Isidore Diouf, DG de SENUM SA : « l’IA est un enjeu stratégique, le Sénégal doit investir massivement »
mercredi 21 mai 2025
Alors que l’intelligence artificielle redéfinit les équilibres économiques mondiaux, le Sénégal cherche à prendre le train en marche. Du 10 au 11 février 2025, une délégation sénégalaise menée par Isidore Diouf, Directeur Général de Sénégal Numérique SA (SENUM SA), a pris part au Sommet pour l’Action sur l’IA à Paris. Objectif : explorer les dernières avancées technologiques et identifier des opportunités pour l’écosystème numérique sénégalais.
À Paris, l’événement a réuni des géants de la tech, des start-up prometteuses et des décideurs engagés dans la transformation numérique. Pour Isidore Diouf, cette rencontre a été une véritable immersion dans l’univers de l’IA appliquée à des secteurs clés : la médecine, les ressources humaines, l’optimisation des processus.
« Ce sommet nous a permis de voir comment l’IA est en train de révolutionner l’économie mondiale et comment nous pourrions l’intégrer dans notre stratégie nationale. Le Sénégal doit se connecter aux innovations mondiales s’il veut rester compétitif. »
SENUM SA, acteur clé du numérique au Sénégal, entend jouer un rôle de facilitateur entre les startups locales et les opportunités à l’international.
Le défi du financement : un obstacle majeur
Mais la question du financement des startups reste un point noir. Pendant que la France annonce un investissement de 109 milliards d’euros pour consolider son leadership dans l’IA, le Sénégal peine encore à structurer un mécanisme de soutien à ses jeunes pousses technologiques.
« Cela vous donne la mesure de l’enjeu. L’IA est devenue une bataille mondiale, et si nous n’investissons pas maintenant, nous prendrons un retard difficile à rattraper. » Isidore Diouf insiste sur la nécessité d’un engagement fort de l’État, mais aussi du secteur privé et des institutions financières.
« L’État doit être le premier investisseur, avec une vision claire. Mais il faut aussi que nos grands entrepreneurs et nos banques comprennent l’importance d’accompagner les startups. Aujourd’hui, le capital-risque est quasi inexistant au Sénégal, et c’est un vrai frein à l’émergence de champions africains. »
Avec une jeunesse connectée et un secteur technologique en pleine croissance, le Sénégal possède des atouts indéniables. Mais sans une stratégie nationale ambitieuse et un cadre de financement adapté, l’IA pourrait rester un rêve lointain.
« SENUM SA mettra les moyens pour accompagner cette transformation. Mais nous devons, collectivement, prendre conscience que l’IA est un enjeu stratégique pour notre avenir. »
Le message du patron de SENUM est clair : l’heure n’est plus à l’observation, mais à l’action. Le Sénégal doit faire des choix courageux pour ne pas manquer la révolution de l’intelligence artificielle.
(Social Net Link->https://www.socialnetlink.org/], 21 mai 2025)