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Accueil > Ressources > Points de vue > 2025 > La 5G au Sénégal : entre promesses et réalité, les réseaux restent en mode (…)

La 5G au Sénégal : entre promesses et réalité, les réseaux restent en mode silence et les consommateurs en pure perte de signal

mercredi 24 septembre 2025

Point de vue

Présentée comme l’emblème d’une révolution numérique, la 5G est censée offrir des débits fulgurants, des latences quasi nulles et une connectivité inédite.

Au Sénégal, la commercialisation spectaculaire de la 5G, entamée en mars 2023, a déclenché un immense espoir et galvanisé l’enthousiasme d’un public avide de modernité.

Le marketing a été déployé à grande échelle pour faire croire à un véritable saut technologique. Pourtant, sur le terrain, la réalité est bien plus contrastée : les réseaux 5G restent étrangement silencieux et les consommateurs peinent à capter un signal digne de ce nom au point de douter de la véracité des promesses faites.

Dans ce contexte, le besoin de transparence et de contrôle rigoureux devient une exigence. Les consommateurs aspirent à des garanties tangibles sur la qualité des services offerts et sur le respect des normes établies. Car, au-delà des effets d’annonce, la 5G ne saurait se réduire à un simple argument marketing. Elle représente une étape charnière dans la transition vers une société pleinement connectée, porteuse de la promesse de débits inégalés, de latences quasi nulles et d’un rapport radicalement nouveau à la donnée, au service et à la vitesse.

De surcoit, le déploiement de cette technologie exige une planification méticuleuse, compte tenu de ses défis techniques et de ses impératifs de performance.

Chaque subtilité de cette avancée doit être soigneusement considérée, car son implantation se fait progressivement, dans un équilibre délicat entre innovation et contraintes d’infrastructure.

C’est pourquoi l’Autorité de régulation des télécommunications (ARTP) doit réaliser des audits réguliers, indépendants et publics afin de garantir que le déploiement de la 5G repose sur une infrastructure réelle, conforme et accessible et non sur un simulacre technique.

À cette condition seulement, en alliant innovation et transparence, la 5G pourra devenir un véritable moteur de confiance et de développement, plutôt qu’une source de désillusion.

Le retrait récent des licences de YAS et Expression pour non-respect de leurs obligations contractuelles constitue un signal fort. Il prouve que le Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN) assume pleinement son rôle de garant des droits des consommateurs et de l’application des cahiers des charges. Cette décision mérite d’être saluée car elle rappelle que les engagements des opérateurs ne sont pas facultatifs mais obligatoires.

À la lumière de ce constat, une question s’impose : la licence d’Orange ne devrait-elle pas, elle aussi, être réévaluée ? L’opérateur revendique aujourd’hui une 5G dite NSA (Non-Standalone) mais il ne s’agit en réalité que d’une 4G++ améliorée, bien loin de l’expérience complète qu’offre une véritable 5G, même si l’architecture NSA s’appuie effectivement sur les infrastructures existantes pour améliorer la connectivité.

Le véritable problème réside dans l’absence d’antennes 5G NR en nombre suffisant, notamment dans les bandes hautes comme celle des 3,5 GHz. Or, une couverture de qualité nécessite une densification du réseau avec l’installation d’antennes tous les 200 à 300 m en zone urbaine. La 5G NSA, bien qu’hybride, exige au minimum un cœur de réseau 4G (EPC) correctement dimensionné et une infrastructure dense.

Comparativement, la 4G offre un débit théorique de 1 Gbit/s par cellule, partagé entre les utilisateurs, soit environ 30 Mbit/s par personne. La 5G NSA ou SA, elle, promet des vitesses jusqu’à 100 fois supérieures, une latence divisée par dix et la capacité d’accueillir cent fois plus d’appareils connectés simultanément.

Autre atout : sa consommation énergétique est estimée à 90 % inférieure à celle de la 4G, ce qui la rend bien plus efficace.

La 5G est d’ailleurs souvent comparée à de la fibre optique sans fil tant elle représente un saut qualitatif. Son débit théorique atteint 1 Tbit/s par km² même si ce chiffre varie selon la densité de population et la congestion du réseau. En moyenne, elle permet environ 100 Mbit/s par utilisateur, un chiffre qui peut néanmoins fluctuer selon l’état de la couverture.

Quel que soit le type de 5G choisi, plusieurs prérequis sont incontournables.
• D’abord, l’attribution d’un spectre de fréquences adapté : la bande des 3,5 GHz (3,4 – 3,8 GHz), cœur de la 5G, est essentielle pour garantir de hauts débits et une faible latence avec une portée de 400 m en zone urbaine et 1,2 km en zone rurale.
• Ensuite, l’usage de la bande des 700 MHz (694 – 790 MHz), qui offre une couverture beaucoup plus large : jusqu’à 2 km en ville et 8 km en campagne. Cette bande est toutefois moins performante en termes de débit, d’où la nécessité de combiner ces deux tranches. Pour la 5G NSA, il est recommandé de déployer environ 70 % d’antennes en basse fréquence et 30 % en moyenne fréquence ; pour la 5G SA, ce ratio passe à 80 % / 20 %.
• Enfin, pour absorber l’explosion du trafic de données, les opérateurs doivent investir dans la bande des 26 GHz (24,25 – 27,5 GHz) qui offre un spectre très large et des débits comparables à ceux de la fibre optique mais avec une portée très limitée (150 m) nécessitant un maillage extrêmement dense.

Cela implique que les opérateurs doivent moderniser leur cœur de réseau, mettre à niveau leurs antennes 4G et déployer de nouvelles antennes spécifiques à la 5G.

Or, aujourd’hui, il est préoccupant de constater l’absence visible d’antennes dans les bandes des 3,5 GHz et 26 GHz dans les villes et sur les toits des bâtiments. Ces antennes sont pourtant indispensables pour assurer une couverture réelle et performante, qu’il s’agisse de la 5G NSA ou SA.

Ces manquements soulèvent donc des inquiétudes légitimes sur la qualité, la fiabilité et même la sincérité du déploiement de la 5G au Sénégal, en particulier dans les zones urbaines.

Le MCTN doit exiger le retrait de toute mention «  5G  » tant que le service n’est pas pleinement opérationnel, tant sur le plan technique que commercial. L’ARTP doit, de son côté, veiller rigoureusement au respect strict des normes. Faute de vigilance, nous risquons de nous retrouver avec un plat fade de 4G++ améliorée, alors que nous attendons un véritable festin numérique de 5G pleinement garni.

Elhadji Wack Ndiaye, Acteur du Numérique

(Source. : Le Techobservateur, 24 septembre 2025)

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