Inclusion numérique en Afrique : WeThinkCode forme des talents tech via l’IA
jeudi 12 juin 2025
L’économie numérique africaine, qui devrait représenter entre 5,2 % et 8,5 % du PIB d’ici 2050 selon la Société financière internationale (IFC), souffre d’un retard majeur en formation tech. Les initiatives privées se multiplient pour favoriser l’inclusion numérique des jeunes.
WeThinkCode, une académie technologique sud-africaine, a annoncé, mardi 10 juin, avoir obtenu une subvention de 35 millions de rands (environ 2 millions de dollars) de Google.org, la branche philanthropique de Google, afin d’étendre sa formation en intelligence artificielle. Le programme, qui s’adressera à 12 000 jeunes en Afrique du Sud et au Kenya, cible en priorité les plus défavorisés afin de combler le déficit de compétences dans les technologies émergentes et favoriser une croissance numérique inclusive sur le continent.
WeThinkCode propose une formation gratuite, intensive et professionnalisante, d’une durée de 40 à 80 heures. Elle combine cours pratiques, projets collaboratifs et mentorat, avec un accent particulier sur les applications de l’IA dans le contexte africain. L’académie s’adresse à des jeunes sans diplôme universitaire, souvent exclus des circuits traditionnels de formation. Selon les informations disponibles, elle a formé plus de 1 000 talents depuis 2018, avec un taux de placement de 87 % dans le secteur technologique.
Malgré son potentiel démographique, l’Afrique souffre d’un manque criant de talents formés aux compétences numériques. Ce déficit freine le développement de secteurs stratégiques comme la fintech, l’e-santé ou encore l’agritech. Selon la Banque africaine de développement, près de 230 millions d’emplois exigeront des compétences numériques d’ici à 2030. Pour relever ce défi, des initiatives comme celle de WeThinkCode forment une nouvelle génération de professionnels capables de répondre aux besoins du marché et de réduire les inégalités d’accès à l’économie numérique.
Le succès du programme reposera notamment sur sa pérennité, son adaptation aux réalités locales et la mobilisation des acteurs économiques. D’autres initiatives, comme Decagon au Nigeria ou ALX en Afrique de l’Est, poursuivent des objectifs similaires. Pour consolider ces avancées, il faudra intensifier les partenariats publics-privés, élargir l’offre de formation et mettre en place des indicateurs d’impact solides.
Félicien Houindo Lokossou
(Source : Agence Ecofin, 12 juin 2025)