Infrastructures numériques : après Cybastion, le Gabon recherche d’autres partenaires
mardi 15 juillet 2025
Les autorités gabonaises misent sur le partenariat public-privé pour accélérer la transformation numérique. Depuis le début de l’année, l’exécutif s’est engagé dans des discussions avec plusieurs acteurs privés, parmi lesquels Tech 41, Visa, Huawei, Moov Africa Gabon Telecom et Afrastructure SAS.
Le Gabon poursuit ses efforts pour renforcer ses infrastructures numériques en misant sur des partenariats stratégiques. Le lundi 14 juillet, à Dubaï, l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF) a entamé des discussions avec deux sociétés technologiques : Cisco, géant américain des technologies réseau, et Moro, spécialisée dans le cloud. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de la collaboration déjà engagée avec l’entreprise américaine Cybastion.
Avec Cisco, les échanges ont porté sur des solutions de data centers évolutifs, interconnectés et sécurisés, combinant connectivité, gestion intelligente des données et cybersécurité. La rencontre avec Moro a donné lieu à une visite technique d’un data center de nouvelle génération, offrant des capacités avancées de stockage, de traitement et de sécurisation des données. « Ces échanges offrent des perspectives concrètes pour la construction d’infrastructures numériques robustes, performantes et souveraines au service de l’État et des citoyens gabonais », a souligné l’ANINF.
Ce rapprochement intervient environ deux semaines après que le gouvernement gabonais a signé une convention avec l’ANINF pour la construction du centre de données national. La société publique travaillera donc avec Cybastion, qui avait déjà signé un accord avec l’exécutif en janvier pour cette infrastructure, présentée comme un pilier stratégique de la souveraineté numérique. Cette démarche illustre la volonté du gouvernement de mettre en avant le partenariat public-privé pour accélérer la transformation numérique nationale.
Ces efforts en faveur du développement de l’infrastructure numérique sont essentiels, car celle-ci constitue le socle de l’accès à des services clés tels que l’Internet haut débit, mais aussi de la transformation numérique des services publics et privés. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), elle englobe un large éventail de composantes, allant des réseaux sans fil aux liaisons satellitaires, en passant par la fibre optique, les centres de données et les câbles sous-marins. À cela s’ajoutent aujourd’hui des solutions émergentes plus innovantes, telles que les services cloud et les capacités avancées de stockage, de traitement et de sécurisation des données.
Il convient toutefois de rappeler que les échanges avec Cisco et Moro n’en sont encore qu’à leurs prémices. Aucun accord n’a été signé, ni même officiellement annoncé à ce stade. Par ailleurs, le développement de l’infrastructure pourrait se heurter à plusieurs obstacles, notamment la mobilisation des financements. Comme le rappelle l’Union internationale des télécommunications (UIT), les investisseurs considèrent l’absence de mécanismes d’atténuation des risques comme un frein majeur, auquel s’ajoutent des inquiétudes concernant la stabilité économique et politique, le soutien gouvernemental, la fiabilité de la demande ainsi que la disponibilité d’infrastructures de soutien dans les pays en développement.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 15 juillet 2025)