Kenya : Airtel s’engage à renforcer la couverture des zones marginalisées
vendredi 18 avril 2025
Pour le déploiement de leurs réseaux, les opérateurs télécoms priorisent généralement les zones urbaines et périurbaines considérées comme plus rentables. Ce modus operandi exclut les populations des zones rurales.
L’opérateur télécoms Airtel Kenya s’est engagé à renforcer sa présence dans les zones marginalisées du pays d’ici janvier 2027. Cet engagement intervient dans le cadre d’un délai supplémentaire octroyé à l’entreprise afin de se conformer aux exigences de couverture définies dans sa licence, dont la durée a récemment été étendue.
Dans le cadre de sa licence, Airtel devait couvrir 102 sous-localités, selon l’Autorité des communications (CA). Or, à fin 2024, seulement 40 zones avaient été correctement couvertes, tandis que 29 bénéficiaient d’une couverture partielle. Dans six sous-localités, l’opérateur n’a pas pu déployer ses services en raison de préoccupations sécuritaires, laissant ainsi 25 zones entièrement dépourvues de couverture.
Le régulateur télécoms a introduit dans les licences des opérateurs une clause visant à les obliger à investir dans les zones marginalisées et négligées. « Au fil du temps, il a été constaté que les titulaires de licence s’étaient principalement concentrés sur la fourniture de services dans les zones fortement peuplées et le long des grands axes routiers, où il était facile et rapide de générer des rendements élevés », déclare la Communications Authority dans son « Compliance and Enforcement Report » pour le deuxième trimestre 2024/2025 (octobre à décembre 2024).
Au-delà de l’obligation réglementaire, l’extension dans les zones marginalisées devrait permettre à Airtel de toucher de nouveaux abonnés et de devenir plus compétitive sur le marché télécoms kényan dominé par Safaricom. Par exemple, le régulateur télécoms avait demandé à ce dernier de couvrir 550 sous-localités. À fin 2024, Safaricom en avait couvert 563. La société détenait alors une part de marché de 65,2 %, contre 30,1 % pour Airtel, selon les données officielles.
Il convient toutefois de rappeler que pour étendre son réseau dans les zones marginalisées, Airtel devra surmonter plusieurs défis, tels que les difficultés d’accès dans certaines zones, l’insécurité persistante dans certaines régions, les coûts élevés et une potentielle faible rentabilité. L’entreprise peut néanmoins explorer des solutions alternatives, comme la technologie satellitaire ou le partage d’infrastructures avec d’autres opérateurs, notamment Safaricom.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 18 avril 2025)