Kenya : vers l’établissement d’une Agence de cybersécurité pour la protection des données
mercredi 31 décembre 2025
La transformation numérique s’accélère en Afrique et est considérée comme un levier de développement socio-économique. Toutefois, l’UIT souligne que les pays doivent renforcer leur cybersécurité pour exploiter pleinement le potentiel des TIC.
Le gouvernement kényan envisage de créer une Agence nationale de cybersécurité (NCSA) afin de renforcer la capacité du pays à répondre aux menaces numériques et à compléter les institutions existantes. Cette initiative a été annoncée par John Tanu, ministre des TIC et de l’Économie numérique, lors d’un récent événement, selon la presse locale.
« La cybersécurité est un domaine très important. Ce n’est pas un problème qui concerne uniquement le Kenya, c’est un défi mondial, et nous devons mettre en place les structures adéquates pour protéger notre espace numérique », a déclaré M. Tanui, précisant que l’agence avait déjà reçu l’approbation du Cabinet et que le projet serait présenté au Parlement après consultation du ministère de l’Intérieur.
Lors d’une précédente intervention, William Kabogo, secrétaire de cabinet de l’Information, des Communications et de l’Économie numérique, avait expliqué que la NCSA sera l’autorité centrale chargée de coordonner la cybersécurité, d’appliquer les politiques et de gérer les menaces. Elle accueillera le Centre national des opérations de cybersécurité et supervisera les unités sectorielles dans les domaines de la défense, des finances, de l’énergie, de la santé et d’autres infrastructures critiques. L’agence établira également des normes, accréditera des programmes de formation, contrôlera la conformité et harmonisera les cadres juridiques et institutionnels à l’échelle nationale.
Le cadre réglementaire actuel comprend la loi sur la protection des données (2019), qui garantit l’équité et la transparence dans le traitement des données personnelles, ainsi que la loi sur l’utilisation abusive des ordinateurs et la cybercriminalité (2018), récemment modifiée en 2025 pour renforcer les moyens d’action des forces de l’ordre face à l’évolution des cybermenaces. Le pays s’est également doté d’une stratégie nationale de cybersécurité (2022–2027), servant de plan directeur pour la coordination, la préparation et le renforcement des capacités dans tous les secteurs, et est en cours de ratification de la Convention de Budapest sur la cybercriminalité.
Pour rappel, le Kenya figure parmi les modèles à suivre selon l’Indice global de cybersécurité 2024 de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Le pays a été classé 21ᵉ au niveau mondial et 3ᵉ en Afrique et a obtenu les scores maximaux en matière de coopération, de développement des capacités et de mesures organisationnelles. Toutefois, des efforts restent nécessaires concernant le cadre réglementaire et les mesures techniques.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 31 décembre 2025)
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