivité, encore limitée. Le taux de pénétration d’Internet était de 15,5% début 2025, selon DataReportal.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 26 mai 2025)