Kenya : l’État veut céder une partie de ses parts dans Safaricom pour financer son budget
mardi 27 mai 2025
Confronté à des besoins croissants de financement, le Kenya explore de nouvelles pistes de privatisation. En cédant une partie de sa participation dans Safaricom, le gouvernement espère mobiliser des ressources à grande échelle pour soutenir son budget 2025/2026.
Le gouvernement kényan envisage de vendre une partie de sa participation dans Safaricom, le principal opérateur télécom du pays, afin de lever 149 milliards KES (1,15 milliard USD) d’ici mi-2026. Cette initiative, annoncée par le secrétaire du Cabinet pour le Trésor, John Mbadi (photo), s’inscrit dans un programme de privatisation destiné à financer le budget national sans augmenter les impôts.
« Safaricom est l’un des rares actifs publics suffisamment solides pour générer les recettes nécessaires », a déclaré John Mbadi dans une interview au journal Business Daily.
Actuellement, l’État détient 34,9 % du capital de Safaricom, après avoir cédé 25 % lors de l’introduction en bourse de 2008. Les autres actionnaires incluent Vodacom (34,9 %), Vodafone (5 %) et un flottant libre de 25 %. La cession envisagée pourrait prendre la forme d’une offre publique secondaire ou d’une vente en bloc à un investisseur stratégique. Selon les analystes, une vente de 5 à 10 % du capital pourrait générer entre 308 à 617 millions USD, en fonction du cours actuel de l’action, fixé à environ 19,90 KES.
Safaricom, coté à la Bourse de Nairobi, est reconnu pour la stabilité de ses revenus et de ses flux de trésorerie. Au cours de l’exercice 2024/2025, l’entreprise a enregistré une croissance de 3,5 % de son bénéfice d’exploitation, atteignant 94,9 milliards KES, principalement grâce à ses performances sur le marché kényan.
Cette opération s’inscrit dans un contexte où plusieurs entreprises publiques kényanes, souvent déficitaires ou mal gérées, n’offrent pas le même potentiel de valorisation que Safaricom. Le gouvernement espère ainsi attirer des investisseurs internationaux et renforcer la confiance dans l’économie kényane.
Samira Njoya
(Source : Agence Ecofin, 27 mai 2025)