Identification des cartes SIM : MTN et Airtel menacés de sanctions au Congo
mardi 1er avril 2025
Fin 2023, le Congo comptait environ 5,9 millions de cartes SIM pour une population de 5,7 millions. Ces abonnements sont partagés entre Airtel et MTN.
Le gouvernement congolais prévoit d’infliger des sanctions aux opérateurs télécoms qui ne respectent pas les exigences d’identification des abonnés. Un audit est prévu dans les prochains jours pour évaluer la conformité des pratiques des opérateurs de téléphonie mobile.
L’initiative a été révélée par l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques du Congo (ARPCE) lors d’une rencontre avec les sociétés de téléphonie mobile MTN et Airtel, le mercredi 27 mars. Ladite réunion fait suite à de récents contrôles qui ont révélé la persistance de ventes de cartes SIM sans enregistrement préalable, notamment à Pointe-Noire et Dolisie, d’après le régulateur télécoms.
« Identifier un abonné, ce n’est pas une option. C’est la condition première de toute sécurité dans un marché télécoms. L’opérateur qui ferme les yeux sur ce point, ouvre la porte à la fraude et au chaos », a déclaré Benjamin Mouandza, directeur des réseaux et services de communications électroniques à l’ARPCE, au cours de la réunion.
Cette pression sur les opérateurs télécoms s’inscrit dans un contexte de transformation numérique marqué par une adoption croissante des services de télécommunications. Entre 2013 et 2023, le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile est passé de 4,6 à 5,9 millions, tandis que les abonnés à Internet ont plus que doublé, passant d’environ 1,4 million en 2015 à 3,4 millions en 2023. Cette expansion s’accompagne toutefois d’une recrudescence des fraudes exploitant ces canaux de communication, un phénomène observé sur l’ensemble du continent. Face à cette menace, plusieurs pays, dont le Nigeria, le Ghana, le Bénin et le Sénégal, ont lancé des campagnes d’enregistrement des cartes SIM, avec pour objectif de désactiver celles non conformes.
Pour l’instant, l’ARPCE n’a pas détaillé les sanctions exactes auxquelles s’exposent les opérateurs télécoms, mais elle a averti qu’elles seront plus strictes que de simples mises en demeure. Conformément à la réglementation en vigueur, ils encourent une pénalité équivalente à 1 % de leur chiffre d’affaires déclaré lors du dernier exercice comptable, un montant pouvant être doublé en cas de récidive. Les sanctions peuvent également inclure une réduction de la durée de la licence, dans la limite d’un an, voire sa suspension ou son retrait définitif, en cas de manquements répétés.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 1er avril 2025)