Kenya : Microsoft lance le projet Gecko pour intégrer les langues locales aux systèmes d’IA
vendredi 21 novembre 2025
Les grands modèles de langage permettent de créer des outils comme les assistants virtuels et peuvent analyser de grandes quantités de données. Pour corriger les biais et assurer la diversité, Microsoft lance des projets de collecte de données dans les régions sous-représentées.
L’entreprise technologique américaine Microsoft a récemment annoncé le lancement du projet Gecko au Kenya. Cette initiative vise à combler l’un des angles morts majeurs de l’intelligence artificielle (IA) qu’est l’absence de prise en charge des langues africaines.
Présenté depuis Nairobi, le programme ambitionne de rendre l’IA plus accessible aux populations kényanes en développant des modèles capables de comprendre et de générer du langage dans des idiomes tels que le swahili, le kikuyu ou encore le dholuo.
Contrairement aux grands modèles d’IA dominants, entraînés principalement sur des langues très représentées en ligne, le projet s’appuie sur des architectures plus légères et modulables. Ces « small language models » sont conçus pour fonctionner dans des environnements où les données sont limitées et la connectivité variable. Ils doivent permettre de produire des assistants numériques réellement adaptés aux réalités linguistiques et culturelles de l’Afrique de l’Est.
« Gecko cherche à inverser cette dynamique en construisant des systèmes d’IA à partir de zéro, façonnés par les connaissances, les langues et les modalités de la majorité mondiale. Pour avoir un impact à l’échelle de la population, il faut repenser fondamentalement la manière dont l’IA est localisée, évaluée et déployée », peut-on lire dans le communiqué de Microsoft.
Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large de démocratisation de l’IA au sein de ce qu’elle appelle la « majorité mondiale », c’est-à-dire les régions sous-représentées dans les modèles actuels. En développant des outils capables de fonctionner au-delà des grandes langues globales, l’entreprise veut contribuer à réduire la fracture linguistique numérique qui pénalise l’adoption de l’IA en Afrique.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 21 novembre 2025)
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