L’Algérie décroche un contrat pour fournir 2 millions de TPE au Nigeria
mardi 9 septembre 2025
Avec une population de plus de 200 millions d’habitants et un marché du paiement électronique en pleine expansion, le Nigeria attire de nouveaux partenariats industriels. L’Algérie entend saisir cette dynamique pour s’affirmer comme fournisseur technologique africain.
La société algérienne INATEL, filiale de l’Entreprise nationale des télécommunications (ENTC), a signé, le dimanche 7 septembre, en marge de la 4ᵉ Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), un partenariat avec l’entreprise chinoise Morefun Electronic Technology. Cet accord, d’une valeur de 300 millions de dollars, porte sur la production et l’exportation de deux millions de terminaux de paiement électronique (TPE) destinés au Nigeria.
Selon le ministre algérien de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, ce volume pourrait rapidement doubler l’année prochaine pour atteindre cinq millions d’unités, avec un niveau d’exportation encore plus élevé. « Nous sommes fiers d’avoir une ressource algérienne compétente, capable de relever tous les défis et de proposer des produits concurrentiels », a-t-il déclaré.
Le projet combine les capacités industrielles d’INATEL et l’expertise technologique de Morefun. L’objectif est de moderniser les services financiers au Nigeria, où 5,9 millions de terminaux TPE sont actifs sur 8,36 millions enregistrés début 2025. Les transactions via ces terminaux ont atteint 10 510 milliards de nairas (7 milliards USD) au premier trimestre 2025, soit une hausse de plus de 300 % en un an, après un total annuel de 79,5 trillions de nairas en 2024.
La signature s’inscrit dans une dynamique plus large portée par l’IATF 2025, organisé par Afreximbank, l’Union africaine et la ZLECAf (Zone de Libre-Échange Continentale Africaine). L’événement ambitionne de générer plus de 48 milliards de dollars de contrats et d’investissements, et offre une vitrine stratégique pour les acteurs technologiques africains, comme l’Algérie.
Pour l’Algérie, cet accord illustre la volonté de diversifier ses exportations au-delà des hydrocarbures et d’affirmer sa capacité industrielle et technologique sur les marchés africains. Pour le Nigeria, il représente une opportunité de renforcer l’accès aux solutions de paiement numérique, dans un contexte où l’adoption des TPE connaît une croissance soutenue, encouragée par les politiques de bancarisation et les mesures incitatives de la Banque centrale. À l’échelle continentale, le partenariat s’inscrit pleinement dans les objectifs de la ZLECAf et dans le développement d’un commerce intra-africain soutenu par des produits « made in Africa ».
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 9 septembre 2025)